J'aime mon chum. Il est un mélange d'humour absurde, de passions diverses et de patience à l'infini. Il est dans ma vie depuis bientôt dix années et je le trouve toujours aussi hot. Voici une ode à mon amoureux.
Il se trouve laid. Quand il se regarde dans le miroir de la salle de bain, il plisse ses yeux pour se voir le moins possible tellement il ne se trouve que des défauts. Moi je le trouve beau. Il est grand, costaud, rasé (très sex !). J'aime ses bras et ses jambes, leur teint est foncé et couvert d'un duvet de poils très masculin. J'aime ses épaules. Mon chum est tout ce qui a de plus viril. Et ce qui fait exploser encore plus son charme physique, c'est qu'il ne le sait pas, il ne croit pas qu'il plait. Ça le garde humble et ça aussi c'est une partie de son charisme.
Il est drôle. Au petit quotidien il me fait rire. Je ne me tanne pas de son humour. Il a un humour intelligent, sarcastique, recherché. Un humour prompt, spontané, animé. Une imagination incroyable. Une façon de voir les choses dont vous n'aviez jamais osé penser. C'est un vif d'esprit.
Il a une patience irrationnelle ! Un sang-froid imperturbable. Il a un don pour éteindre les feux, désamorçer les bombes qui feraient en sorte que des conflits horribles pourraient s'installer entre moi-même et des membres de ma famille par exemple. Quand il est là je sais que ça se terminera bien. Il est mon roc.
C'est un communicateur-né. Un vulgarisateur. Un rassembleur. S'il était animateur de radio, il ferait exploser les cotes d'écoutes. Il a des arguments solides pour toutes ses opinions et sait choisir les mots pour les transmettre. Il est plein de convictions, de confiance. Quand il parle on ne peut pas ne pas l'écouter, on ne peut pas ne pas prendre en considération ce qu'il dit.
Il s'intéresse à un tas de choses. Des sports en général jusqu'à la cuisine, en passant par les arts, les sciences, le cinéma, le graphisme, le plongeon acrobatique, la littérature, l'écriture, la musique. Il est bon dans tout.
Il est authentique. Incapable de mensonges. J'ai une confiance totale en lui, en ses actions. Il ne mentira jamais pour mieux paraître ou pour masquer ses lacunes. Il est vrai. Dans ses forces comme dans ses faiblesses.
Il est comme ça mon chum. Je l'aime et cela va bien au-delà de l'amour passionnel.
dimanche 19 décembre 2010
mardi 14 décembre 2010
Croyances et traditions
Je suis une fille croyante. Fondamentalement. Je crois en une intelligence supérieure et aimante, malgré toutes les atrocités qui se déroulent sous le soleil. Je crois que l'on a été créés libres - par amour, car celui qui aime laisse libre - et que c'est justement cette liberté qui nous a menée là où nous sommes. Ça se résume en gros à cela.
C'est très simpliste à comprendre mais pourtant trop de gens ne s'arrêtent même pas à raisonner cette théorie. Les opposants me crieront que ce n'est qu'une façon d'expliquer l'inexplicable, de croire en des théories dépassées et non scientifiques qui nous gardent aveugle ou blablabla. Ce n'est pas le but de ce billet aujourd'hui.
Là où je veux en venir, c'est à propos de la grande fête que nous nous apprêtons à fêter dans dix jours à peine. Noël. Qu'est-ce qu'une société de non-croyants a à vouloir autant fêter cette fête ? À dépenser des milliers de dollars par maisonnée, à s'endetter pour le faire, à décorer ses maisons, à bouffer, à boire et surboire, bref à consommer autant pour «fêter» pour du vent ? C'est la fête des commercants le vingt-cinq décembre ? Que fêtez-vous, non croyants ? Je trouve que les gens sont bien emballés par cette fête ; l'ambiance se dessine bien tôt en décembre, les gens cuisinent, magasinent, dépensent beaucoup, s'apprêtent à recevoir la parenté. Ils parlent du «temps des fêtes», sont plus heureux en général que le reste de l'année.
Je n'ai rien contre tout ça, j'aime moi-même beaucoup ce temps de l'année. Là où j'étouffe, c'est quand je m'arrête à penser que tous ces gens se préparent très longtemps pour fêter pour du vent. Que représente le «Joyeux Noël» sur toutes les lèvres au Québec ? Rien. Nothing. Nada. Bouffe, objets, alcool. Rien de plus. Dans une société athée comme la nôtre, pourquoi n'assume-t-on pas que cette fête est inutile ? Par tradition ? Parce qu'on aime trop surconsommer ?
Vous êtes-vous déjà arrêtés à penser à ce à quoi vous êtes en train de fêter le vingt-cinq décembre ?
C'est très simpliste à comprendre mais pourtant trop de gens ne s'arrêtent même pas à raisonner cette théorie. Les opposants me crieront que ce n'est qu'une façon d'expliquer l'inexplicable, de croire en des théories dépassées et non scientifiques qui nous gardent aveugle ou blablabla. Ce n'est pas le but de ce billet aujourd'hui.
Là où je veux en venir, c'est à propos de la grande fête que nous nous apprêtons à fêter dans dix jours à peine. Noël. Qu'est-ce qu'une société de non-croyants a à vouloir autant fêter cette fête ? À dépenser des milliers de dollars par maisonnée, à s'endetter pour le faire, à décorer ses maisons, à bouffer, à boire et surboire, bref à consommer autant pour «fêter» pour du vent ? C'est la fête des commercants le vingt-cinq décembre ? Que fêtez-vous, non croyants ? Je trouve que les gens sont bien emballés par cette fête ; l'ambiance se dessine bien tôt en décembre, les gens cuisinent, magasinent, dépensent beaucoup, s'apprêtent à recevoir la parenté. Ils parlent du «temps des fêtes», sont plus heureux en général que le reste de l'année.
Je n'ai rien contre tout ça, j'aime moi-même beaucoup ce temps de l'année. Là où j'étouffe, c'est quand je m'arrête à penser que tous ces gens se préparent très longtemps pour fêter pour du vent. Que représente le «Joyeux Noël» sur toutes les lèvres au Québec ? Rien. Nothing. Nada. Bouffe, objets, alcool. Rien de plus. Dans une société athée comme la nôtre, pourquoi n'assume-t-on pas que cette fête est inutile ? Par tradition ? Parce qu'on aime trop surconsommer ?
Vous êtes-vous déjà arrêtés à penser à ce à quoi vous êtes en train de fêter le vingt-cinq décembre ?
lundi 13 décembre 2010
Attention : Danger
Hier, ma petite bébé s'est brûlée le bout de huit doigts sur dix au deuxième degré sur le calorifère de la porte-patio de ma maison. Pas fort, vous allez me dire. On n'avait pas sécurisé cette source intense de chaleur de la maison, de notre puce. En fait, j'avais déjà pensé au fait qu'un jour elle se ferait mal là-dessus, puisqu'elle y grimpe souvent pour aller déposer ses petites mitaines sur la porte vitrée froide pour y voir ce qui se passe à l'extérieur. Elle ne marche pas encore. J'y avais pensé oui. Mais jamais je n'avais imaginé que ça pourrait avoir un effet aussi puissant. Des cloches d'eau se sont misent à pousser sur ses petits doigts fragiles, d'une hauteur presqu'aussi épaisse que ses doigts eux-mêmes.... vous imaginez ?! Qui n'a jamais expérimenté la douleur intense d'une infime brûlure sur sa peau ? La douleur est atroce. Je vous épargne la description de ses petits pleurs d'enfant à elle...
Mais diable pourquoi est-ce que personne dans mon entourage qui a des enfants ne protège ses calorifères ? Pourquoi n'y a-t-il rien sur le marché pour les calorifères dans les départements de sécurité pour bébé des grands magasins ? On met des barrières sur nos portes d'armoires pour les éloigner des produits toxiques, on met des capuchons isolants dans nos prises électriques, on barre les tiroirs qui ne contiennent que des serviettes de tables pour ne pas que bébé s'y coince les doigts, mais on ne protège pas les sources de chaleur ?? Pourquoi est-ce que le guide Mieux-Vivre avec notre enfant -la BIBLE des mamans- ne nous en parle pas non plus ? Est-ce que c'est moi qui est idiote de ne pas avoir été au courant ou quoi ?
Ma bébé s'est retrouvée à l'urgence -et prioritaire- pour faire bander en entier ses petites minettes. Pauvre ma petite bébé... Ce matin lorsque j'ai appelé la garderie pour aviser que ma puce n'y serait pas, drôle de coïncidence, il y avait justement un autre enfant de son groupe à qui c'était arrivé la semaine dernière. ÇA NE VOUS EST PAS PASSÉ À L'IDÉE DE NOUS AVISER DE FAIRE ATTENTION À ÇA ??
Voilà, ma bulle est passée. Je devais avoir un beau congé aujourd'hui pour aller magasiner mes cadeaux de Noël tranquille loin du samedi. Je suis plutôt dans la gestion des bandages et autres trucs qu'elle n'est plus capable de faire. SVP, avisez vos proches de protéger leurs calorifères !!!
Peut-être devrais-je faire un appel aux médias pour aviser la population ? J'y pense sérieusement.
Mais diable pourquoi est-ce que personne dans mon entourage qui a des enfants ne protège ses calorifères ? Pourquoi n'y a-t-il rien sur le marché pour les calorifères dans les départements de sécurité pour bébé des grands magasins ? On met des barrières sur nos portes d'armoires pour les éloigner des produits toxiques, on met des capuchons isolants dans nos prises électriques, on barre les tiroirs qui ne contiennent que des serviettes de tables pour ne pas que bébé s'y coince les doigts, mais on ne protège pas les sources de chaleur ?? Pourquoi est-ce que le guide Mieux-Vivre avec notre enfant -la BIBLE des mamans- ne nous en parle pas non plus ? Est-ce que c'est moi qui est idiote de ne pas avoir été au courant ou quoi ?
Ma bébé s'est retrouvée à l'urgence -et prioritaire- pour faire bander en entier ses petites minettes. Pauvre ma petite bébé... Ce matin lorsque j'ai appelé la garderie pour aviser que ma puce n'y serait pas, drôle de coïncidence, il y avait justement un autre enfant de son groupe à qui c'était arrivé la semaine dernière. ÇA NE VOUS EST PAS PASSÉ À L'IDÉE DE NOUS AVISER DE FAIRE ATTENTION À ÇA ??
Voilà, ma bulle est passée. Je devais avoir un beau congé aujourd'hui pour aller magasiner mes cadeaux de Noël tranquille loin du samedi. Je suis plutôt dans la gestion des bandages et autres trucs qu'elle n'est plus capable de faire. SVP, avisez vos proches de protéger leurs calorifères !!!
Peut-être devrais-je faire un appel aux médias pour aviser la population ? J'y pense sérieusement.
dimanche 12 décembre 2010
La vie est incernable
La vie est remplie de hauts et de bas. C'est comme ça, personne n'y échappe. Tantôt elle vous apporte des joies d'une grandeur dont elle seule en est capable, tantôt elle vous scie litéralement les jambes en pièces.
Ma vie à moi est remplie de hauts et de bas. Mais on dirait que mes hauts sont plus hauts et mes bas plus bas que ceux des autres. Je suis une hyper émotive. Je suis une extrêmiste.
Je n'aime pas facilement, mais quand j'aime, j'aime plus que les autres. Je suis capable de beaucoup de haine, mais j'aime plus que les autres. On me dit ricaneuse à souhait, le meilleur public du monde. Je sais reconnaître une bonne blague et j'admire son auteur puisque je ne suis pas capable d'humour. Mon cerveau n'est pas programmé pour créer la dérision, mais il sait la reconnaître et la trouve formidable. On me dit bougonneuse, et c'est vrai. Je suis très irritable pour des choses qui n'en opportunent pas beaucoup.
Je suis une passionnée qui peut détester et aimer très fort une même personne. Car la ligne est mince entre l'amour et la haine. J'aimerais que les relations amoureuses soient différentes de ce qu'elles sont présentement, j'aimerais certaines choses qui ne s'écrivent même pas.
Je m'attriste sincèrement du malheur qui afflige les gens que j'aime. Cela me fait autant de peine que si c'était à moi que ça arrivait. Je trouve que les gens en général ne possèdent pas la réelle compassion. Je pense que plusieurs personnes se réjouissent secrètement du malheur d'autrui, même s'ils aiment cette dite personne.
J'étais la personne typique au post-partum suite à une grossesse. J'ai les émotions à fleur de peau. J'allais tomber dedans à coup sûr. J'y ai fais face et je me sens mieux. Je n'ai plus peur d'en parler puisque ce n'est qu'une question hormonale. Les épreuves tranforment les gens comme nul autre. C'est comme ça.
La vie est remplie de hauts et de bas, de remises en questions, de bouleversements parfois horribles.
La vie est incernable.
Ma vie à moi est remplie de hauts et de bas. Mais on dirait que mes hauts sont plus hauts et mes bas plus bas que ceux des autres. Je suis une hyper émotive. Je suis une extrêmiste.
Je n'aime pas facilement, mais quand j'aime, j'aime plus que les autres. Je suis capable de beaucoup de haine, mais j'aime plus que les autres. On me dit ricaneuse à souhait, le meilleur public du monde. Je sais reconnaître une bonne blague et j'admire son auteur puisque je ne suis pas capable d'humour. Mon cerveau n'est pas programmé pour créer la dérision, mais il sait la reconnaître et la trouve formidable. On me dit bougonneuse, et c'est vrai. Je suis très irritable pour des choses qui n'en opportunent pas beaucoup.
Je suis une passionnée qui peut détester et aimer très fort une même personne. Car la ligne est mince entre l'amour et la haine. J'aimerais que les relations amoureuses soient différentes de ce qu'elles sont présentement, j'aimerais certaines choses qui ne s'écrivent même pas.
Je m'attriste sincèrement du malheur qui afflige les gens que j'aime. Cela me fait autant de peine que si c'était à moi que ça arrivait. Je trouve que les gens en général ne possèdent pas la réelle compassion. Je pense que plusieurs personnes se réjouissent secrètement du malheur d'autrui, même s'ils aiment cette dite personne.
J'étais la personne typique au post-partum suite à une grossesse. J'ai les émotions à fleur de peau. J'allais tomber dedans à coup sûr. J'y ai fais face et je me sens mieux. Je n'ai plus peur d'en parler puisque ce n'est qu'une question hormonale. Les épreuves tranforment les gens comme nul autre. C'est comme ça.
La vie est remplie de hauts et de bas, de remises en questions, de bouleversements parfois horribles.
La vie est incernable.
mercredi 6 octobre 2010
Je déserte mon blogue
J'adore écrire, mais depuis quelques semaines je suis très occupée à m'occuper de moi, à sortir de cette maison que j'ai trop longtemps couvée pour faire grandir une mini-puce à un minimum pour qu'elle soit plaçable en garderie, à faire des trucs dont je me suis trop longtemps passée, à me retrouver. Mais surtout, je travaille sur un projet qui pourrait fort bien changer ma vie de A à Z. J'ai une deuxième chance et je compte la saisir.
Je déserte mon blogue, mais je vous lis, je me régale de vos mots, de vos niaiseries, de vos vies.
Je déserte mon blogue, mais je serai de retour.
Je déserte mon blogue, mais je vous lis, je me régale de vos mots, de vos niaiseries, de vos vies.
Je déserte mon blogue, mais je serai de retour.
samedi 18 septembre 2010
Histoires de voisins et ventes de garage
À quelle heure le voisin parfait passe-t-il la tondeuse ? Parce que entre les tout le monde dort, bébé fait la sieste, les diners ou soupers où le voisin a de la visite ou bien mange dehors et ses contraintes à soi, il ne reste plus grand moments il me semble ?? À chaque fois c'est la même renguaine : je me sens coupable de tondre mon gazon. J'ai peur qu'un voisin me déteste passagèrement, parce que «ce n'est pas le bon moment». Suis-je seule à me cacher la face et à me faire minuscule dans mes bobettes tout le long de la coupe de ma pelouse ? Parce que selon les conversations de soupers de famille et d'amis, y'a toujours un maudit voisin qui tond sa verdure au moment qui te fasse chier. Non mais on peut-tu tondre notre pelouse en paix ? Il devrait y avoir un manuel d'instruction des heures idéales pour accomplir cette tâche qui vienne avec la machine parce que moi je ne sais plus quand le faire.
Dans un tout autre ordre d'idées, ça va faire les ventes de garage de cochonneries, non mais y'a une limite à vouloir vendre ses merdes !! Je me cherche des vêtements usagés pour ma petite. Bien souvent, ces vêtements sont si peu portés longtemps qu'ils sont encore presque neufs quand ils ne font plus à nos enfants. Et à une fraction du prix, je trouve que c'est une option intéressante. Mais quand t'es obligé d'acheter le lot complet et qu'il y a soixante-dix pourcent de merde dedans, on va laisser faire !! Sacrez-les donc aux vidanges ou donnez-les aux friperies calvaire ! Et ça ce n'est rien comparativement aux ventes de saletés des années cinquante ; lampes, pneus usés à la corde, bolts rouillées, couvertures trouées, balançoire -dangereuse- pour enfants, vaisselle dépareillée et je vous épargne le reste... Mais y'a vraiment du monde qui veulent faire de l'argent avec leur pacotilles insignifiantes et crasseuses ? Donnez ce qui a un peu d'allure à vos proches et sacrez-moi le reste dans le container noir, vous savez celui qui s'en va au dépotoir ? Je trouve ça drôle les gens qui veulent de l'argent contre leurs inutilités vieilles et sales.
M'enfin, cest mon avis... j'avais une crotte à partager.
Dans un tout autre ordre d'idées, ça va faire les ventes de garage de cochonneries, non mais y'a une limite à vouloir vendre ses merdes !! Je me cherche des vêtements usagés pour ma petite. Bien souvent, ces vêtements sont si peu portés longtemps qu'ils sont encore presque neufs quand ils ne font plus à nos enfants. Et à une fraction du prix, je trouve que c'est une option intéressante. Mais quand t'es obligé d'acheter le lot complet et qu'il y a soixante-dix pourcent de merde dedans, on va laisser faire !! Sacrez-les donc aux vidanges ou donnez-les aux friperies calvaire ! Et ça ce n'est rien comparativement aux ventes de saletés des années cinquante ; lampes, pneus usés à la corde, bolts rouillées, couvertures trouées, balançoire -dangereuse- pour enfants, vaisselle dépareillée et je vous épargne le reste... Mais y'a vraiment du monde qui veulent faire de l'argent avec leur pacotilles insignifiantes et crasseuses ? Donnez ce qui a un peu d'allure à vos proches et sacrez-moi le reste dans le container noir, vous savez celui qui s'en va au dépotoir ? Je trouve ça drôle les gens qui veulent de l'argent contre leurs inutilités vieilles et sales.
M'enfin, cest mon avis... j'avais une crotte à partager.
dimanche 12 septembre 2010
Charlie, ma richesse
Je suis complètement amoureuse de ma fille. Depuis qu'elle a six mois, mon amour pour elle ne fait que grandir exponentiellement chaque jour. Pas que je ne l'aimais pas avant le fameux six mois, bien au contraire, mais c'est que j'ai trouvé l'investissement lourd de zéro à six. Lourd de manque de sommeil, de perte de liberté, de restrictions, de maladresses, d'adaptation.
De six à neuf, mon coeur s'est complètement emballé pour elle. De ses petits rires en éclats à propos de tout et de rien, aux «mamamaman» qui sortent de sa mini-bouche, à sa petite indépendance, en passant par ses petites aversions pour certains aliments, ses courses contre Enzo -mon chien- avec sa marchette, son petit visage tout mouillé en sortant du bain, sa petite bouche pas de dents, ses mimiques, ses petits yeux bruns foncés réplique parfaite de son papa, ses petits chandails à capuchon, son caractère déjà fort, ses jouets préférés, bref toutes de petites choses dont on se fout éperduement à propos des bébés des autres, mais qui deviennent pour nous de véritables sujets à l'émerveillement lorsqu'il s'agit de notre progéniture à nous.
J'aime voir ma fille s'éveiller, découvrir, grandir, faire de nouvelles choses. Je deviens complètement gaga lorsqu'elle fait quelque chose qu'elle ne faisait pas hier ; tirer sur le linge à vaisselle sur la porte du four pour le faire tomber, essayer d'ouvrir le bol de toilette, porter les aliments parfaitement à sa bouche avec ses petits doigts, tendre les bras pour qu'on la prenne. Ça me fait tout drôle lorsque quelqu'un la prend et que c'est vers moi qu'elle tend ensuite les bras pour être prise afin de se faire rassurer. C'est moi maintenant la maman, la personne de confiance pour l'enfant. Un peu kétaine vous me direz, mais il faut le vivre pour le comprendre. C'est tout simplement rafraîchissant, valorisant, attendrissant.
Je veux ce qu'il y a de mieux pour elle, peu importe ce qu'il m'en coûtera. C'est tout. Elle est ce que j'ai de plus précieux au monde. Mon trésor. Ma richesse.
Elle s'appelle Charlie.
De six à neuf, mon coeur s'est complètement emballé pour elle. De ses petits rires en éclats à propos de tout et de rien, aux «mamamaman» qui sortent de sa mini-bouche, à sa petite indépendance, en passant par ses petites aversions pour certains aliments, ses courses contre Enzo -mon chien- avec sa marchette, son petit visage tout mouillé en sortant du bain, sa petite bouche pas de dents, ses mimiques, ses petits yeux bruns foncés réplique parfaite de son papa, ses petits chandails à capuchon, son caractère déjà fort, ses jouets préférés, bref toutes de petites choses dont on se fout éperduement à propos des bébés des autres, mais qui deviennent pour nous de véritables sujets à l'émerveillement lorsqu'il s'agit de notre progéniture à nous.
J'aime voir ma fille s'éveiller, découvrir, grandir, faire de nouvelles choses. Je deviens complètement gaga lorsqu'elle fait quelque chose qu'elle ne faisait pas hier ; tirer sur le linge à vaisselle sur la porte du four pour le faire tomber, essayer d'ouvrir le bol de toilette, porter les aliments parfaitement à sa bouche avec ses petits doigts, tendre les bras pour qu'on la prenne. Ça me fait tout drôle lorsque quelqu'un la prend et que c'est vers moi qu'elle tend ensuite les bras pour être prise afin de se faire rassurer. C'est moi maintenant la maman, la personne de confiance pour l'enfant. Un peu kétaine vous me direz, mais il faut le vivre pour le comprendre. C'est tout simplement rafraîchissant, valorisant, attendrissant.
Je veux ce qu'il y a de mieux pour elle, peu importe ce qu'il m'en coûtera. C'est tout. Elle est ce que j'ai de plus précieux au monde. Mon trésor. Ma richesse.
Elle s'appelle Charlie.
mercredi 8 septembre 2010
Le sel
Je suis une fervente amateure de sel. J'aime le sel. J'en mets trop, partout, là où personne n'en met. J'en ajoute à mon assiette avant même d'y avoir goûtée, parce que c'est certain qu'il en manque. Non mais ne me parlez pas d'une assiette sans chlorure de sodium, je la rejette illico. Je suis loin d'être amante du sucre, je me moque complètement du dessert en fin de repas, il apporte une énorme quantité de calories totalement superflues qui ne valent pas le plaisir promit proportionnellement.
Les effets néfastes du sel sont bien connus. Ce tueur silencieux est sournois et dévastateur, et coûte 3 milliards de dollars en soins de santé aux contribuables Canadiens chaque année.
On appelle «fleur de sel» la fine couche de cristaux blancs qui se forme à la surface des marais salants, en général par l'action évaporatrice du vent. Le meilleur qui soit, la crème du sel.
Dès notre plus tendre enfance, on nous entraîne à aimer ce délicieux rehausseur-tueur dans tous les aliments transformés disponibles sur le marché, puisque les adultes n'ont pas le temps de cuisiner pour leurs enfants. On veut séduire l'adulte, qui lui-même a été conditionné à en aimer le goût depuis qu'il est petit, et du coup on rend victime l'enfant, qui insidieusement s'en accoutume. On met par surcroît LA SALIÈRE sur LA TABLE, afin de NORMALISER cet ingrédient non nécessaire. Le petit enfant voit son parent secouer le fascinant petit flacon de cristaux blanc, l'imite -parce que oui, on ajoute le sel lorsqu'on est enfant par pur besoin de reproduire ce que font les grands-, et fini par se dire que tout manque de saveur sans la damnée salière, devenu adulte.
Je ne pourrais pas vivre sans sel et j'en suis prisonnière. Je ne comprends pas que la société ait décriminalisé ce minéral déloyal, en l'offrant en bar ouvert sur toutes les tables de façon systématique et banale.
Je vais mourir du sel, c'est écrit dans le ciel.
Les effets néfastes du sel sont bien connus. Ce tueur silencieux est sournois et dévastateur, et coûte 3 milliards de dollars en soins de santé aux contribuables Canadiens chaque année.
On appelle «fleur de sel» la fine couche de cristaux blancs qui se forme à la surface des marais salants, en général par l'action évaporatrice du vent. Le meilleur qui soit, la crème du sel.
Dès notre plus tendre enfance, on nous entraîne à aimer ce délicieux rehausseur-tueur dans tous les aliments transformés disponibles sur le marché, puisque les adultes n'ont pas le temps de cuisiner pour leurs enfants. On veut séduire l'adulte, qui lui-même a été conditionné à en aimer le goût depuis qu'il est petit, et du coup on rend victime l'enfant, qui insidieusement s'en accoutume. On met par surcroît LA SALIÈRE sur LA TABLE, afin de NORMALISER cet ingrédient non nécessaire. Le petit enfant voit son parent secouer le fascinant petit flacon de cristaux blanc, l'imite -parce que oui, on ajoute le sel lorsqu'on est enfant par pur besoin de reproduire ce que font les grands-, et fini par se dire que tout manque de saveur sans la damnée salière, devenu adulte.
Je ne pourrais pas vivre sans sel et j'en suis prisonnière. Je ne comprends pas que la société ait décriminalisé ce minéral déloyal, en l'offrant en bar ouvert sur toutes les tables de façon systématique et banale.
Je vais mourir du sel, c'est écrit dans le ciel.
vendredi 3 septembre 2010
Innocente ou coupable ?
Toi. Toi que je ne connaîtrai jamais. Toi que j'ai porté et mis au monde trop précocement. Toi qui était tout à fait normal. Toi qui m'a été volé par la nature. Toi à qui on a arraché la vie. Une vie que tu ne connaîtras pas. Un papa que tu n'auras pas non plus eu la chance d'admirer, de lui appartenir. Toi, l'enfant que je n'aurai pas, l'adulte que je ne discernerai jamais.
Mon système immunitaire ne t'a pas sauvé. Il m'a sauvé de bien des problèmes, mais toi il t'a oublié.
Hasard exceptionnel ? L'air que j'ai côtoyée ? L'eau dans laquelle je me suis baignée ? La nourriture que j'ai mangé dans un restaurant X ? Le poil de mon chien errant dans ma maison ? La crème avec laquelle on me promettait le soulagement d'une démangeaison ? Le savon de ma lessive ?
Une mauvaise manipulation de ma part ? Moi qui a travaillé en relation très étroite avec les microorganismes, moi qui en connaissait le pouvoir destructeur, moi qui avait pour emploi de veiller à ce que les employés travaillent de manière très sécuritaire, très hygiénique, afin de peut-être sauver la vie des gens qui consommeraient de notre production. Et toi, tu étais en moi et je n'ai pas su te retenir. Elles ont eu raison. Raison de moi. Raison de nous.
Je ne saurai jamais. Tout ce qu'il me reste de toi ; quelques photos, des souvenirs à la fois merveilleux et déchirants, des regrets. Ne pas savoir ce qui s'est réellement passé. Ne plus jamais pouvoir te regarder, t'aimer pour ce que tu aurais été. Toi que je n'ai pas connu. Toi que je ne connaîtrai pas. Toi, que tout le monde a mis au rancart.
Mon plus grand mal ? Ton absence, toi mon petit garçon. Mon second plus grand mal ? Ne pas savoir si je suis innocente ou coupable.
Mon système immunitaire ne t'a pas sauvé. Il m'a sauvé de bien des problèmes, mais toi il t'a oublié.
Hasard exceptionnel ? L'air que j'ai côtoyée ? L'eau dans laquelle je me suis baignée ? La nourriture que j'ai mangé dans un restaurant X ? Le poil de mon chien errant dans ma maison ? La crème avec laquelle on me promettait le soulagement d'une démangeaison ? Le savon de ma lessive ?
Une mauvaise manipulation de ma part ? Moi qui a travaillé en relation très étroite avec les microorganismes, moi qui en connaissait le pouvoir destructeur, moi qui avait pour emploi de veiller à ce que les employés travaillent de manière très sécuritaire, très hygiénique, afin de peut-être sauver la vie des gens qui consommeraient de notre production. Et toi, tu étais en moi et je n'ai pas su te retenir. Elles ont eu raison. Raison de moi. Raison de nous.
Je ne saurai jamais. Tout ce qu'il me reste de toi ; quelques photos, des souvenirs à la fois merveilleux et déchirants, des regrets. Ne pas savoir ce qui s'est réellement passé. Ne plus jamais pouvoir te regarder, t'aimer pour ce que tu aurais été. Toi que je n'ai pas connu. Toi que je ne connaîtrai pas. Toi, que tout le monde a mis au rancart.
Mon plus grand mal ? Ton absence, toi mon petit garçon. Mon second plus grand mal ? Ne pas savoir si je suis innocente ou coupable.
jeudi 2 septembre 2010
Grands bonheurs d'occasion
La vie est un éternel recommencement. Dormir, remplir le frigo, laver les vêtements, dépousiérrer le plancher, brosser ses dents, payer ses comptes. Non mais est-ce moi ou bien on ne fini jamais de finir avec les responsabilités ? Huit heures de travail par jour, cinq jour sur sept, pour être en paix avec nos fournisseurs d'hypothèque, d'électricité et d'internet, pour pouvoir troquer quelques billets contre de la nourriture, pour pouvoir s'offrir un peu de bon temps. Parce que nos moments de bonheur, vous admettrez qu'on les paient très chers !
Je ne parle pas des petits bonheurs du quotidien ici : comme rire d'une bonne blague faite par un collègue, manger un yogourt à dix pourcent de matières grasses, écouter la télé collé sur son amoureux -si la température le permet!-, entendre le rire de son enfant ou boire une bonne bière le vendredi. Non je parle de vrais moments qui nous font nous dire : «Wow, c'est pour ça que je me lève chaque matin pour aller travailler, que je cours partout pour que personne ne manque de rien dans ma maison, et que malgré les épreuves j'ai envie de continuer à faire tout ce que je dois faire».
Non je parle ici d'un week-end dans une auberge avec son amoureux, d'un repas à deux cent dollars dans un resto qu'on convoite depuis longtemps, d'une demie-journée dans une maison de soins de santé, d'un voyage d'une semaine en Jamaïque, de l'accouchement de son bébé au terme d'un neuf mois parfois difficile, de l'achat de la voiture de ses rêves, d'un deux semaines de vacances en juillet tant attendu, d'une petite virée magasinage à New-York entre copines. Vous voyez ? Ce genre de trucs qui vous transportent et où vous vous sentez pleinement heureux. Le genre de trucs qu'on ne peut pas s'offrir très souvent, par manque de temps ou d'argent.
Vous me direz que c'est justement parce qu'on n'y a pas accès comme dans un all-you-can-eat, qu'on les apprécie autant. Vous avez raison. Absolument. Reste qu'une fréquence un petit peu plus majorée ne serait pas exagérée, non ? Parce que si je me fie à mon entourage, on est pas mal tous dans le même bateau !
Mon petit bonheur malgré tout il me plaît. J'ai la chance de vivre avec un homme qui me fait rire quotidiennement, d'avoir une belle maison, de ne pas être stérile et d'avoir mis au monde la plus belle petite fille de la terre, d'avoir un emploi stimulant, d'avoir un certain pouvoir d'achat, de ne pas être trop laide non plus. J'aimerais en avoir plus, parfois. Puis lorsque je me compare, je me trouve bien.
Je suis une fille moyenne, sur plusieurs plans. Je n'ai pas le sex appeal de Paris Hilton, mais je n'ai pas sa tête qui me semble assez vide non plus. Je n'ai pas la popularité qu'a eu Michael Jackson, mais j'ai la chance de vivre incognito sans être obligée de louer un supermarché la nuit et d'y payer des acteurs qui m'ignoreront, juste pour savoir que ce que c'est que de faire son épicerie dans le pur anonymat. Je n'ai pas le talent exceptionnel de Tiger Wood, mais je ne verrai jamais toute ma plus secrète vie privée étalée au grand jour dans tous les journaux du monde si jamais je fais un pas dans la mauvaise direction un jour.
Je suis une fille ordinaire qui ne peut pas se payer le luxe des grands bonheurs aussi souvent qu'elle ne le souhaiterait.
Et après tout, ce n'est pas si mal.
Je ne parle pas des petits bonheurs du quotidien ici : comme rire d'une bonne blague faite par un collègue, manger un yogourt à dix pourcent de matières grasses, écouter la télé collé sur son amoureux -si la température le permet!-, entendre le rire de son enfant ou boire une bonne bière le vendredi. Non je parle de vrais moments qui nous font nous dire : «Wow, c'est pour ça que je me lève chaque matin pour aller travailler, que je cours partout pour que personne ne manque de rien dans ma maison, et que malgré les épreuves j'ai envie de continuer à faire tout ce que je dois faire».
Non je parle ici d'un week-end dans une auberge avec son amoureux, d'un repas à deux cent dollars dans un resto qu'on convoite depuis longtemps, d'une demie-journée dans une maison de soins de santé, d'un voyage d'une semaine en Jamaïque, de l'accouchement de son bébé au terme d'un neuf mois parfois difficile, de l'achat de la voiture de ses rêves, d'un deux semaines de vacances en juillet tant attendu, d'une petite virée magasinage à New-York entre copines. Vous voyez ? Ce genre de trucs qui vous transportent et où vous vous sentez pleinement heureux. Le genre de trucs qu'on ne peut pas s'offrir très souvent, par manque de temps ou d'argent.
Vous me direz que c'est justement parce qu'on n'y a pas accès comme dans un all-you-can-eat, qu'on les apprécie autant. Vous avez raison. Absolument. Reste qu'une fréquence un petit peu plus majorée ne serait pas exagérée, non ? Parce que si je me fie à mon entourage, on est pas mal tous dans le même bateau !
Mon petit bonheur malgré tout il me plaît. J'ai la chance de vivre avec un homme qui me fait rire quotidiennement, d'avoir une belle maison, de ne pas être stérile et d'avoir mis au monde la plus belle petite fille de la terre, d'avoir un emploi stimulant, d'avoir un certain pouvoir d'achat, de ne pas être trop laide non plus. J'aimerais en avoir plus, parfois. Puis lorsque je me compare, je me trouve bien.
Je suis une fille moyenne, sur plusieurs plans. Je n'ai pas le sex appeal de Paris Hilton, mais je n'ai pas sa tête qui me semble assez vide non plus. Je n'ai pas la popularité qu'a eu Michael Jackson, mais j'ai la chance de vivre incognito sans être obligée de louer un supermarché la nuit et d'y payer des acteurs qui m'ignoreront, juste pour savoir que ce que c'est que de faire son épicerie dans le pur anonymat. Je n'ai pas le talent exceptionnel de Tiger Wood, mais je ne verrai jamais toute ma plus secrète vie privée étalée au grand jour dans tous les journaux du monde si jamais je fais un pas dans la mauvaise direction un jour.
Je suis une fille ordinaire qui ne peut pas se payer le luxe des grands bonheurs aussi souvent qu'elle ne le souhaiterait.
Et après tout, ce n'est pas si mal.
jeudi 26 août 2010
Six semaines
La prochaine semaine représente pour moi le début d'une nouvelle étape de ma vie. Ma belle puce commence la garderie, me reste six belles semaines à dépenser pour moi seule avant mon retour au travail. Six semaines dont j'ai rêvé, dont mon esprit s'est bousculé entre la joie de retrouver une partie de ma liberté, et la peine de donner mon enfant en pâture à des gardiennes pour qui ma précieuse ne représentera qu'un numéro. Je ne serai pas la première, et tous me diront que je n'ai pas de raison d'angoisser. Mais si, je me tourmente. Elle est si petite... neuf petits mois, elle ne marche même pas.
Six semaines. Je serai de retour dans mon milieu à la fois stimulant, stressant, amusant, valorisant. Ma grande amie, nos blagues parfois crues, mes tonnes de projets faisant déborder mes tablettes, la course de la conciliation travail/famille. Six semaines où je veux faire ce que je veux. Sortir. Aller au cinéma, diner au resto en solitaire, perdre dix livres, faire courir mon chien, m'acheter des vêtements. Me faire plaisir. Être semi-libre. Six semaines. Je n'aurai pas de telles vacances avant longtemps dans les prochaines années.
Je vais mieux, étonnamment. Je serai toujours une angoissée, mais je me sens moins triste. Ça aura prit une petite semaine. Je me reconnais maintenant. Je suis celle d'avant, ni plus ni moins. Je n'ai pas hâte de travailler, mais rendue accotée au mur, je sais que je vais être heureuse. J'aime mon travail, j'aime la vie lorsqu'elle est très mouvementée. Je pourrai recommencer à penser à une nouvelle grossesse. Le plus grand bonheur qu'on puisse vivre.
Six semaines. Le temps de me refaire. Le temps de me retrouver. Le temps de me préparer.
Six semaines. Le temps de me séparer.
Six semaines. Je serai de retour dans mon milieu à la fois stimulant, stressant, amusant, valorisant. Ma grande amie, nos blagues parfois crues, mes tonnes de projets faisant déborder mes tablettes, la course de la conciliation travail/famille. Six semaines où je veux faire ce que je veux. Sortir. Aller au cinéma, diner au resto en solitaire, perdre dix livres, faire courir mon chien, m'acheter des vêtements. Me faire plaisir. Être semi-libre. Six semaines. Je n'aurai pas de telles vacances avant longtemps dans les prochaines années.
Je vais mieux, étonnamment. Je serai toujours une angoissée, mais je me sens moins triste. Ça aura prit une petite semaine. Je me reconnais maintenant. Je suis celle d'avant, ni plus ni moins. Je n'ai pas hâte de travailler, mais rendue accotée au mur, je sais que je vais être heureuse. J'aime mon travail, j'aime la vie lorsqu'elle est très mouvementée. Je pourrai recommencer à penser à une nouvelle grossesse. Le plus grand bonheur qu'on puisse vivre.
Six semaines. Le temps de me refaire. Le temps de me retrouver. Le temps de me préparer.
Six semaines. Le temps de me séparer.
L'art de rire de soi
J'aime les gens vrais, les gens transparents, authentiques, ceux qui n'ont rien à cacher. Je sais les détecter. J'aime qu'une personne soit capable d'admettre qu'elle a tort, qu'elle s'est trompée, qu'elle a prise de mauvaises décisions, très honnêtement. Ces gens valent de l'or à mes yeux.
Au-delà de ces valeurs profondément importantes, il y a encore mieux. Au-delà de l'art d'être soi-même dans toute sa complexité, il y a un art encore plus sensasionnel, encore plus honorable : c'est l'art de rire de soi. Ces personnes qui réussissent à atteindre cette dimension, cette perspective, cet intelligence émotionnel sont tout simplement formidables et attirent les autres autour d'eux comme des aimants.
Satire du pouvoir, mais aussi satire des mœurs sont des sources inépuisables. De qui se moque-t-on ? Des grands, des gros, des puissants, des difformes ou des conformes... Rire de soi, c'est dévoiler une grande humilité. C'est avoir une grandeur d'âme modeste. C'est conjuguer dérision et subversion. C'est aller chercher le meilleur de l'autre, à qui veut bien l'entendre.
Rire de soi, c'est être une grande personne.
Au-delà de ces valeurs profondément importantes, il y a encore mieux. Au-delà de l'art d'être soi-même dans toute sa complexité, il y a un art encore plus sensasionnel, encore plus honorable : c'est l'art de rire de soi. Ces personnes qui réussissent à atteindre cette dimension, cette perspective, cet intelligence émotionnel sont tout simplement formidables et attirent les autres autour d'eux comme des aimants.
Satire du pouvoir, mais aussi satire des mœurs sont des sources inépuisables. De qui se moque-t-on ? Des grands, des gros, des puissants, des difformes ou des conformes... Rire de soi, c'est dévoiler une grande humilité. C'est avoir une grandeur d'âme modeste. C'est conjuguer dérision et subversion. C'est aller chercher le meilleur de l'autre, à qui veut bien l'entendre.
Rire de soi, c'est être une grande personne.
mardi 17 août 2010
Les irritants de la vie
Mon deuxième bloggeur favori (le premier c'est mon chum, le gars le plus drôle de la terre) m'a inspiré ce billet, alors je lui dédie.
Il y a dans la vie une foule de situations dont on doit faire face au quotidien et qui deviennent de véritables irritants, qui alimentent agressivité, colère, stress, haine chez nous.
Je déteste les bouchons de circulation interminables, je hais tout le monde d'être sur la route en même temps que moi. J'emmerde les gens qui ont plus d'argent que moi et qui ont pu se payer une maison plus près de la ville, c'est de leur faute si moi je suis pognée en arrière de la file. Je n'aime pas celui qui tourne à gauche en avant de moi sur Fossambault où la limite est de quatre-vingt-dix km/h en voie simple, pas plus que l'autre qui est derrière lui et qui attend patiemment au lieu de le dépasser par la droite.
J'exècre la petite madame qui s'est pogné un monsieur riche, ou qui a réussie à avoir une job au gouvernement. Elle a beaucoup d'argent, qu'elle dépense sans compter sous mes yeux devant la caisse, pendant que moi je calcule dans ma tête si tous les vêtements que j'ai choisis - qui étaient en spécial - vont dépasser mon budget. J'emmerde les magasins de vêtements qui mettent les miroirs à l'EXTÉRIEUR des cabines d'essayage, je n'ai pas envie de sortir montrer à tout le monde combien le morçeau ne me fait pas !
Je déteste celle aussi qui non seulement attend que la caissière lui donne le montant de sa facture pour ouvrir sa sacoche et chercher son porte-feuille, mais qui tient à donner le montant des cennes exact pour soulager le poids de celui-ci, et qui ah oui, doit aussi chercher sa carte Air Miles pour avoir ses points. Mais tout ça n'est rien comparativement à la «blague» qu'elle fait pour faire rire la caissière à ce propos. Je vomis les coupons-rabais problématiques, et les erreurs de prix aux caisses, cela arrive toujours à la personne en avant de moi.
Je hais arriver au dépanneur et que le petit monsieur devant moi décide qu'il se loue un film ce soir-là, mais puisqu'il n'a pas encore sa carte de membre il doit donner tous ses numéros-de-merde à la caissière pour l'avoir. Temps : dix minutes. Moi ensuite : dix secondes.
J'abbomine le gouvernement de venir chercher la moitié de mon chèque de paye durement gagné au privé et de le flauber dans des partys trop arrosés pour ses employés, dans la sécurité d'emploi de ces mêmes salariés tablettés, ou en subventions aux garderies pour les BS qui voient la place de leur enfant priorisée dans ces établissements alors que tout ce qu'ils ont à faire de leur vie c'est de s'en occuper eux-mêmes ! Je déteste le prix minimum exigé sur la bière par ce même gouvernement, et le monopole qu'il tient aussi sur les autres alcools. J'en veux à tous ceux qui ont abandonnés l'ADQ alors qu'on était si près du but. Et j'en veux à son chef lui-même aussi d'avoir merdé.
J'abhore les gens qui gagnent des énormités exagérées à la loterie et ceux qui ont reçu un don, un talent qui leur a permis de gagner beaucoup d'argent. Peu de gens ont cette chance. Et il y a ceux aussi qui sont nés de parents qui avaient une entreprise qui roulait et qui leur a été léguée, au lieu d'être vendue à des étrangers.
Je trouve injuste le fait qu'il y a des gens qui ont été bénis par la génétique, alors que d'autres sont si laids qu'ils font peur. J'emmerde les gens qui ont réussis à se déchiner un meilleur job seulement parce qu'ils sont beaux.
Et par-dessus tout, j'emmerde Montréal d'avoir une équipe de hockey professionnelle alors que nous pourrissons depuis seize ans ici à Québec... ;)
Misère...
Il y a dans la vie une foule de situations dont on doit faire face au quotidien et qui deviennent de véritables irritants, qui alimentent agressivité, colère, stress, haine chez nous.
Je déteste les bouchons de circulation interminables, je hais tout le monde d'être sur la route en même temps que moi. J'emmerde les gens qui ont plus d'argent que moi et qui ont pu se payer une maison plus près de la ville, c'est de leur faute si moi je suis pognée en arrière de la file. Je n'aime pas celui qui tourne à gauche en avant de moi sur Fossambault où la limite est de quatre-vingt-dix km/h en voie simple, pas plus que l'autre qui est derrière lui et qui attend patiemment au lieu de le dépasser par la droite.
J'exècre la petite madame qui s'est pogné un monsieur riche, ou qui a réussie à avoir une job au gouvernement. Elle a beaucoup d'argent, qu'elle dépense sans compter sous mes yeux devant la caisse, pendant que moi je calcule dans ma tête si tous les vêtements que j'ai choisis - qui étaient en spécial - vont dépasser mon budget. J'emmerde les magasins de vêtements qui mettent les miroirs à l'EXTÉRIEUR des cabines d'essayage, je n'ai pas envie de sortir montrer à tout le monde combien le morçeau ne me fait pas !
Je déteste celle aussi qui non seulement attend que la caissière lui donne le montant de sa facture pour ouvrir sa sacoche et chercher son porte-feuille, mais qui tient à donner le montant des cennes exact pour soulager le poids de celui-ci, et qui ah oui, doit aussi chercher sa carte Air Miles pour avoir ses points. Mais tout ça n'est rien comparativement à la «blague» qu'elle fait pour faire rire la caissière à ce propos. Je vomis les coupons-rabais problématiques, et les erreurs de prix aux caisses, cela arrive toujours à la personne en avant de moi.
Je hais arriver au dépanneur et que le petit monsieur devant moi décide qu'il se loue un film ce soir-là, mais puisqu'il n'a pas encore sa carte de membre il doit donner tous ses numéros-de-merde à la caissière pour l'avoir. Temps : dix minutes. Moi ensuite : dix secondes.
J'abbomine le gouvernement de venir chercher la moitié de mon chèque de paye durement gagné au privé et de le flauber dans des partys trop arrosés pour ses employés, dans la sécurité d'emploi de ces mêmes salariés tablettés, ou en subventions aux garderies pour les BS qui voient la place de leur enfant priorisée dans ces établissements alors que tout ce qu'ils ont à faire de leur vie c'est de s'en occuper eux-mêmes ! Je déteste le prix minimum exigé sur la bière par ce même gouvernement, et le monopole qu'il tient aussi sur les autres alcools. J'en veux à tous ceux qui ont abandonnés l'ADQ alors qu'on était si près du but. Et j'en veux à son chef lui-même aussi d'avoir merdé.
J'abhore les gens qui gagnent des énormités exagérées à la loterie et ceux qui ont reçu un don, un talent qui leur a permis de gagner beaucoup d'argent. Peu de gens ont cette chance. Et il y a ceux aussi qui sont nés de parents qui avaient une entreprise qui roulait et qui leur a été léguée, au lieu d'être vendue à des étrangers.
Je trouve injuste le fait qu'il y a des gens qui ont été bénis par la génétique, alors que d'autres sont si laids qu'ils font peur. J'emmerde les gens qui ont réussis à se déchiner un meilleur job seulement parce qu'ils sont beaux.
Et par-dessus tout, j'emmerde Montréal d'avoir une équipe de hockey professionnelle alors que nous pourrissons depuis seize ans ici à Québec... ;)
Misère...
lundi 16 août 2010
Huit aliments gagnants
Puisque j'ai une formation dans le domaine de la nutrition et qu'elle ne sert pas souvent, j'ai décidé de la mettre à votre profit ici, histoire d'exposer un côté de moi que vous ne connaissez pas. De la merde les problèmes, la culpabilité et les regrets pour ce soir...
J'ai choisie pour vous une liste de huit aliments gagnants - rapport valeur nutritive/prix - que tous devraient porter intérêt. Les moins nantis devraient faire tourner leur panier autour de cette liste, plutôt que de se gaver de trucs chers et sans intérêt au point de vue nutritionnel :
La pomme de terre : La mal-aimée des légumes, c'est malheureusement tout ce qu'on y ajoute comme garnitures qui la rendent malsaine. Consommée avec la pelure, une pomme de terre moyenne contient autant de potassium qu'une banane et autant de fibres que deux tranches de pain de blé entier.
L'épinard : Tous fruits et légumes confondus, l'épinard est celui qui est le plus riche en vitamines/minéraux. Troquez une partie de votre laitue par cette précieuse feuille, elle n'est pas aboutie chez Popeye pour rien...
Les oeufs : Très versatiles et nourrissants, contenants des protéines complètes, ils sont le substitut par excellence de la viande. Idéals pour le développement et le fonctionnement du cerveau.
Les légumineuses : En conserve, elles sont rapidement préparées et coûtent ridiculement rien. Elles contiennent de précieuses fibres solubles qui abaissent le taux de mauvais cholestérol dans le sang, sont riches en fibres et pauvres en gras.
L'orange : Championne de la vitamine C, c'est bien connu ! Riche en fibres, préférez-la à son jus ! Elle vous protégera de certains cancers et des maladies cardiovasculaires.
L'huile d'olive : Choisissez-la ABSOLUMENT avec les mentions Extra-vierge et Première pression à froid. Elle normalise la tension artérielle et le cholestérol. Ne jamais cuire l'huile d'olive à son point de fumée !! Elle deviendrait alors saturée. Ajoutez-la plutôt au plat fini avant de servir.
Les poissons gras : Précieuses sources d'oméga-3 qui protègent les artères et les vaisseaux sanguins des caillots. Ils contribuent à la bonne humeur :)
Les noix et graines : Protéines, fibres, oligoéléments. Pratiques, soutenantes, elles protègent le coeur.
Variez votre alimentation le plus possible et buvez de l'eau !!!
J'ai choisie pour vous une liste de huit aliments gagnants - rapport valeur nutritive/prix - que tous devraient porter intérêt. Les moins nantis devraient faire tourner leur panier autour de cette liste, plutôt que de se gaver de trucs chers et sans intérêt au point de vue nutritionnel :
La pomme de terre : La mal-aimée des légumes, c'est malheureusement tout ce qu'on y ajoute comme garnitures qui la rendent malsaine. Consommée avec la pelure, une pomme de terre moyenne contient autant de potassium qu'une banane et autant de fibres que deux tranches de pain de blé entier.
L'épinard : Tous fruits et légumes confondus, l'épinard est celui qui est le plus riche en vitamines/minéraux. Troquez une partie de votre laitue par cette précieuse feuille, elle n'est pas aboutie chez Popeye pour rien...
Les oeufs : Très versatiles et nourrissants, contenants des protéines complètes, ils sont le substitut par excellence de la viande. Idéals pour le développement et le fonctionnement du cerveau.
Les légumineuses : En conserve, elles sont rapidement préparées et coûtent ridiculement rien. Elles contiennent de précieuses fibres solubles qui abaissent le taux de mauvais cholestérol dans le sang, sont riches en fibres et pauvres en gras.
L'orange : Championne de la vitamine C, c'est bien connu ! Riche en fibres, préférez-la à son jus ! Elle vous protégera de certains cancers et des maladies cardiovasculaires.
L'huile d'olive : Choisissez-la ABSOLUMENT avec les mentions Extra-vierge et Première pression à froid. Elle normalise la tension artérielle et le cholestérol. Ne jamais cuire l'huile d'olive à son point de fumée !! Elle deviendrait alors saturée. Ajoutez-la plutôt au plat fini avant de servir.
Les poissons gras : Précieuses sources d'oméga-3 qui protègent les artères et les vaisseaux sanguins des caillots. Ils contribuent à la bonne humeur :)
Les noix et graines : Protéines, fibres, oligoéléments. Pratiques, soutenantes, elles protègent le coeur.
Variez votre alimentation le plus possible et buvez de l'eau !!!
dimanche 15 août 2010
J'ai peur
Adolescente et jeune adulte, je n'avais peur de rien. Accidents, maladies, grands malheurs étaient le lot des autres. Ces autres qui habitaient loin. Chez moi, dans ma jolie et tranquille petite ville natale, rien ne m'arriverait. Jamais.
Aujourd'hui j'ai peur de tout. J'ai peur qu'un accident de voiture emporte mon amoureux, j'ai peur que mon enfant meurt du syndrôme de la mort subite du nourrisson ou d'un quelconque cancer qui lui sera diagnostiqué dans cinq ans. J'ai peur qu'un membre de ma progéniture soit autiste, ou débile, ou devienne un drogué ou un voleur. J'ai peur que ma petite fille ne tombe entre les mains d'un déchet-de-la-société obsédé sexuel et se fasse voler son innocence, sa vie entière. J'ai peur de mettre un enfant anormal au monde.
Je ne veux plus embarquer de gens dans ma voiture qui voyagent sur-le-pouce de peur de me faire tuer. Dans les lieux publics ou sur la rue, je n'ose plus regarder une personne qui est le moindrement bizarre ou marginale dans les yeux, de peur qu'elle ait de mauvaises pensées du style : "Quoi, t'as jamais vu ça un gars aux cheveux verts ?", et que cette même personne ne me foute une baffe pour une pensée strictement basée sur rien.
J'ai peur qu'un viaduc s'écrase sur moi en voiture. J'ai peur qu'un malade ne m'enlève à la sortie d'un IGA pour me fourrer sa sale graine là où il n'a pas le droit. J'ai peur de me faire tirer une balle dans la tête lorsque je vais marcher dehors le soir, par quelqu'un qui avait juste envie ce soir-là de savoir ce que c'est que de tuer.
J'ai peur qu'un tremblement de terre, un glissement de terrain ou une tornade ne détruise ma maison, j'ai peur que le toit de cette même maison qui est neuve de trois ans ne s'effondre sur moi, parce que le constructeur était trop pressé de la bâtir. J'ai peur des catastrophes naturelles.
J'ai peur du terrorisme et des accidents lorsque des gens que j'aime prennent l'avion. J'ai peur que le manège dans lequel prendra place mon enfant ne déraille et ne le tue. J'ai peur que tous les enfants et tous les animaux du monde ne souffrent.
J'ai peur de commettre des erreurs irrécupérables, de prendre de mauvaises décisions. J'ai peur de ce que les autres peuvent bien penser de moi, j'aimerais justifier ou clarifier ce qu'ils ne comprennent pas à mon sujet mais ils ne m'en parleront pas. J'ai peur que des membres de ma famille meurent, ou souffrent.
J'ai peur de manquer d'argent, de ne jamais être capable de me sortir de mes dettes, de ne pas pouvoir me construire une retraite respectable. J'ai peur de perdre mon emploi.
J'ai peur de vieillir, de devenir laide et grosse, de perdre ma mobilité, mon autonomie, ma dignité. J'ai peur qu'un jour mon chum ne m'aime plus.
J'ai peur que la fin du monde arrive tel un voleur, sans que je n'ais eu le temps de sauver mon âme. J'ai peur que le diable ne m'emporte.
J'ai peur de moi.
Aujourd'hui j'ai peur de tout. J'ai peur qu'un accident de voiture emporte mon amoureux, j'ai peur que mon enfant meurt du syndrôme de la mort subite du nourrisson ou d'un quelconque cancer qui lui sera diagnostiqué dans cinq ans. J'ai peur qu'un membre de ma progéniture soit autiste, ou débile, ou devienne un drogué ou un voleur. J'ai peur que ma petite fille ne tombe entre les mains d'un déchet-de-la-société obsédé sexuel et se fasse voler son innocence, sa vie entière. J'ai peur de mettre un enfant anormal au monde.
Je ne veux plus embarquer de gens dans ma voiture qui voyagent sur-le-pouce de peur de me faire tuer. Dans les lieux publics ou sur la rue, je n'ose plus regarder une personne qui est le moindrement bizarre ou marginale dans les yeux, de peur qu'elle ait de mauvaises pensées du style : "Quoi, t'as jamais vu ça un gars aux cheveux verts ?", et que cette même personne ne me foute une baffe pour une pensée strictement basée sur rien.
J'ai peur qu'un viaduc s'écrase sur moi en voiture. J'ai peur qu'un malade ne m'enlève à la sortie d'un IGA pour me fourrer sa sale graine là où il n'a pas le droit. J'ai peur de me faire tirer une balle dans la tête lorsque je vais marcher dehors le soir, par quelqu'un qui avait juste envie ce soir-là de savoir ce que c'est que de tuer.
J'ai peur qu'un tremblement de terre, un glissement de terrain ou une tornade ne détruise ma maison, j'ai peur que le toit de cette même maison qui est neuve de trois ans ne s'effondre sur moi, parce que le constructeur était trop pressé de la bâtir. J'ai peur des catastrophes naturelles.
J'ai peur du terrorisme et des accidents lorsque des gens que j'aime prennent l'avion. J'ai peur que le manège dans lequel prendra place mon enfant ne déraille et ne le tue. J'ai peur que tous les enfants et tous les animaux du monde ne souffrent.
J'ai peur de commettre des erreurs irrécupérables, de prendre de mauvaises décisions. J'ai peur de ce que les autres peuvent bien penser de moi, j'aimerais justifier ou clarifier ce qu'ils ne comprennent pas à mon sujet mais ils ne m'en parleront pas. J'ai peur que des membres de ma famille meurent, ou souffrent.
J'ai peur de manquer d'argent, de ne jamais être capable de me sortir de mes dettes, de ne pas pouvoir me construire une retraite respectable. J'ai peur de perdre mon emploi.
J'ai peur de vieillir, de devenir laide et grosse, de perdre ma mobilité, mon autonomie, ma dignité. J'ai peur qu'un jour mon chum ne m'aime plus.
J'ai peur que la fin du monde arrive tel un voleur, sans que je n'ais eu le temps de sauver mon âme. J'ai peur que le diable ne m'emporte.
J'ai peur de moi.
samedi 14 août 2010
Synergologie
La lecture du langage corporel est un art. Un art que plusieurs devraient s'approprier. On peut y détecter une foule d'informations que les mots ne peuvent ou ne veulent communiquer. Saviez-vous que dans un échange, le langage non verbal occupe cinquante-cinq pourcent des messages véritablement transmis ? Trente-huit pourcent sont occupés par le ton, le timbre et l'intonation de la voix, et les mots ne représentent que sept pourcent de la communication.
Surpris ? Non, on vous l'a certes déjà appris. Mais vous êtes-vous déjà vraiment arrêté pour y penser ? Pour VOUS analyser ? Bah.... on s'en fout un peu !? Moi non. J'accorde énormément d'importance à la synergologie. Peut-être trop. Je décode des tas d'embarras, de joies cachées, d'émotions, de non-dits, d'attirances dissimulées, de mensonges. Je me suis fort probable parfois trompée sur mes impressions, mais la plupart du temps je sais que je ne me trompe pas. J'ai un flair de chat pour ce type de truc.
Vous avez quelque chose à cacher ? Ne vous frottez pas à moi, vous serez démasqué. Impatience, mésaccord, amour, blague, bêtise, mépris.... je décode tout.
Le langage corporel ne ment pas. Vos mots : si.
Surpris ? Non, on vous l'a certes déjà appris. Mais vous êtes-vous déjà vraiment arrêté pour y penser ? Pour VOUS analyser ? Bah.... on s'en fout un peu !? Moi non. J'accorde énormément d'importance à la synergologie. Peut-être trop. Je décode des tas d'embarras, de joies cachées, d'émotions, de non-dits, d'attirances dissimulées, de mensonges. Je me suis fort probable parfois trompée sur mes impressions, mais la plupart du temps je sais que je ne me trompe pas. J'ai un flair de chat pour ce type de truc.
Vous avez quelque chose à cacher ? Ne vous frottez pas à moi, vous serez démasqué. Impatience, mésaccord, amour, blague, bêtise, mépris.... je décode tout.
Le langage corporel ne ment pas. Vos mots : si.
jeudi 12 août 2010
La fragilité de la vie
L'écriture est un moyen pour moi de m'extérioriser, de vomir de mon corps tout ce qui doit en sortir. Fautes d'oreilles pour m'écouter, eh bien je me sers de ce blogue comme du testament de mon coeur. Au diable psychologues qui ne souhaitent que mon argent, amis qui pourraient bien secrètement me juger, famille qui ne me comprends pas. J'écris ici dans le vide, pour moi. C'est ma thérapie.
Je devrais peut-être consulter un médecin. J'irais patienter deux ou trois heures dans notre fabuleux système de santé, il ferait un portrait global de mon état en cinq petites minutes, me signerait un papier qui me donnerait droit aux petits bonbons qui me gèleraient les émotions, et il empocherait la coquette somme de cent dollars. Rien de plus facile pour tout le monde. Comme ça lui, il ne peut pas avoir de remords s'il apprend ma mort par la suite, et moi je m'en vais gentiement chez moi remplacer l'alcool par la drogue en attendant que ça aille mieux. Je parle beaucoup de me donner la mort, mais je ne le ferais jamais. Je me plais seulement à y penser, à mettre enfin le doigt sur ce qui peut bien pousser des gens à le faire. Aux grands de ce monde qui avaient des vies en apparence parfaite, qui l'ont fait eux. Aux Ledger, Monroe, Cobain, Girouard, Arcan de ce monde. Pourquoi ? Ils ont touchés la gloire, la beauté, la richesse, la liberté. Je peux comprendre qu'ils en soient arrivés là, mais en même temps je ne comprends pas.
J'ai obtenu des résultats maison assez concluants concernant ce que je vis en ce moment. Je me dis que ça va passer. Que ce n'est qu'un trop-plein d'émotions trop longtemps gardé au fond de moi qui doit sortir. Que lorsque la vie reprendra pour moi ça ira mieux. Que je suis mieux de m'isoler pour me protéger en attendant. Que je suis chanceuse dans le fond. Que j'aime ma petite fille du plus profond de mon coeur et qu'elle me fait du bien. Qu'elle va grandir et me faire grandir moi aussi. Que j'aime mon travail même si je dois mettre mon enfant en d'autres fragiles mains pour aller l'accomplir.
Je suis peut-être dans l'erreur. Je manque de courage pour effectuer les démarches. Je me sens seule.
Je devrais peut-être consulter un médecin. J'irais patienter deux ou trois heures dans notre fabuleux système de santé, il ferait un portrait global de mon état en cinq petites minutes, me signerait un papier qui me donnerait droit aux petits bonbons qui me gèleraient les émotions, et il empocherait la coquette somme de cent dollars. Rien de plus facile pour tout le monde. Comme ça lui, il ne peut pas avoir de remords s'il apprend ma mort par la suite, et moi je m'en vais gentiement chez moi remplacer l'alcool par la drogue en attendant que ça aille mieux. Je parle beaucoup de me donner la mort, mais je ne le ferais jamais. Je me plais seulement à y penser, à mettre enfin le doigt sur ce qui peut bien pousser des gens à le faire. Aux grands de ce monde qui avaient des vies en apparence parfaite, qui l'ont fait eux. Aux Ledger, Monroe, Cobain, Girouard, Arcan de ce monde. Pourquoi ? Ils ont touchés la gloire, la beauté, la richesse, la liberté. Je peux comprendre qu'ils en soient arrivés là, mais en même temps je ne comprends pas.
J'ai obtenu des résultats maison assez concluants concernant ce que je vis en ce moment. Je me dis que ça va passer. Que ce n'est qu'un trop-plein d'émotions trop longtemps gardé au fond de moi qui doit sortir. Que lorsque la vie reprendra pour moi ça ira mieux. Que je suis mieux de m'isoler pour me protéger en attendant. Que je suis chanceuse dans le fond. Que j'aime ma petite fille du plus profond de mon coeur et qu'elle me fait du bien. Qu'elle va grandir et me faire grandir moi aussi. Que j'aime mon travail même si je dois mettre mon enfant en d'autres fragiles mains pour aller l'accomplir.
Je suis peut-être dans l'erreur. Je manque de courage pour effectuer les démarches. Je me sens seule.
mercredi 11 août 2010
L'argent : délectable poison
L'argent est un poison dont on est tous dépendants. Il apporte confort, sécurité, prestance, gloire, respect des autres. C'est assez terrible à dire, mais c'est la vérité. L'argent est une des principales raisons pour laquelle une femme prend homme. Preuves scientifiques à l'appui.
L'argent a emporté mon parrain, cet homme en qui j'ai eu le plus de respect dans mon enfance, dans mon adolescence. J'avais alors dix-sept ans. Selon la médecine, c'est un cancer du poumon qui l'a emporté. Selon tous ses proches, c'est l'argent.
Mon parrain n'avait aucun lien de sang avec aucun membre de ma famille. Il était grand, beau, intelligent, cultivé, drôle. Il s'intéressait sincèrement aux autres, il savait écouter et nous mettre en valeur, peu importe l'âge négligeable qu'on pouvait avoir. C'était un conteur, un vrai, digne du mémorable film La légende du gros poisson. C'était un vulgarisateur. Un homme au sens de l'humour incomparable, à en rire souvent aux larmes. Un musicien. Un grand.
Son talon d'Achille aura été l'argent. Il aura fait déménager sa famille de québec vers montréal inutilement, en aura manqué toute sa vie, s'en sera angoissé à s'en rendre malade, à s'en tuer. Je ne sais pas quelle était sa réelle situation financière, mais je sais qu'elle l'aura tué. Quarante-six ans. Il aura laissé une grande femme de coeur derrière lui, qui ne se sera jamais retrouvé un homme autre, tellement il a placé la barre haute en la matière. Il aura laissé deux enfants qui ne s'en sont jamais remis, il n'aura pas connu ses magnifiques petits-enfants. Et il aura laissé multiples autres personnes telles que moi-même, qui auraient tant voulu le connaître à un âge adulte, à une autre époque. Un homme qu'on n'oubliera jamais. Personne. Injustice.
L'argent est précieux, quoiqu'on en dise. On y fait tous face et on réalise tous un jour ou l'autre combien il en faut beaucoup pour vivre, combien on doit consacrer le plus clair de notre précieux temps pour aller le gagner, combien un toit est dispendieux, combien on peut faire des choses terribles pour en acquérir, combien on n'a parfois pas fait de bons choix en matière d'études, combien en manquer peut séparer les familles, tuer des gens. Combien on en est dépendants.
L'argent est un délectable poison.
L'argent a emporté mon parrain, cet homme en qui j'ai eu le plus de respect dans mon enfance, dans mon adolescence. J'avais alors dix-sept ans. Selon la médecine, c'est un cancer du poumon qui l'a emporté. Selon tous ses proches, c'est l'argent.
Mon parrain n'avait aucun lien de sang avec aucun membre de ma famille. Il était grand, beau, intelligent, cultivé, drôle. Il s'intéressait sincèrement aux autres, il savait écouter et nous mettre en valeur, peu importe l'âge négligeable qu'on pouvait avoir. C'était un conteur, un vrai, digne du mémorable film La légende du gros poisson. C'était un vulgarisateur. Un homme au sens de l'humour incomparable, à en rire souvent aux larmes. Un musicien. Un grand.
Son talon d'Achille aura été l'argent. Il aura fait déménager sa famille de québec vers montréal inutilement, en aura manqué toute sa vie, s'en sera angoissé à s'en rendre malade, à s'en tuer. Je ne sais pas quelle était sa réelle situation financière, mais je sais qu'elle l'aura tué. Quarante-six ans. Il aura laissé une grande femme de coeur derrière lui, qui ne se sera jamais retrouvé un homme autre, tellement il a placé la barre haute en la matière. Il aura laissé deux enfants qui ne s'en sont jamais remis, il n'aura pas connu ses magnifiques petits-enfants. Et il aura laissé multiples autres personnes telles que moi-même, qui auraient tant voulu le connaître à un âge adulte, à une autre époque. Un homme qu'on n'oubliera jamais. Personne. Injustice.
L'argent est précieux, quoiqu'on en dise. On y fait tous face et on réalise tous un jour ou l'autre combien il en faut beaucoup pour vivre, combien on doit consacrer le plus clair de notre précieux temps pour aller le gagner, combien un toit est dispendieux, combien on peut faire des choses terribles pour en acquérir, combien on n'a parfois pas fait de bons choix en matière d'études, combien en manquer peut séparer les familles, tuer des gens. Combien on en est dépendants.
L'argent est un délectable poison.
mardi 10 août 2010
Ma tourmente
Je ne suis pas mieux, ni pire que le commun des mortels. Je me sens souvent coupable de ceci et de cela, je cherche à réparer mes erreurs, j'ai de la difficulté à me pardonner, je me demande si je mérite la vie. Je suis différente. Je suis tourmentée.
Je m'isole, ainsi je diminue la fréquence de mes maladresses. J'ai de la peine, je mets la faute sur mon passé, sur mes parents qui eux-même ont eu une enfance toute croche. Parfois je pense à mettre fin à ma vie, à cesser de combattre ce qui pour moi en vaut peu toute la peine. Mon chum que j'aime tant hériterait d'une belle assurance qui lui apporterait une vie meilleure. L'avenir de ma petite fille serait plus certaine. Mais non moins triste...
J'ai des gens qui m'aiment autour de moi, mais qui d'entre eux m'aiment sincèrement ? Je ne le sais pas, honnêtement. Je pense que certaines personnes m'aiment un peu, d'autres font semblant étant donné les circonstances familliales. Ils n'ont pas le choix de me côtoyer. Tout comme moi. Je dois composer avec plusieurs personnes que je trouve inintéressantes, égoïstes, vaniteuses. C'est comme ça.
Je consulte à tous les jours les différents bulletins de nouvelles et je constate qu'il y a beaucoup de souffrances dans le monde. Des pires que les miennes. Des atrocités. Des trucs inhumains. Je me demande ce que font tous ces gens en vie. Pourquoi choisissent-ils la vie ? Pourquoi se reproduisent-ils ?
Je suis fondamentalement malheureuse. Je mets la faute sur tout le monde, mais je suppose que cette pourriture, c'est en moi qu'elle est. On m'a reproché des montagnes. Je me suis éloignée de Dieu.
Je vis une peine continuelle, perpétuelle. J'ai trop de temps pour penser en ce moment. J'ai besoin de travailler, de courir, pour étourdir le plus possible mes pensées macabres dans autre chose que l'alcool. Je le sais très bien. Personne ne me comprends.
Je suis une personne ratée. Je n'ai pas de passions. Seuls les membres de ma maison - incluant mon affectueux chien - me passionnent et me gardent vivante. Mon petit chez-moi, c'est mon refuge, c'est ma sécurité et si je ne l'avais plus, plus rien ne me retiendrait ici sous le soleil.
Telle est ma tourmente.
Je m'isole, ainsi je diminue la fréquence de mes maladresses. J'ai de la peine, je mets la faute sur mon passé, sur mes parents qui eux-même ont eu une enfance toute croche. Parfois je pense à mettre fin à ma vie, à cesser de combattre ce qui pour moi en vaut peu toute la peine. Mon chum que j'aime tant hériterait d'une belle assurance qui lui apporterait une vie meilleure. L'avenir de ma petite fille serait plus certaine. Mais non moins triste...
J'ai des gens qui m'aiment autour de moi, mais qui d'entre eux m'aiment sincèrement ? Je ne le sais pas, honnêtement. Je pense que certaines personnes m'aiment un peu, d'autres font semblant étant donné les circonstances familliales. Ils n'ont pas le choix de me côtoyer. Tout comme moi. Je dois composer avec plusieurs personnes que je trouve inintéressantes, égoïstes, vaniteuses. C'est comme ça.
Je consulte à tous les jours les différents bulletins de nouvelles et je constate qu'il y a beaucoup de souffrances dans le monde. Des pires que les miennes. Des atrocités. Des trucs inhumains. Je me demande ce que font tous ces gens en vie. Pourquoi choisissent-ils la vie ? Pourquoi se reproduisent-ils ?
Je suis fondamentalement malheureuse. Je mets la faute sur tout le monde, mais je suppose que cette pourriture, c'est en moi qu'elle est. On m'a reproché des montagnes. Je me suis éloignée de Dieu.
Je vis une peine continuelle, perpétuelle. J'ai trop de temps pour penser en ce moment. J'ai besoin de travailler, de courir, pour étourdir le plus possible mes pensées macabres dans autre chose que l'alcool. Je le sais très bien. Personne ne me comprends.
Je suis une personne ratée. Je n'ai pas de passions. Seuls les membres de ma maison - incluant mon affectueux chien - me passionnent et me gardent vivante. Mon petit chez-moi, c'est mon refuge, c'est ma sécurité et si je ne l'avais plus, plus rien ne me retiendrait ici sous le soleil.
Telle est ma tourmente.
dimanche 8 août 2010
L'alcool
Les réunions de familles et l'alcool : cocktail spectaculaire à querelles. Les réunions de famille à seize adultes et sept enfants en bas de trois ans dans un chalet loin de chez-vous pour deux nuits et trois jours avec beaucoup d'alcool : cocktail explosif aux cris, aux pleurs, à la haine, aux ressentiments, à la culpabilité, aux remords.
L'alcool me permet de sortir de ma prison intérieure. Je me permet d'en boire beaucoup et je suis capable d'en prendre. Seulement, l'alcool me fait tellement me sentir mieux, que la limite à ne pas dépasser je la respecte rarement. Je me réveille des heures plus tard à toutes les fois en me disant que j'ai raté la fin de la soirée et que c'est dommage parce que ça avait si bien commencé. Je me réveille en me demandant ce que j'ai bien pu confier dont jamais à jeun je n'aurais osé confier. Je me réveille en repensant à tous les moments de la soirée, à ce qui s'est dit, à ce que j'aurais pu dire, à ce que j'aurais dû dire, à ce que je n'ai pas fait et que j'aurais dû faire, à ce que je regrette et à combien je me déteste de ne pas avoir été capable de freiner ma consommation du délicieux poison. Ça aurait pu totalement dégénérer, mais puisque ça a souvent dégénéré et qu'on se connait beaucoup et qu'on s'aime beaucoup, on a réussi à contrôler la fin de semaine.
Tout le monde ont toujours envie d'aller dormir, moi jamais. J'aime la bonne compagnie de personnes qui savent écouter, de personnes qui me passionnent, et les rares fois où j'ai la chance de les avoir juste pour moi j'aime les saisir. J'arrose le tout très généreusement et joyeusement, puis le lendemain je suis remplie de regrets. À toutes les fois. Mais je recommence quand même le cercle abruti du jeu.
L'alcool est un pur délice lorsque consommé judicieusement. Mais l'alcool est un venin mortel physique et psychologique pour les gens comme moi.
L'alcool me permet de sortir de ma prison intérieure. Je me permet d'en boire beaucoup et je suis capable d'en prendre. Seulement, l'alcool me fait tellement me sentir mieux, que la limite à ne pas dépasser je la respecte rarement. Je me réveille des heures plus tard à toutes les fois en me disant que j'ai raté la fin de la soirée et que c'est dommage parce que ça avait si bien commencé. Je me réveille en me demandant ce que j'ai bien pu confier dont jamais à jeun je n'aurais osé confier. Je me réveille en repensant à tous les moments de la soirée, à ce qui s'est dit, à ce que j'aurais pu dire, à ce que j'aurais dû dire, à ce que je n'ai pas fait et que j'aurais dû faire, à ce que je regrette et à combien je me déteste de ne pas avoir été capable de freiner ma consommation du délicieux poison. Ça aurait pu totalement dégénérer, mais puisque ça a souvent dégénéré et qu'on se connait beaucoup et qu'on s'aime beaucoup, on a réussi à contrôler la fin de semaine.
Tout le monde ont toujours envie d'aller dormir, moi jamais. J'aime la bonne compagnie de personnes qui savent écouter, de personnes qui me passionnent, et les rares fois où j'ai la chance de les avoir juste pour moi j'aime les saisir. J'arrose le tout très généreusement et joyeusement, puis le lendemain je suis remplie de regrets. À toutes les fois. Mais je recommence quand même le cercle abruti du jeu.
L'alcool est un pur délice lorsque consommé judicieusement. Mais l'alcool est un venin mortel physique et psychologique pour les gens comme moi.
dimanche 1 août 2010
Un enfant
Quel est l'âge parfait pour faire des enfants ? Plus jeune, ma mère m'a tellement longtemps dit que faire des enfants, ça ne pressait pas, qu'après c'est toute la vie qui changeait et qu'on ne pouvait plus revenir en arrière, et blablabla. À mon âge elle, elle en avait déjà trois. Non pas qu'elle a regretté nous avoir aussi jeune, mais elle savait très bien tout ce que cela impliquait. On ne mesure l'ampleur de la tâche que lorsqu'on y est confronté.
Avoir un enfant, c'est se lever jour après jour aux petites heures du matin, c'est régler son temps par rapport aux boires, aux repas fixes en purées qui doivent être conservés et servis à des températures adéquates, c'est changer des tonnes de couches de merde, c'est accepter que sa maison soit parfois bordélique, c'est rentrer chez-soi tôt le samedi soir avec son chargement de bagages éxagéré mais nécessaire, c'est perdre beaucoup de sa liberté.
Ma mère savait dans quoi on s'embarque quand on choisi d'avoir des enfants. Mais avait-elle raison de me conseiller d'attendre si longtemps ? Parce que quand on a trente ans, nos petites habitudes elles étaient bien ancrées, notre quotidien était ce qu'on voulait bien en faire, notre autonomie était affranchie. Certaines journées je trouve ça lourd, malgré le fait que ce soit le meilleur truc qu'on puisse vivre dans la vie. Remarquez, si je les avais eu dans la jeune vingtaine, j'aurais probablement trouvé des arguments très cinglants qui m'auraient convaincu que j'aurais mieux fait d'attendre...
Je pense qu'il n'y a pas d'âge mieux que d'autres pour en avoir, on les prends quand ils viennent et c'est tout. Je pense aussi que plusieurs personnes cachent le fait qu'ils trouvent dures les premières années de vie de leurs enfants, par principe, par tabou. Moi je ne me le cache pas, ma petite fille vient chercher le meilleur de moi, mais c'est au prix de sacrifices, et c'est très bien ainsi.
Avoir un enfant, c'est se lever jour après jour aux petites heures du matin, c'est régler son temps par rapport aux boires, aux repas fixes en purées qui doivent être conservés et servis à des températures adéquates, c'est changer des tonnes de couches de merde, c'est accepter que sa maison soit parfois bordélique, c'est rentrer chez-soi tôt le samedi soir avec son chargement de bagages éxagéré mais nécessaire, c'est perdre beaucoup de sa liberté.
Ma mère savait dans quoi on s'embarque quand on choisi d'avoir des enfants. Mais avait-elle raison de me conseiller d'attendre si longtemps ? Parce que quand on a trente ans, nos petites habitudes elles étaient bien ancrées, notre quotidien était ce qu'on voulait bien en faire, notre autonomie était affranchie. Certaines journées je trouve ça lourd, malgré le fait que ce soit le meilleur truc qu'on puisse vivre dans la vie. Remarquez, si je les avais eu dans la jeune vingtaine, j'aurais probablement trouvé des arguments très cinglants qui m'auraient convaincu que j'aurais mieux fait d'attendre...
Je pense qu'il n'y a pas d'âge mieux que d'autres pour en avoir, on les prends quand ils viennent et c'est tout. Je pense aussi que plusieurs personnes cachent le fait qu'ils trouvent dures les premières années de vie de leurs enfants, par principe, par tabou. Moi je ne me le cache pas, ma petite fille vient chercher le meilleur de moi, mais c'est au prix de sacrifices, et c'est très bien ainsi.
lundi 26 juillet 2010
La fleur de l'âge
Quel est l'âge de la «fleur de l'âge» ? Quinze, vingt, vingt-cinq, trente, trente-cinq ans ? Tout le monde se souvient s'être dit, lorsqu'il était adolescent, combien les gens dans la trentaine étaient vieux. M'y voilà, quelques années plus tard.
La trentaine m'est rentrée dedans un peu à l'image d'un camion rempli de gros billots de bois brut qui aurait fonçé sur ma petite honda civic grise. Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet, je n'avais pas trop peur de vieillir jusqu'à mon dernier anniversaire. Mais là, maintenant, il me semble que des traces de vécu apparaîssent aux jonctions de mes yeux, que je doive considérablement diminuer ma consommation de nourriture si je veux rester présentable, teindre mes cheveux puisque des filaments gris me poussent sur le crâne, je suis plus fatiguée quand je ne dors pas mes huit heures par nuit, je me laisse captiver par des annonces publicitaires qui promettent la jeunesse éternelle. Il me semble que ma tendre vie se soit transformée en un début de déclin. C'est fou, puisque je sais que je suis encore très jeune, mais je ne sais pas, c'est comme si ce qui s'en vient me faisait peur.
La jeunesse, c'est bien. C'est la beauté, la liberté, la témérité, les ambitions. C'est n'avoir aucun bien qui nous attache à nulle part, c'est le plaisir des relations amoureuses excitantes et passionnantes. Malheureusement, et c'est la seule justice ici-bas, elle est passagère pour tout le monde.
Vieillir, c'est bien. C'est la sagesse, l'acceptation, la diminution des tourments, la stabilité. Vieillir, c'est l'acquisition de biens qui fournissent beaucoup de confort, c'est la sécurité d'une relation amoureuse stable, c'est un boulot issu de longues et douloureuses études, c'est l'immense joie d'être à son tour parent. C'est l'acquisition d'un bagage de connaissances et d'expériences riche. Par contre vieillir, c'est aussi un peu plus de jour en jour le début de la fin.
Chaque tranche d'âge a son charme. Jeune, on a tellement hâte de vieillir, sans savoir que ce que l'on vit ne reviendra jamais, puis peu à peu, on donnerait tout pour pouvoir arrêter le temps. C'est comme ça.
La trentaine m'est rentrée dedans, d'une façon dont je ne m'y attendais vraiment pas. Par contre pour moi, trente ans c'est vraiment la fleur de l'âge : encore jeune, mais avec un acquis global assez diversifié et intéressant.
Et comme le chante mon ami Ferland, c'est à trente ans que les femmes sont belles :)
La trentaine m'est rentrée dedans un peu à l'image d'un camion rempli de gros billots de bois brut qui aurait fonçé sur ma petite honda civic grise. Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet, je n'avais pas trop peur de vieillir jusqu'à mon dernier anniversaire. Mais là, maintenant, il me semble que des traces de vécu apparaîssent aux jonctions de mes yeux, que je doive considérablement diminuer ma consommation de nourriture si je veux rester présentable, teindre mes cheveux puisque des filaments gris me poussent sur le crâne, je suis plus fatiguée quand je ne dors pas mes huit heures par nuit, je me laisse captiver par des annonces publicitaires qui promettent la jeunesse éternelle. Il me semble que ma tendre vie se soit transformée en un début de déclin. C'est fou, puisque je sais que je suis encore très jeune, mais je ne sais pas, c'est comme si ce qui s'en vient me faisait peur.
La jeunesse, c'est bien. C'est la beauté, la liberté, la témérité, les ambitions. C'est n'avoir aucun bien qui nous attache à nulle part, c'est le plaisir des relations amoureuses excitantes et passionnantes. Malheureusement, et c'est la seule justice ici-bas, elle est passagère pour tout le monde.
Vieillir, c'est bien. C'est la sagesse, l'acceptation, la diminution des tourments, la stabilité. Vieillir, c'est l'acquisition de biens qui fournissent beaucoup de confort, c'est la sécurité d'une relation amoureuse stable, c'est un boulot issu de longues et douloureuses études, c'est l'immense joie d'être à son tour parent. C'est l'acquisition d'un bagage de connaissances et d'expériences riche. Par contre vieillir, c'est aussi un peu plus de jour en jour le début de la fin.
Chaque tranche d'âge a son charme. Jeune, on a tellement hâte de vieillir, sans savoir que ce que l'on vit ne reviendra jamais, puis peu à peu, on donnerait tout pour pouvoir arrêter le temps. C'est comme ça.
La trentaine m'est rentrée dedans, d'une façon dont je ne m'y attendais vraiment pas. Par contre pour moi, trente ans c'est vraiment la fleur de l'âge : encore jeune, mais avec un acquis global assez diversifié et intéressant.
Et comme le chante mon ami Ferland, c'est à trente ans que les femmes sont belles :)
mardi 20 juillet 2010
Au-delà des apparences
J'ai travaillé avec ce type. Il était un gentil garçon, responsable, travaillant, ponctuel, effacé, sympathique, intelligent. Il avait l'air d'un bon garçon. Il n'avait rien pour faire tomber les filles, mais il n'était pas non plus du genre : personne ne voudra jamais de lui. Il était grand, mince, une apparence ordinaire, mais il avait son charme. Je l'aimais bien ce garçon moi.... j'aurais très bien pu m'en faire un ami. Mais les circonstances ont faites que je ne l'ai connu que superficiellement.
Il y a trois ans, il a été arrêté pour violence envers son ex-copine, qui avait à l'époque quatorze années de plus que lui - et un fils de treize ans -. Allez savoir ce qui l'intéressait chez cette femme. Elle venait de le quitter et il ne l'acceptait pas. Seize mois de prison qu'il a écopé. Vendredi dernier, il a attaqué à nouveau une femme dans la trentaine qui venait elle aussi de le quitter, à coup de barre munie de clous... il l'a laissée pour morte dans un chemin semi-désert. Tentative de meurtre. En 2003, il a aussi purgé une sentence de dix-huit mois pour un crime dont je ne connais pas la nature. J'ai travaillé avec lui de 2005 à 2007. Il avait donc déjà dans son bagage une expérience de la tôle, mais ça ne s'était jamais ébruité. Je ne l'ai jamais su, et je vous jure que du ouïe-dire à cet endroit il y en avait ! Je n'aurais jamais pu avoir un iota de doute qu'un homme comme lui portait une telle croix.
Au-delà des apparences, il y a tout un passé, des blessures, une enfance misérable, des raisons qui jamais ne justifient de tels actes, mais qui méritent au moins d'être entendues. Comment une personne dont on a eu de l'estime peut-elle cacher un tel chargement de haine, de violence, de rage, de gestes meurtriers ??? Je suis complètement bouche-bée devant cette nouvelle ce matin. Un type que j'aurais très bien pu m'éprendre amoureusement, un genre comme un autre, un gentil garçon. Un enfant qui a fort probablement eu des parents qui ont eux aussi été «butchés», qui ne l'ont pas aimé, qui l'ont peut-être battu lui aussi dans son enfance ?
Hier, Dutil a été arrêté chez lui pour des actes horribles. Un gentil garçon, un monstre. Ça aurait pu être moi sa victime. Dieu merci je m'en suis sauvée. Et malgré tout, je lui souhaite bonne chance pour le parcours qui l'attend, car qui suis-je pour le condamner ?
Il y a trois ans, il a été arrêté pour violence envers son ex-copine, qui avait à l'époque quatorze années de plus que lui - et un fils de treize ans -. Allez savoir ce qui l'intéressait chez cette femme. Elle venait de le quitter et il ne l'acceptait pas. Seize mois de prison qu'il a écopé. Vendredi dernier, il a attaqué à nouveau une femme dans la trentaine qui venait elle aussi de le quitter, à coup de barre munie de clous... il l'a laissée pour morte dans un chemin semi-désert. Tentative de meurtre. En 2003, il a aussi purgé une sentence de dix-huit mois pour un crime dont je ne connais pas la nature. J'ai travaillé avec lui de 2005 à 2007. Il avait donc déjà dans son bagage une expérience de la tôle, mais ça ne s'était jamais ébruité. Je ne l'ai jamais su, et je vous jure que du ouïe-dire à cet endroit il y en avait ! Je n'aurais jamais pu avoir un iota de doute qu'un homme comme lui portait une telle croix.
Au-delà des apparences, il y a tout un passé, des blessures, une enfance misérable, des raisons qui jamais ne justifient de tels actes, mais qui méritent au moins d'être entendues. Comment une personne dont on a eu de l'estime peut-elle cacher un tel chargement de haine, de violence, de rage, de gestes meurtriers ??? Je suis complètement bouche-bée devant cette nouvelle ce matin. Un type que j'aurais très bien pu m'éprendre amoureusement, un genre comme un autre, un gentil garçon. Un enfant qui a fort probablement eu des parents qui ont eux aussi été «butchés», qui ne l'ont pas aimé, qui l'ont peut-être battu lui aussi dans son enfance ?
Hier, Dutil a été arrêté chez lui pour des actes horribles. Un gentil garçon, un monstre. Ça aurait pu être moi sa victime. Dieu merci je m'en suis sauvée. Et malgré tout, je lui souhaite bonne chance pour le parcours qui l'attend, car qui suis-je pour le condamner ?
mercredi 14 juillet 2010
Dualité
J'aime faire ce que je veux quand je le veux et je n'aime pas qu'on me gêne dans mes ambitions. J'ai été chanceuse, j'ai eu des frères plus vieux qui ont «cassés» un peu l'autorité parentale, ce qui a fait que j'ai eu droit à un peu plus de passe-droits à l'adolescence.
J'ai toujours été une fille assez rebelle. Je voulais des copains plus âgés que moi qui habitaient le vieux-québec en appartement, je trouvais ça cool. Je découchais sans permission sous prétexte que je m'étais endormie, j'ai eu des tas de piercings ici et là, les cheveux bleechés, un tatouage très -trop- évident dont je regrette amèrement les stigmates aujourd'hui. J'ai toujours aimé les soirées très arrosées de toutes sortes d'alcools qui m'étourdissaient tous autant les uns que les autres. Je ne suis pas très sociable, les gens m'énervent en général, alors j'utilisais ce moyen pour me rapprocher des gens, ou bien pour les laisser s'approcher de moi, eux. Je suis partie à l'aventure dans l'ouest canadien pendant un an à l'âge de dix-huit ans, seule avec ma vieille Ford Escort blanche immatriculée EYE 188 que mes parents m'avaient payée à l'époque, espérant repousser règles familliales, études et responsabilités. J'étais relativement jolie, alors je m'en sortais plutôt bien. J'aimais défier l'autorité et m'en éloigner, même si au fond de moi j'avais la trouille.
J'ai toujours été une bonne fille. J'étudiais juste assez pour avoir de bonnes notes à l'école, je travaillais pour gagner mon argent de poche, je m'habillais avec des vêtements respectables, je protégeais mes relations sexuelles. Je me suis fais baptiser à dix-neuf ans. Je suis partie de chez mes parents à un âge raisonnable, vingt-deux ans, ai toujours eu des relations relativement stables avec les garçons ; je me suis d'ailleurs bâtie une petite famille issue d'une longue relation. J'écoutais ce que mes parents me disaient et je savais très bien au fond qu'il serait mieux pour moi de faire ce qu'ils me disaient.
Cette dualité en moi, je ne la comprends pas trop. Règle générale, on est soit gentil, soit pas, mais moi je ne suis pas capable de me ranger d'un côté ou l'autre. Même à trente ans, une maison, un enfant, je suis toujours la même. Je serai toujours la même. On ne change pas. On vieillit en âge, en maturité oui, mais on ne change pas vraiment. Toute petite, quand je m'imaginais à trente ans, jamais je n'aurais osé penser que je serais celle que je suis aujourd'hui. Toujours aussi adolescente. Se conformant juste assez pour faire fonctionner sa vie sur le sens du monde, à la manière imposée par la société.
Dans le fond, je suis plutôt une bonne fille qu'une marginale. Je fais mes paiements, prépare mes purées maison pour ma petite fille, composte mes résidus de table, tond ma pelouse, cultive mes légumes, avale des poudres de vitamines et minéraux, recycle mes canettes, cours sur mon tapis-roulant. Reste qu'en moi survivra toujours la fille qui a besoin de sa liberté totale de temps en temps, qui aime profiter de ce que l'argent peut procurer, s'enivrer, déroger, abuser, oublier.
Cette dualité, je l'aime bien et même si les gens peuvent parfois me condamner je n'en ai rien à cirer.
J'ai toujours été une fille assez rebelle. Je voulais des copains plus âgés que moi qui habitaient le vieux-québec en appartement, je trouvais ça cool. Je découchais sans permission sous prétexte que je m'étais endormie, j'ai eu des tas de piercings ici et là, les cheveux bleechés, un tatouage très -trop- évident dont je regrette amèrement les stigmates aujourd'hui. J'ai toujours aimé les soirées très arrosées de toutes sortes d'alcools qui m'étourdissaient tous autant les uns que les autres. Je ne suis pas très sociable, les gens m'énervent en général, alors j'utilisais ce moyen pour me rapprocher des gens, ou bien pour les laisser s'approcher de moi, eux. Je suis partie à l'aventure dans l'ouest canadien pendant un an à l'âge de dix-huit ans, seule avec ma vieille Ford Escort blanche immatriculée EYE 188 que mes parents m'avaient payée à l'époque, espérant repousser règles familliales, études et responsabilités. J'étais relativement jolie, alors je m'en sortais plutôt bien. J'aimais défier l'autorité et m'en éloigner, même si au fond de moi j'avais la trouille.
J'ai toujours été une bonne fille. J'étudiais juste assez pour avoir de bonnes notes à l'école, je travaillais pour gagner mon argent de poche, je m'habillais avec des vêtements respectables, je protégeais mes relations sexuelles. Je me suis fais baptiser à dix-neuf ans. Je suis partie de chez mes parents à un âge raisonnable, vingt-deux ans, ai toujours eu des relations relativement stables avec les garçons ; je me suis d'ailleurs bâtie une petite famille issue d'une longue relation. J'écoutais ce que mes parents me disaient et je savais très bien au fond qu'il serait mieux pour moi de faire ce qu'ils me disaient.
Cette dualité en moi, je ne la comprends pas trop. Règle générale, on est soit gentil, soit pas, mais moi je ne suis pas capable de me ranger d'un côté ou l'autre. Même à trente ans, une maison, un enfant, je suis toujours la même. Je serai toujours la même. On ne change pas. On vieillit en âge, en maturité oui, mais on ne change pas vraiment. Toute petite, quand je m'imaginais à trente ans, jamais je n'aurais osé penser que je serais celle que je suis aujourd'hui. Toujours aussi adolescente. Se conformant juste assez pour faire fonctionner sa vie sur le sens du monde, à la manière imposée par la société.
Dans le fond, je suis plutôt une bonne fille qu'une marginale. Je fais mes paiements, prépare mes purées maison pour ma petite fille, composte mes résidus de table, tond ma pelouse, cultive mes légumes, avale des poudres de vitamines et minéraux, recycle mes canettes, cours sur mon tapis-roulant. Reste qu'en moi survivra toujours la fille qui a besoin de sa liberté totale de temps en temps, qui aime profiter de ce que l'argent peut procurer, s'enivrer, déroger, abuser, oublier.
Cette dualité, je l'aime bien et même si les gens peuvent parfois me condamner je n'en ai rien à cirer.
lundi 12 juillet 2010
Mon jardin
Mon jardin est tout à fait exceptionnel cette année. Les plants de tomates mesurent quatre pieds, les fleurs de concombres libanais et de zucchinis jaunes sont tellement envahissantes que je me demande à qui je pourrai bien donner les fruits de ces précieux végétaux quand tous les membres de ma famille, mes amis et voisins en seront rassasiés. Mon potager, je le cajole, le contemple, m'émerveille de jour en jour devant lui, l'espère, m'en réjouis. J'aime jardiner. J'aime regarder la nature faire une oeuvre dont elle seule en est capable. Je suis complètement fascinée du fait que de simples et insignifiantes graines sèches qui ne me coûtent rien et que je lance au hasard dans de la vulgaire terre noire se transforment en de véritables petits arbustes remplis de gros légumes nutritifs et savoureux. J'aime regarder l'évolution instantanée de mes plants jour après jour, elle me rapelle combien la nature est fragile, fantastique, inintelligible. J'ai même poussé l'expérience à cultiver mon propre compost pour l'alimenter. Un jeu d'enfant !
La plupart des gens n'ont rien à foutre de «gaspiller» cent ou deux cents pieds carrés de leur cher terrain, qu'ils ont payé la peau des fesses. Ils trouvent qu'un jardin, «c'est dont ben de l'ouvrage», et que de toute façon l'été est la saison où les légumes ne coûtent rien dans les marchés d'alimentation. Ils ont raison, on ne fait pas un jardin pour économiser de l'argent, mais ils se privent d'un grand bonheur !! J'aime regarder germer le grain, pousser le plant, fleurir l'annonce du fruit, puis finalement éclore le produit, tout beau, tout plein d'éléments nutritifs dont le corps de l'homme a besoin. Et tout ça en l'espace de deux, trois ou quatre mois tout au plus ? Je trouve ça tout à fait émerveillant.
À l'image de ma plantation, j'ai un jardin à l'intérieur de moi, que je dois chérir, protéger, faire croître. Certaines années, je ne récolte pas grand fruits, d'autres sont extrêmement productives, certaines sont désastreuses, secrètes, d'autres sont prolifiques, abondantes. Mon jardin me ramène à moi-même. Il est l'image de ma vie, bons coups, mauvais coups, expériences, sècheresses, récoltes, détours, cul-de-sac.
On a tous notre jardin secret, on y sème ce que l'on aime, ce que l'on veut, ce que l'on a besoin. Mon jardin c'est mon jardin et au diable tout le reste.
La plupart des gens n'ont rien à foutre de «gaspiller» cent ou deux cents pieds carrés de leur cher terrain, qu'ils ont payé la peau des fesses. Ils trouvent qu'un jardin, «c'est dont ben de l'ouvrage», et que de toute façon l'été est la saison où les légumes ne coûtent rien dans les marchés d'alimentation. Ils ont raison, on ne fait pas un jardin pour économiser de l'argent, mais ils se privent d'un grand bonheur !! J'aime regarder germer le grain, pousser le plant, fleurir l'annonce du fruit, puis finalement éclore le produit, tout beau, tout plein d'éléments nutritifs dont le corps de l'homme a besoin. Et tout ça en l'espace de deux, trois ou quatre mois tout au plus ? Je trouve ça tout à fait émerveillant.
À l'image de ma plantation, j'ai un jardin à l'intérieur de moi, que je dois chérir, protéger, faire croître. Certaines années, je ne récolte pas grand fruits, d'autres sont extrêmement productives, certaines sont désastreuses, secrètes, d'autres sont prolifiques, abondantes. Mon jardin me ramène à moi-même. Il est l'image de ma vie, bons coups, mauvais coups, expériences, sècheresses, récoltes, détours, cul-de-sac.
On a tous notre jardin secret, on y sème ce que l'on aime, ce que l'on veut, ce que l'on a besoin. Mon jardin c'est mon jardin et au diable tout le reste.
lundi 5 juillet 2010
Parents «butchés» ; rejetons «butchés»
Je ne dors pas. Je repasse maintes et maintes fois le film de ma vie dans ma tête et je n'arrive pas à sombrer dans le sommeil ce soir, moi qui habituellement m'éteint aussitôt que je mets ma couette sur l'oreiller. Je ne fais fort probable plus partie des favoris de l'ordinateur de mes lecteurs ; je suis trop fuckée, trop dark. Je vais donc me laisser aller comme il le faut à mes émotions et à ce que je dois extirper de mon corps à tout prix pour survivre, sans me soucier de leur jugement. Je vais écrire pour moi. Voilà.
J'ai longtemps pensé que j'avais eu une enfance tendre. Je ne suis pas née dans la pauvreté, mes parents avaient de bonnes valeurs, j'ai toujours eu des notes correctes à l'école, je n'ai pas vécu de traumatismes du genre abus physiques ou sexuels. Bref je jugeais, en me comparant aux autres, que j'étais chanceuse. Jusqu'à un âge adulte assez avancé, j'y ai cru dur comme fer. Mes parents se sont séparés lorsque j'avais dix-sept ans, mais des années plus tard je croyais encore que j'avais été choyée par mon enfance.
Mes relations avec les hommes ont toujours été houleuses, jusqu'à ce que je rencontre mon amoureux présent à l'âge de vingt-et-un ans. Pour tout vous dire j'ai été très chanceuse de tomber sur lui. Il m'apportera beaucoup d'amour, de patience, de stabilité émotionnelle et psychologique, d'humour, d'estime de moi-même. Je n'avais aucune difficulté à faire tomber les hommes amoureux de moi plus jeune, mais ils me larguaient tous les uns après les autres dès qu'ils s'appercevaient de qui j'étais vraiment à l'intérieur. Depuis, je me suis rendue compte que : bon Dieu que j'ai été ratée comme personne ! Mes parents m'ont ratés. Certes je suis consciente qu'on ne peut pas donner ce qu'on n'a pas reçu, on mettait des enfants au monde en série dans leur temps et on ne s'en occupait pas, mais j'en ai été moi aussi victime par ricochet et je dois maintenant apprendre à vivre avec cette personne qu'on a façonnée tout croche dans son enfance.
J'ai longtemps pardonné à mon père d'avoir été absent, tout croche lui aussi, impatient, autoritaire, dictateur, narcissique. Je trouvais qu'il avait souvent raison. Il avait bâti son entreprise à partir de rien, il recherchait la vérité à propos de la création du monde et pour tout ça je l'admirais. Puis en vieillissant, je me suis rendue compte à quel point il ne s'était jamais intéressé à nous, ses enfants. Il condamne les gestes de tous et chacun avec beaucoup de haine. Il a tellement de cette haine en-dedans de lui qu'il est impossible d'être soi-même en sa présence. On a trop peur de ce qu'il va en penser et aller raconter lorsqu'on ne sera plus là. Il est le seul à tout faire correctement dans la vie : implorer Dieu, manger végétarien, garder jalousement sa richesse, marier des étrangères de pays sous-développés qu'il a rencontré via l'internet et vu qu'une seule fois, parce que ces femmes-là elles sont tellement de bonnes-petites-femmes-bien-soumises, et elles l'aiment pour les bonnes raisons...
Aujourd'hui j'ai une peur bleue de l'autorité, de mon boss au travail, qui pourtant est probablement le meilleur de la terre. J'ai peur. Peur d'être balancée à la première erreur, peur d'être jugée pour ce que je pense. Allez voir pouquoi je traîne cette merde dans mon baluchon. Aujourd'hui mon père, tout juste depuis que j'ai ma propre petite fille et que je vois agir mon homme avec elle, je n'ai plus la même vision que j'ai eu jadis de lui. Il ne m'a jamais profondément aimée lui, alors pourquoi je me forcerais tant à lui trouver des qualités et à l'aimer, moi ?
Aujourd'hui, je suis une dépendante affective. J'ai peur de la solitude, j'ai peur de moi-même. On ne m'a jamais enseigné que j'étais digne de l'amour qu'on pouvait me porter. Alors me voilà, à ce tournant de ma vie ou je suis moi-même devenue responsable du futur d'une petite personne. Et j'ai peur, encore, toujours. J'ai besoin de comprendre tout ce bagage en moi ancré qui me hante, qui me tient pieds et mains liés, qui me donne des idées sombres. Je ne veux pas transmettre cet horreur à d'autres humains. Surtout pas à des créatures qui sont le fruit de mon ventre, de mon sang, de ma génétique, de mon amour. J'ai appris l'amour à l'âge adulte, et c'est trop dur pour que qui que ce soit que j'aime ne doivent en répéter l'expérience.
Aujourd'hui, je ne veux plus être la victime, j'ai mis le doigt sur la cause de mes tourments et je dois apprendre à arrêter d'avoir mal.
Aujourd'hui, je veux me réapproprier ma vie.
J'ai longtemps pensé que j'avais eu une enfance tendre. Je ne suis pas née dans la pauvreté, mes parents avaient de bonnes valeurs, j'ai toujours eu des notes correctes à l'école, je n'ai pas vécu de traumatismes du genre abus physiques ou sexuels. Bref je jugeais, en me comparant aux autres, que j'étais chanceuse. Jusqu'à un âge adulte assez avancé, j'y ai cru dur comme fer. Mes parents se sont séparés lorsque j'avais dix-sept ans, mais des années plus tard je croyais encore que j'avais été choyée par mon enfance.
Mes relations avec les hommes ont toujours été houleuses, jusqu'à ce que je rencontre mon amoureux présent à l'âge de vingt-et-un ans. Pour tout vous dire j'ai été très chanceuse de tomber sur lui. Il m'apportera beaucoup d'amour, de patience, de stabilité émotionnelle et psychologique, d'humour, d'estime de moi-même. Je n'avais aucune difficulté à faire tomber les hommes amoureux de moi plus jeune, mais ils me larguaient tous les uns après les autres dès qu'ils s'appercevaient de qui j'étais vraiment à l'intérieur. Depuis, je me suis rendue compte que : bon Dieu que j'ai été ratée comme personne ! Mes parents m'ont ratés. Certes je suis consciente qu'on ne peut pas donner ce qu'on n'a pas reçu, on mettait des enfants au monde en série dans leur temps et on ne s'en occupait pas, mais j'en ai été moi aussi victime par ricochet et je dois maintenant apprendre à vivre avec cette personne qu'on a façonnée tout croche dans son enfance.
J'ai longtemps pardonné à mon père d'avoir été absent, tout croche lui aussi, impatient, autoritaire, dictateur, narcissique. Je trouvais qu'il avait souvent raison. Il avait bâti son entreprise à partir de rien, il recherchait la vérité à propos de la création du monde et pour tout ça je l'admirais. Puis en vieillissant, je me suis rendue compte à quel point il ne s'était jamais intéressé à nous, ses enfants. Il condamne les gestes de tous et chacun avec beaucoup de haine. Il a tellement de cette haine en-dedans de lui qu'il est impossible d'être soi-même en sa présence. On a trop peur de ce qu'il va en penser et aller raconter lorsqu'on ne sera plus là. Il est le seul à tout faire correctement dans la vie : implorer Dieu, manger végétarien, garder jalousement sa richesse, marier des étrangères de pays sous-développés qu'il a rencontré via l'internet et vu qu'une seule fois, parce que ces femmes-là elles sont tellement de bonnes-petites-femmes-bien-soumises, et elles l'aiment pour les bonnes raisons...
Aujourd'hui j'ai une peur bleue de l'autorité, de mon boss au travail, qui pourtant est probablement le meilleur de la terre. J'ai peur. Peur d'être balancée à la première erreur, peur d'être jugée pour ce que je pense. Allez voir pouquoi je traîne cette merde dans mon baluchon. Aujourd'hui mon père, tout juste depuis que j'ai ma propre petite fille et que je vois agir mon homme avec elle, je n'ai plus la même vision que j'ai eu jadis de lui. Il ne m'a jamais profondément aimée lui, alors pourquoi je me forcerais tant à lui trouver des qualités et à l'aimer, moi ?
Aujourd'hui, je suis une dépendante affective. J'ai peur de la solitude, j'ai peur de moi-même. On ne m'a jamais enseigné que j'étais digne de l'amour qu'on pouvait me porter. Alors me voilà, à ce tournant de ma vie ou je suis moi-même devenue responsable du futur d'une petite personne. Et j'ai peur, encore, toujours. J'ai besoin de comprendre tout ce bagage en moi ancré qui me hante, qui me tient pieds et mains liés, qui me donne des idées sombres. Je ne veux pas transmettre cet horreur à d'autres humains. Surtout pas à des créatures qui sont le fruit de mon ventre, de mon sang, de ma génétique, de mon amour. J'ai appris l'amour à l'âge adulte, et c'est trop dur pour que qui que ce soit que j'aime ne doivent en répéter l'expérience.
Aujourd'hui, je ne veux plus être la victime, j'ai mis le doigt sur la cause de mes tourments et je dois apprendre à arrêter d'avoir mal.
Aujourd'hui, je veux me réapproprier ma vie.
Intervention
Je ne comprends pas comment on peut apprécier une chaleur aussi torride et suffocante que celle d'une canicule d'été. Je trouve ça bizarre que certaines personnes aiment sincèrement cette température étouffante, écrasante, suicidaire. Je ne comprends tout simplement pas. Je dois changer mes vêtements six fois par jour, endurer mes cheveux frisés parce qu'il n'est pas question que je mette le sèchoir sur ma maudite tête et qu'anyway j'ai tellement chaud du crâne que cette humidité se glisse sur ma chevelure comme un serpent venimeux qui subtilement crée son oeuvre machiavélique de frisotis, histoire que je m'aime encore moins. Tout ça pour dire qu'aujourd'hui il fait chaud et les gens qui sont contents m'énervent encore plus que la hauteur de cet abominable mercure. J'exècre les 40°C avec humidité, je trouve ça excessivement inconfortable.
Cela dit, ce n'était pas le but principal de ce billet. J'aime écouter l'émission Intervention, sur A&E. C'est une télé-réalité à propos de gens qui ont des dépendances graves aux drogues/alcool/médicaments. Elle passe parfois en rafale des journées entières et je m'amuse vraiment à la regarder. J'entretien mon anglais parce qu'on y parle dans un langage assez facile à comprendre, et je soulage mon côté voyeur à entendre des histoires qui sont beaucoup plus horrifiantes que la mienne. Je me complais à analyser les profondeurs de la descente aux enfers des hommes, la noirceur de leur misère, et j'espère toujours qu'à la fin ils s'en sortent. J'aime cette émission parce qu'elle expose la réalité de monsieur-madame-tout-le-monde. Elle est très touchante et vient parfois m'arracher difficilement des larmes. En certaines personnes je m'y retrouve.
Ces gens ne se sont pas rendus à ces issus par le biais du hasard, non c'est le fruit d'un passé lourd de toutes sortes de choses : abus, indifférence, abandon, violence, orientation sexuelle. Ils se saoulent au rince-bouche menthe ou aux désinfectants pour les mains à la vue de leurs enfants, inhalent des gazs déstinés au nettoyage des ordinateurs. Les plus riches vont gober des gallons d'alcool fort à chaque jour, les plus belles vont se prostituer pour se payer la précieuse poudre à s'injecter dans les veines plusieurs fois par jour. Certains ont connus la gloire dans les sports ou en musique et n'ont pas été capables de dealer avec la descente. La déchéance totale. Certaines de ces émissions me donnent parfois moi aussi l'envie de sombrer dans l'alcool, parce qu'elles me ramènent à moi-même, à mon histoire à moi. Parce que des merdes comme celles-là en-dedans de moi il y en a.
Plusieurs personnes ont carrément eu une enfance horrible, et quand je regarde ma petite fille, je ne peux m'empêcher de penser que plusieurs petits bébés de son âge sont abusés ou martirisés carrément. Certains autres n'ont même jamais été aimés.
Comment on peut mener une vie d'adulte si on ne nous a pas aimé ?
Cela dit, ce n'était pas le but principal de ce billet. J'aime écouter l'émission Intervention, sur A&E. C'est une télé-réalité à propos de gens qui ont des dépendances graves aux drogues/alcool/médicaments. Elle passe parfois en rafale des journées entières et je m'amuse vraiment à la regarder. J'entretien mon anglais parce qu'on y parle dans un langage assez facile à comprendre, et je soulage mon côté voyeur à entendre des histoires qui sont beaucoup plus horrifiantes que la mienne. Je me complais à analyser les profondeurs de la descente aux enfers des hommes, la noirceur de leur misère, et j'espère toujours qu'à la fin ils s'en sortent. J'aime cette émission parce qu'elle expose la réalité de monsieur-madame-tout-le-monde. Elle est très touchante et vient parfois m'arracher difficilement des larmes. En certaines personnes je m'y retrouve.
Ces gens ne se sont pas rendus à ces issus par le biais du hasard, non c'est le fruit d'un passé lourd de toutes sortes de choses : abus, indifférence, abandon, violence, orientation sexuelle. Ils se saoulent au rince-bouche menthe ou aux désinfectants pour les mains à la vue de leurs enfants, inhalent des gazs déstinés au nettoyage des ordinateurs. Les plus riches vont gober des gallons d'alcool fort à chaque jour, les plus belles vont se prostituer pour se payer la précieuse poudre à s'injecter dans les veines plusieurs fois par jour. Certains ont connus la gloire dans les sports ou en musique et n'ont pas été capables de dealer avec la descente. La déchéance totale. Certaines de ces émissions me donnent parfois moi aussi l'envie de sombrer dans l'alcool, parce qu'elles me ramènent à moi-même, à mon histoire à moi. Parce que des merdes comme celles-là en-dedans de moi il y en a.
Plusieurs personnes ont carrément eu une enfance horrible, et quand je regarde ma petite fille, je ne peux m'empêcher de penser que plusieurs petits bébés de son âge sont abusés ou martirisés carrément. Certains autres n'ont même jamais été aimés.
Comment on peut mener une vie d'adulte si on ne nous a pas aimé ?
vendredi 2 juillet 2010
Vices
On a tous un côté sombre, un côté laid et vulnérable. On le cache, on l'étouffe, on voudrait qu'il nous sorte du corps, l'extirper de nos entrailles, le vomir de notre bouche. Mais il est là pour rester et on doit apprendre à vivre avec.
Certains essaient de l'acheter, d'autres de le jouer. Certains le boivent, d'autres se l'injectent dans les veines. Certains vont consommer la chair comme de la viande crue, d'autres vont essayer d'être des personnes qu'ils n'ont pas eu la chance d'être. On est comme ça l'humain, jamais assez, toujours plus, encore plus, plus jamais. Que ceux qui osent s'opposer aillent se cacher.
On garde ce côté bien gentiement camouflé. On le dissimule derrière notre belle maison payée 150 000$ joliement décorée et qui fièrement repose sur un terrain de 75 000$ payé à crédit, on sort de cette maison et on se cache vite dans notre belle voiture de 25 000$, on va manger dans les restos qu'on peine à se payer et on laisse un généreux pourboire au serveur pour qu'il sache que nous on a réussi dans la vie. On passe des heures dans les salles de gym à essayer d'atteindre ce fameux poids-bonheur, cette silhouette qui nous donnera la confiance et le regard tant approbateur des autres, on dépense des milliers de dollars -à crédit- dans tous ces petits pots de crème et de couleurs qui nous promettent jeunesse éternelle et amour. Vanité. L'humain est tellement préoccupé par son apparence lorsqu'il sort dans la rue, qu'il oublie que cette même personne de qui il peine le jugement est elle aussi trop hantée par la peur de se que l'autre pense, pour prendre le temps de juger cette dite personne. Enfin.
Son pire ennemi, c'est soi-même. Ce soi qu'on aime oui, qu'on déteste parfois, qu'on veut changer trop souvent, qu'on voudrait voir disparaître, qu'on cherche à comprendre, qu'on peste, qu'on étourdi, qu'on cache. Fondamentalement insatiable. Les vices sont l'oeuvre de la misère humaine. Ils nous aident à passer au travers le quotidien, les épreuves. Ils sont nos amis. On les aime et on ne veut pas s'en défaire. On les aime parfois plus que nos amis humains, que notre famille, que notre compagnon de vie. Ils sont puissants, attrayants, exutoires.
Les vices éveillent en nous des sentiments complètement antonymes, et l'humain ne pourra jamais s'en défaire.
Certains essaient de l'acheter, d'autres de le jouer. Certains le boivent, d'autres se l'injectent dans les veines. Certains vont consommer la chair comme de la viande crue, d'autres vont essayer d'être des personnes qu'ils n'ont pas eu la chance d'être. On est comme ça l'humain, jamais assez, toujours plus, encore plus, plus jamais. Que ceux qui osent s'opposer aillent se cacher.
On garde ce côté bien gentiement camouflé. On le dissimule derrière notre belle maison payée 150 000$ joliement décorée et qui fièrement repose sur un terrain de 75 000$ payé à crédit, on sort de cette maison et on se cache vite dans notre belle voiture de 25 000$, on va manger dans les restos qu'on peine à se payer et on laisse un généreux pourboire au serveur pour qu'il sache que nous on a réussi dans la vie. On passe des heures dans les salles de gym à essayer d'atteindre ce fameux poids-bonheur, cette silhouette qui nous donnera la confiance et le regard tant approbateur des autres, on dépense des milliers de dollars -à crédit- dans tous ces petits pots de crème et de couleurs qui nous promettent jeunesse éternelle et amour. Vanité. L'humain est tellement préoccupé par son apparence lorsqu'il sort dans la rue, qu'il oublie que cette même personne de qui il peine le jugement est elle aussi trop hantée par la peur de se que l'autre pense, pour prendre le temps de juger cette dite personne. Enfin.
Son pire ennemi, c'est soi-même. Ce soi qu'on aime oui, qu'on déteste parfois, qu'on veut changer trop souvent, qu'on voudrait voir disparaître, qu'on cherche à comprendre, qu'on peste, qu'on étourdi, qu'on cache. Fondamentalement insatiable. Les vices sont l'oeuvre de la misère humaine. Ils nous aident à passer au travers le quotidien, les épreuves. Ils sont nos amis. On les aime et on ne veut pas s'en défaire. On les aime parfois plus que nos amis humains, que notre famille, que notre compagnon de vie. Ils sont puissants, attrayants, exutoires.
Les vices éveillent en nous des sentiments complètement antonymes, et l'humain ne pourra jamais s'en défaire.
dimanche 27 juin 2010
Ces frères, mes frères
Ils sont de ceux que j'aime le plus au monde. Ils sont comme ils sont et je les aime. Parfois je les changerais, souvent je n'approuve pas leurs dires ou leurs actions, mais je les aime et c'est tout.
Je me trouve chanceuse d'avoir grandit avec deux frères. On en a eu des querelles, on se seraient parfois tués, oh que oui.... et on en a encore des heurts, des désaccords, des malentendus, des froids. Puis on se rappelle pourquoi on s'aime et on passe par-dessus ces merdes, qui parfois ont faites très mal, faut l'avouer. Je n'ai pas de rancune de mon côté. Eux, je ne sais pas.
On grandit avec un certain cadre d'éducation, d'amour, d'indifférence parfois. On a manqué de notre père, de notre mère, des yeux approbateurs de ceux-ci, de leurs encouragements, de transmission de valeurs qui à nos yeux d'adultes sont plus importantes que ce qu'elles étaient pour eux, de leur présence simplement. Ils avaient leur vie eux aussi, mais ça on ne le savait pas. Ils devaient travailler fort pour nous permettre de dormir au chaud, de remplir le frigo, de nous offrir ce qu'il y avait de mieux à leurs yeux. On ne leurs a pas offert des rejetons à admirer pour ce que la société vénère, soit : un talent exceptionnel d'athlète ou un métier de grandes études, et on le regrète. Nous étions tout ce qu'il y avait de plus ordinaires comme personnes, moi et mes frères.
Mes frères ont fort probable eux aussi leurs manques à l'intérieur, leur vide, leurs besoins inassouvissables, qu'ils semblent de leur côté étouffer par autre chose que ce que je fais du mien. Mais ces choses-là on n'en parle pas. Je les connais beaucoup ces deux grands et beaux gaillards, mais je ne les connais pas. De mon côté, je me suis beaucoup coupée de ce monde absurde, coupée des relations humaines étouffantes et décevantes, des activités illusoires, même de ma spiritualité qui était autrefois bien vivante. Je croyais que ce serait mieux.
Je suis le résultat d'un bagage génétique reçu, mêlé à une expérience relationnelle et générationnelle assez moyenne. Ça a donné un fouilli de frustrations et d'explosions passagères. C'est mon joug.
Mes frères je les aime, même si parfois je les déteste, même si parfois ils me détestent. Je n'arrive pas à leur exprimer cet amour, mes regrets, ma honte parfois oui, mon incompréhension, ma douleur de vivre, mais une chose est sûre c'est que mes frères je les aime.
Je me trouve chanceuse d'avoir grandit avec deux frères. On en a eu des querelles, on se seraient parfois tués, oh que oui.... et on en a encore des heurts, des désaccords, des malentendus, des froids. Puis on se rappelle pourquoi on s'aime et on passe par-dessus ces merdes, qui parfois ont faites très mal, faut l'avouer. Je n'ai pas de rancune de mon côté. Eux, je ne sais pas.
On grandit avec un certain cadre d'éducation, d'amour, d'indifférence parfois. On a manqué de notre père, de notre mère, des yeux approbateurs de ceux-ci, de leurs encouragements, de transmission de valeurs qui à nos yeux d'adultes sont plus importantes que ce qu'elles étaient pour eux, de leur présence simplement. Ils avaient leur vie eux aussi, mais ça on ne le savait pas. Ils devaient travailler fort pour nous permettre de dormir au chaud, de remplir le frigo, de nous offrir ce qu'il y avait de mieux à leurs yeux. On ne leurs a pas offert des rejetons à admirer pour ce que la société vénère, soit : un talent exceptionnel d'athlète ou un métier de grandes études, et on le regrète. Nous étions tout ce qu'il y avait de plus ordinaires comme personnes, moi et mes frères.
Mes frères ont fort probable eux aussi leurs manques à l'intérieur, leur vide, leurs besoins inassouvissables, qu'ils semblent de leur côté étouffer par autre chose que ce que je fais du mien. Mais ces choses-là on n'en parle pas. Je les connais beaucoup ces deux grands et beaux gaillards, mais je ne les connais pas. De mon côté, je me suis beaucoup coupée de ce monde absurde, coupée des relations humaines étouffantes et décevantes, des activités illusoires, même de ma spiritualité qui était autrefois bien vivante. Je croyais que ce serait mieux.
Je suis le résultat d'un bagage génétique reçu, mêlé à une expérience relationnelle et générationnelle assez moyenne. Ça a donné un fouilli de frustrations et d'explosions passagères. C'est mon joug.
Mes frères je les aime, même si parfois je les déteste, même si parfois ils me détestent. Je n'arrive pas à leur exprimer cet amour, mes regrets, ma honte parfois oui, mon incompréhension, ma douleur de vivre, mais une chose est sûre c'est que mes frères je les aime.
vendredi 25 juin 2010
Cette mort qu'on ne contrôle pas
La chute libre de l'avion en panne de moteur doit être le moment le plus terrifiant qu'un être humain puisse vivre avant de mourir. Après la chute libre en montgolfière et celle en parachute lorsque le tissu de secours a refusé de s'ouvrir. Ces instants doivent être carrément mortifiants, paralysants, horrifiants.
On a reçu un beau cadeau moi et mon chum, ce dernier Noël. Le type de cadeau qu'on reçoit rarement. Un cadeau excitant. Un truc qu'on ne se serait jamais payé. Puis quand est venu le temps d'utiliser ces fameux billets qui nous donnaient droit à une envolée en montgolfière, j'ai eu la trouille. Je m'étais déjà envolée dans un de ces gros ballons jonchés sur panier d'osier, il y a de cela plus de quinze ans. Ma perception à ce moment-là était toute autre : jamais il ne m'était passé par la tête que je pourrais en mourir. L'innocence de la jeunesse, l'excitation du moment, aucune responsabilité. Mais ce coup-ci ce n'était pas pareil.
Aussitôt qu'on est décollés de terre, des sentiments complètement contradictoires m'ont envahit.
Wow, l'humain est très méthodique dans sa façon de désigner les lots de terrains résidentiels - 70 000$ / 5000 pi2 - coupés comme des petits morçeaux de gâteau, un vrai chef-d'oeuvre je vous le dis. Les routes toutes aussi perpendiculaires les unes que les autres, les immenses espaces réservés pour l'alimentation humaine, les regroupements de maisons afin de faciliter le marchandage. Il faut voir tout cela du ciel pour en constater l'ingéniosité. Et vu de la montgolfière comme ça, sans aucune barrière imposée par l'avion, le vent en poupe, l'univers brut comme si l'on faisait du naturisme ; l'expérience était tout simplement sensationnelle.
Le côté sombre en moi m'a ramené à la réalité pour me faire analyser froidement le «chauffeur» de cette navette de pur bonheur. Quelques questions pour un jugement rapide de la vivacité de celui-ci ont éveillées le côté rationnel et obscur de mon esprit. Et si la flamme qui alimente l'air du ballon s'en prenait à celui-ci ? Et si la mécanique de cette flamme faisait défaut ? Et si un infime trou dans le tissu devenait mortellement grand pour une X raison ? Et si une ligne électrique dont on n'est pas capable d'éviter de suplomber avait raison de nous, au cas où la mécanique de la flamme faisait défaut ? Et si le gars en question était un meurtrier suicidaire ? Et si un météorite nous avait pour cible ? Je m'imaginais déjà en chute libre, impuissante, désaxée... L'horreur des derniers instants, la frayeur des secondes avant d'arriver sur ce sol meurtrier, qui était jadis havre de sécurité. Enfin bref, des pensées complètement farfelues pour certains de mes coéquipiers de vol qui voyaient l'affaire, bière au bec, comme étant très simplement inoffensive.
Il y a deux jours, sept personnes ont perdues la vie dans l'«accident» d'un Beechraft King Air 100, petit avion jugé unanimement comme étant très sécuritaire. La consternation ici à québec. On a rit de moi quand j'ai extériorisée ma peur de mourir avant d'aller prendre ce vol de montgolfière, moyen de transport plaisancier étant jugé très «sécuritaire» lui aussi.
Pourquoi eux ont-ils périt et pas moi ??
Et ah oui.... Halak n'aurait JAMAIS dû être échangé.
On a reçu un beau cadeau moi et mon chum, ce dernier Noël. Le type de cadeau qu'on reçoit rarement. Un cadeau excitant. Un truc qu'on ne se serait jamais payé. Puis quand est venu le temps d'utiliser ces fameux billets qui nous donnaient droit à une envolée en montgolfière, j'ai eu la trouille. Je m'étais déjà envolée dans un de ces gros ballons jonchés sur panier d'osier, il y a de cela plus de quinze ans. Ma perception à ce moment-là était toute autre : jamais il ne m'était passé par la tête que je pourrais en mourir. L'innocence de la jeunesse, l'excitation du moment, aucune responsabilité. Mais ce coup-ci ce n'était pas pareil.
Aussitôt qu'on est décollés de terre, des sentiments complètement contradictoires m'ont envahit.
Wow, l'humain est très méthodique dans sa façon de désigner les lots de terrains résidentiels - 70 000$ / 5000 pi2 - coupés comme des petits morçeaux de gâteau, un vrai chef-d'oeuvre je vous le dis. Les routes toutes aussi perpendiculaires les unes que les autres, les immenses espaces réservés pour l'alimentation humaine, les regroupements de maisons afin de faciliter le marchandage. Il faut voir tout cela du ciel pour en constater l'ingéniosité. Et vu de la montgolfière comme ça, sans aucune barrière imposée par l'avion, le vent en poupe, l'univers brut comme si l'on faisait du naturisme ; l'expérience était tout simplement sensationnelle.
Le côté sombre en moi m'a ramené à la réalité pour me faire analyser froidement le «chauffeur» de cette navette de pur bonheur. Quelques questions pour un jugement rapide de la vivacité de celui-ci ont éveillées le côté rationnel et obscur de mon esprit. Et si la flamme qui alimente l'air du ballon s'en prenait à celui-ci ? Et si la mécanique de cette flamme faisait défaut ? Et si un infime trou dans le tissu devenait mortellement grand pour une X raison ? Et si une ligne électrique dont on n'est pas capable d'éviter de suplomber avait raison de nous, au cas où la mécanique de la flamme faisait défaut ? Et si le gars en question était un meurtrier suicidaire ? Et si un météorite nous avait pour cible ? Je m'imaginais déjà en chute libre, impuissante, désaxée... L'horreur des derniers instants, la frayeur des secondes avant d'arriver sur ce sol meurtrier, qui était jadis havre de sécurité. Enfin bref, des pensées complètement farfelues pour certains de mes coéquipiers de vol qui voyaient l'affaire, bière au bec, comme étant très simplement inoffensive.
Il y a deux jours, sept personnes ont perdues la vie dans l'«accident» d'un Beechraft King Air 100, petit avion jugé unanimement comme étant très sécuritaire. La consternation ici à québec. On a rit de moi quand j'ai extériorisée ma peur de mourir avant d'aller prendre ce vol de montgolfière, moyen de transport plaisancier étant jugé très «sécuritaire» lui aussi.
Pourquoi eux ont-ils périt et pas moi ??
Et ah oui.... Halak n'aurait JAMAIS dû être échangé.
mardi 22 juin 2010
De l'humour et du plaisir
Mon cerveau n'est pas programmé pour la dérision. Quand j'écoute des émissions comme Le Sketch Show, je me marre à fond et je me demande toujours comment font les gens pour avoir autant d'imagination. Idem lorsque j'écoute un esprit vif se faire interviewer et répondre des trucs abrutis et drôles instantanément au questionneur, que ce soit à la télé ou dans mon entourage. Ça me fascine carrément. Je voue un respect sans bornes pour ces gens. L'humour est un moyen de séduction incroyable entre les humains, car il dévoile une intelligence particulière.
Je me suis cherché un sujet léger pour ce billet ce matin, quelque chose qui me détendrait et peut-être oui, ferait rire mon infime lot de lecteurs -lol-, mais je n'ai rien trouvé ! Je ne suis pas capable de faire rire les gens moi !! Mais on dit de moi que je suis un excellent public. Et qu'est-ce qu'un humoriste s'il n'a pas de public ? La personne capable de déchiffrer le message subliminal est aussi importante que le grand-parleur, non ?
Chez-nous, toute petite, la vie était très sérieuse. Mon père était à son compte et travaillait dur pour gagner sa vie et la nôtre. Certes il en faisait beaucoup, de l'argent, mais ce n'était jamais assez. Et au lieu de profiter de cet avoir en se payant une plus belle maison, un chalet au bord d'un lac, un voyage dans le sud ou simplement des sorties amusantes ici et là, mon père à moi cherchait à faire fructuer encore plus ce capital par des placements, qui malheureusement se sont souvent soldés par des pertes. On n'a pas fait beaucoup de trucs amusants en famille, car tout était matière à faire diminuer le patrimoine familial, tout le temps. Non, chez-nous pour sauver cette fortune durement acquise, on cultivait nos légumes en quantités astronomiques qu'on congelait pour toute l'année, on partait en camping l'été : meilleur moyen pour se dépayser à très très peu de frais, on mangeait dans les restos une fois par mois, et les fruits qui ne sont pas bon-marché, le cinéma ou les trucs complètement inutiles qu'on achète pour se faire plaisir, on n'en parle même pas. C'était comme ça chez-moi, de l'argent il y en avait beaucoup, mais on ne pouvait pas y toucher. Honnêtement, je trouve que c'est une belle valeur à transmettre à ses enfants de ne pas flamber son avoir dans du vent, reste que si on avait eu un peu plus de folies dans notre vie de famille, les liens aujourd'hui seraient peut-être plus serrés. Oui, chez-nous la vie était beaucoup trop sérieuse.
Vous voyez ce matin j'avais envie de quelque chose de léger, et voilà où ça m'a menée... comme si mon cerveau avait complètement été lavé de l'humour par les responsabilités, les tourments du quotidien, la peur de l'avenir. Aujourd'hui, je suis de plus en plus convaincue que l'argent est responsable d'une grande part de notre bonheur ici sur cette terre -chose que je ne pensais pas avant-, si bien sûr on a la santé et l'amour. Alors au fond mon père il avait raison d'en vouloir autant. Reste que le plaisir, l'humour et la dérision oui parfois, le sont tout autant pour l'équilibre mental et émotionnel...
Je vous ai mis en lien sur mon blogue un billet qui risque beaucoup plus de vous faire rire que moi ;) Ce personnage est un puit-sans-fond d'imagination et d'humour... Bonne lecture !
Je me suis cherché un sujet léger pour ce billet ce matin, quelque chose qui me détendrait et peut-être oui, ferait rire mon infime lot de lecteurs -lol-, mais je n'ai rien trouvé ! Je ne suis pas capable de faire rire les gens moi !! Mais on dit de moi que je suis un excellent public. Et qu'est-ce qu'un humoriste s'il n'a pas de public ? La personne capable de déchiffrer le message subliminal est aussi importante que le grand-parleur, non ?
Chez-nous, toute petite, la vie était très sérieuse. Mon père était à son compte et travaillait dur pour gagner sa vie et la nôtre. Certes il en faisait beaucoup, de l'argent, mais ce n'était jamais assez. Et au lieu de profiter de cet avoir en se payant une plus belle maison, un chalet au bord d'un lac, un voyage dans le sud ou simplement des sorties amusantes ici et là, mon père à moi cherchait à faire fructuer encore plus ce capital par des placements, qui malheureusement se sont souvent soldés par des pertes. On n'a pas fait beaucoup de trucs amusants en famille, car tout était matière à faire diminuer le patrimoine familial, tout le temps. Non, chez-nous pour sauver cette fortune durement acquise, on cultivait nos légumes en quantités astronomiques qu'on congelait pour toute l'année, on partait en camping l'été : meilleur moyen pour se dépayser à très très peu de frais, on mangeait dans les restos une fois par mois, et les fruits qui ne sont pas bon-marché, le cinéma ou les trucs complètement inutiles qu'on achète pour se faire plaisir, on n'en parle même pas. C'était comme ça chez-moi, de l'argent il y en avait beaucoup, mais on ne pouvait pas y toucher. Honnêtement, je trouve que c'est une belle valeur à transmettre à ses enfants de ne pas flamber son avoir dans du vent, reste que si on avait eu un peu plus de folies dans notre vie de famille, les liens aujourd'hui seraient peut-être plus serrés. Oui, chez-nous la vie était beaucoup trop sérieuse.
Vous voyez ce matin j'avais envie de quelque chose de léger, et voilà où ça m'a menée... comme si mon cerveau avait complètement été lavé de l'humour par les responsabilités, les tourments du quotidien, la peur de l'avenir. Aujourd'hui, je suis de plus en plus convaincue que l'argent est responsable d'une grande part de notre bonheur ici sur cette terre -chose que je ne pensais pas avant-, si bien sûr on a la santé et l'amour. Alors au fond mon père il avait raison d'en vouloir autant. Reste que le plaisir, l'humour et la dérision oui parfois, le sont tout autant pour l'équilibre mental et émotionnel...
Je vous ai mis en lien sur mon blogue un billet qui risque beaucoup plus de vous faire rire que moi ;) Ce personnage est un puit-sans-fond d'imagination et d'humour... Bonne lecture !
lundi 21 juin 2010
La grande loterie de la vie
Juillet 2008. Je me réveille dans la chambre d'amis au sous-sol de ma maison. C'est la première fois que j'y dors. Je suis un peu amochée, j'ai essayé de noyer ma peine la veille avec peu importe ce qu'il y aura comme alcool dans la maison ce jour-là, puisque tout ce que je veux c'est m'étourdir pour ne plus ressentir. On a eu une dispute orageuse hier. Assez orageuse pour que je décide que je ne dormirais pas avec lui. Je monte à l'étage, il dort encore. On s'est disputés hier, et hier je ne l'aimais plus. Ce matin, je sais très bien que je ne pensais pas ce que j'ai dis hier, et tout ce que je voudrais dans le fond, c'est être enceinte de lui parce que je l'aime profondément. Parce que je le désire depuis si longtemps et lui aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais je sors un de ces foutus tests que j'ai acheté sur internet en quantité tellement importante qu'ils me coûtent un dollar le test au lieu de huit. J'ai toujours été en retard dans mes règles, mon cycle n'est pas fiable et je ne peux donc pas m'y fier pour douter d'une potentielle fécondation. Je suis tellement habituée que la deuxième ligne n'apparaisse jamais que je me demande pourquoi je m'acharne à faire ces maudits tests mois après mois. Mais ce matin, cette deuxième ligne elle allait apparaître. J'étais enceinte ! Après sept années de vie commune avec mon chum et quatre d'essais «intensifs», ça y était !! J'allais enfin connaître ce que c'est que de sentir bouger la vie en moi et mettre au monde une descendance où mon ADN serait curieusement mélangée à celui de l'homme que j'aime. Pas besoin de vous dire que notre dispute de la veille, on n'en a jamais reparlé. On était fous de joie tous les deux. Quelle ironie...
Mais attention : une grossesse sur cinq ne se rend pas à terme. Je n'ai pas eu une vie trop malchanceuse et ce type de truc n'arrive habituellement qu'aux autres. Mais après quatre ans d'attente, je m'étais déjà mis en tête que peut-être je ne pourrais jamais avoir d'enfant, donc ce bébé-là je ne voulais pas le prendre pour acquis avant d'avoir complété au moins les trois premiers mois probatoires à toute grossesse. J'ai peur. Je ne veux plus porter de charges lourdes, pas plus que courir sur mon tapis-roulant, manger de la nourriture qui n'a pas subit un traitement de chaleur ou prendre un bain. Il faut à tout prix que je me rende à douze semaines. Ce que j'ai difficilement réussi malgré tous mes tourments. Maintenant je pouvais respirer, parce qu'après douze semaines, l'infirmière du CLSC me l'avait dit, ça n'arrive presque jamais qu'on perde des bébés. Elle n'a même jamais été capable de me dire comment ça se passerait au cas où ça m'arriverait...... «Ça n'arrive jamais...», qu'elle m'a dit.
À vingt-quatre semaines d'aménorrhée, mon bébé serait viable. Dix-huit semaines, je n'étais pas si loin ! Je suis au travail ; je perd du liquide, beaucoup de liquide. J'appelle mon médecin, elle me dit «Viens me voir, mais la plupart des filles qui pensent qui perdent leurs eaux à ton stade se trompent, c'est sûrement rien de bien grave». Après 2 secondes d'observation, son diagnostic : Rupture prématurée des membranes. J'avais bel et bien perdu une partie de mon liquide amniotique. Je devais me rendre illico à l'hôpital, j'étais hospitalisée d'urgence. On me fait rencontrer le médecin le plus compétent en la matière - environ 38 ans, il faut le spécifier, c'est assez honorable ! -, il me fait une amniocentèse : j'ai été contaminée par une bactérie. Mon corps a rejeté le liquide empoisonné et donc le bébé n'avait plus de barrière de protection. Trop précoce dans la grossesse, on devait arracher ce foetus en pleine santé de mon ventre, parce qu'il n'y avait aucune chance que je puisse l'accoucher à un stade sécuritaire et qu'il soit normal à présent puisqu'il n'était plus dans un environnement stérile. Le choc. Les larmes. Le dénis. Mais qu'est-ce que j'avais bien pu faire, MOI, pour contracter ça ? Pourquoi MOI.... alors que ça faisait si longtemps que j'attendais ce bébé ? Pourquoi pas la fillette de seize ans qui est tombée enceinte accidentellement, ou la grosse-bonne-femme-déchet-de-la-société qui ne veut que faire gonfler son chèque de bien-être social et qui n'aime même pas sa progéniture ?
J'ai eu un accouchement normal provoqué par Misoprostol, sans péridurale parce qu'en plus, on n'a pas su me guider dans le moment où je devais avoir ce putain de médicament magique, parce que oui je désirais l'avoir absolument. Les contractions ont été aussi violentes que pour l'accouchement d'un bébé à terme. Mon bébé a été tué par la force des contractions.... trop fragile pour leur survivre. Et s'il avait survi aux contractions, il serait mort dans les minutes suivant sa naissance. Et ais-je besoin de vous dire qu'à dix-huit semaines, ce bébé-là était parfaitement formé et intact ? Seuls ses yeux n'avaient pas encore ouverts.... le reste était parfait. Un petit garçon. On connaissait enfin son sexe... mais son coeur ne battait plus à présent. Un drame que je ne souhaite pas à mon pire ennemi. Quarante-huit heures complètement engouffrée dans l'horreur, puis j'ai pu quitter, le ventre et l'âme complètement vides. Enfin. Je suis gentiement retournée à mon quotidien, entourée d'un millier de filles enceintes partout autour. Leurs grossesses se continuaient, elles, moi la mienne elle s'était arrêtée.
Aujourd'hui je me remémore le tout en me disant que certains doivent perdre à la grande loterie de la vie, pour que d'autres gagnent. Et ce que je déplore le plus, c'est la rapidité avec laquelle mon petit garçon est tombé dans l'oubli pour tout mon entourage... Pourquoi ça m'est arrivé ? Je ne le saurai jamais. Je suis retombée enceinte par la suite surprenamment vite, comme si cette grossesse avait stimulée ma fécondité. Et si j'avais eu ce garçon, jamais je n'aurais eu ma jolie petite fille en or, dates à l'appui. Mais je ne peux pas m'empêcher non plus de me dire que cette façon de penser est une lame à deux tranchants.
Mais attention : une grossesse sur cinq ne se rend pas à terme. Je n'ai pas eu une vie trop malchanceuse et ce type de truc n'arrive habituellement qu'aux autres. Mais après quatre ans d'attente, je m'étais déjà mis en tête que peut-être je ne pourrais jamais avoir d'enfant, donc ce bébé-là je ne voulais pas le prendre pour acquis avant d'avoir complété au moins les trois premiers mois probatoires à toute grossesse. J'ai peur. Je ne veux plus porter de charges lourdes, pas plus que courir sur mon tapis-roulant, manger de la nourriture qui n'a pas subit un traitement de chaleur ou prendre un bain. Il faut à tout prix que je me rende à douze semaines. Ce que j'ai difficilement réussi malgré tous mes tourments. Maintenant je pouvais respirer, parce qu'après douze semaines, l'infirmière du CLSC me l'avait dit, ça n'arrive presque jamais qu'on perde des bébés. Elle n'a même jamais été capable de me dire comment ça se passerait au cas où ça m'arriverait...... «Ça n'arrive jamais...», qu'elle m'a dit.
À vingt-quatre semaines d'aménorrhée, mon bébé serait viable. Dix-huit semaines, je n'étais pas si loin ! Je suis au travail ; je perd du liquide, beaucoup de liquide. J'appelle mon médecin, elle me dit «Viens me voir, mais la plupart des filles qui pensent qui perdent leurs eaux à ton stade se trompent, c'est sûrement rien de bien grave». Après 2 secondes d'observation, son diagnostic : Rupture prématurée des membranes. J'avais bel et bien perdu une partie de mon liquide amniotique. Je devais me rendre illico à l'hôpital, j'étais hospitalisée d'urgence. On me fait rencontrer le médecin le plus compétent en la matière - environ 38 ans, il faut le spécifier, c'est assez honorable ! -, il me fait une amniocentèse : j'ai été contaminée par une bactérie. Mon corps a rejeté le liquide empoisonné et donc le bébé n'avait plus de barrière de protection. Trop précoce dans la grossesse, on devait arracher ce foetus en pleine santé de mon ventre, parce qu'il n'y avait aucune chance que je puisse l'accoucher à un stade sécuritaire et qu'il soit normal à présent puisqu'il n'était plus dans un environnement stérile. Le choc. Les larmes. Le dénis. Mais qu'est-ce que j'avais bien pu faire, MOI, pour contracter ça ? Pourquoi MOI.... alors que ça faisait si longtemps que j'attendais ce bébé ? Pourquoi pas la fillette de seize ans qui est tombée enceinte accidentellement, ou la grosse-bonne-femme-déchet-de-la-société qui ne veut que faire gonfler son chèque de bien-être social et qui n'aime même pas sa progéniture ?
J'ai eu un accouchement normal provoqué par Misoprostol, sans péridurale parce qu'en plus, on n'a pas su me guider dans le moment où je devais avoir ce putain de médicament magique, parce que oui je désirais l'avoir absolument. Les contractions ont été aussi violentes que pour l'accouchement d'un bébé à terme. Mon bébé a été tué par la force des contractions.... trop fragile pour leur survivre. Et s'il avait survi aux contractions, il serait mort dans les minutes suivant sa naissance. Et ais-je besoin de vous dire qu'à dix-huit semaines, ce bébé-là était parfaitement formé et intact ? Seuls ses yeux n'avaient pas encore ouverts.... le reste était parfait. Un petit garçon. On connaissait enfin son sexe... mais son coeur ne battait plus à présent. Un drame que je ne souhaite pas à mon pire ennemi. Quarante-huit heures complètement engouffrée dans l'horreur, puis j'ai pu quitter, le ventre et l'âme complètement vides. Enfin. Je suis gentiement retournée à mon quotidien, entourée d'un millier de filles enceintes partout autour. Leurs grossesses se continuaient, elles, moi la mienne elle s'était arrêtée.
Aujourd'hui je me remémore le tout en me disant que certains doivent perdre à la grande loterie de la vie, pour que d'autres gagnent. Et ce que je déplore le plus, c'est la rapidité avec laquelle mon petit garçon est tombé dans l'oubli pour tout mon entourage... Pourquoi ça m'est arrivé ? Je ne le saurai jamais. Je suis retombée enceinte par la suite surprenamment vite, comme si cette grossesse avait stimulée ma fécondité. Et si j'avais eu ce garçon, jamais je n'aurais eu ma jolie petite fille en or, dates à l'appui. Mais je ne peux pas m'empêcher non plus de me dire que cette façon de penser est une lame à deux tranchants.
Féminin / Masculin
J'ai toujours préféré la compagnie des hommes à celle des femmes. Je trouve les femmes souvent insignifiantes, inintéressantes, compliquées. Avec les hommes, tout est tellement plus simple ! Des conversations à propos de sujets plus passionnants, pas de détails sans valeur, pas de jalousie, plus d'humour, plus de rationnalité. Des fois je me dis que j'aurais dû être un homme. Je pense que c'est probablement parce que j'ai grandis avec 2 frères. J'ai toujours admiré leurs parcours plus avancés que le mien parce qu'ils étaient plus vieux, leurs intérêts, leur façon de penser. À part quelques rares exceptions, les gens que j'aime profondément sont des hommes.
Je suis du type plutôt introvertie. Je ne parle pas quand je crois que ce que je vais dire peut ne pas être intéressant pour un, alors que je vais le faire pour un autre pour qui cela pourrait l'être. Je filtre mes paroles. Combien de soirées entre couples j'ai trouvé très lourdes à essayer de supporter les minutes s'écouler en enfilant verre sur verre et en écoutant des histoires de filles, parce que c'est plus socialement accepté que les filles parlent avec les filles, et les gars avec les gars dans ce type de soirées. Je devenais étourdie, lamentable, blazée, à essayer d'être gentille en rêvant du moment où je me retrouverais enfin seule avec mon homme pour pouvoir redevenir moi-même et dire ce que je pense vraiment.
Quand j'ai appris que j'étais enceinte du sexe que j'apprécie le moins -le mien !-, j'ai eu peur. Moi qui avait tellement hâte de connaître l'évolution d'un petit garçon à partir de zéro. Dans mon fort intérieur, je souhaitais un garçon. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai été déçue, mais je me suis sentie bizarre. Il n'y avait que six garçons dans nos deux familles à moi et à celle de mon amoureux et tous souhaitaient tellement une fille ! Du coup j'étais contente de pouvoir offrir une nouveauté à tout le monde. Puis, dans les jours qui ont suivis cette nouvelle, je me suis sentie plus femme. J'avais envie de porter du rose - chose que je n'ai presque jamais fait - pour dire à tout le monde que je portais une petite fille. Je ne sais pas trop pourquoi mais ça a été ma réaction. Ce petit être fille, j'allais en faire une personne respectable, intéressante, bien. Après tout, en tant que personne responsable de son éducation j'avais un peu ce pouvoir, non ? Et avec le papa qu'elle a, elle ne serait certainement pas une chipie. Puis elle est arrivée, cette petite fille, la plus belle petite fille du monde - c'est vrai je vous le jure ! -, la mécanique toute parfaite, le disque dur vierge. Dès que je l'ai vue, ma relation amour/haine envers les femmes n'existait plus. Ma peur s'est enfuie.
J'allais me réconcilier avec le sexe féminin.
Je suis du type plutôt introvertie. Je ne parle pas quand je crois que ce que je vais dire peut ne pas être intéressant pour un, alors que je vais le faire pour un autre pour qui cela pourrait l'être. Je filtre mes paroles. Combien de soirées entre couples j'ai trouvé très lourdes à essayer de supporter les minutes s'écouler en enfilant verre sur verre et en écoutant des histoires de filles, parce que c'est plus socialement accepté que les filles parlent avec les filles, et les gars avec les gars dans ce type de soirées. Je devenais étourdie, lamentable, blazée, à essayer d'être gentille en rêvant du moment où je me retrouverais enfin seule avec mon homme pour pouvoir redevenir moi-même et dire ce que je pense vraiment.
Quand j'ai appris que j'étais enceinte du sexe que j'apprécie le moins -le mien !-, j'ai eu peur. Moi qui avait tellement hâte de connaître l'évolution d'un petit garçon à partir de zéro. Dans mon fort intérieur, je souhaitais un garçon. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai été déçue, mais je me suis sentie bizarre. Il n'y avait que six garçons dans nos deux familles à moi et à celle de mon amoureux et tous souhaitaient tellement une fille ! Du coup j'étais contente de pouvoir offrir une nouveauté à tout le monde. Puis, dans les jours qui ont suivis cette nouvelle, je me suis sentie plus femme. J'avais envie de porter du rose - chose que je n'ai presque jamais fait - pour dire à tout le monde que je portais une petite fille. Je ne sais pas trop pourquoi mais ça a été ma réaction. Ce petit être fille, j'allais en faire une personne respectable, intéressante, bien. Après tout, en tant que personne responsable de son éducation j'avais un peu ce pouvoir, non ? Et avec le papa qu'elle a, elle ne serait certainement pas une chipie. Puis elle est arrivée, cette petite fille, la plus belle petite fille du monde - c'est vrai je vous le jure ! -, la mécanique toute parfaite, le disque dur vierge. Dès que je l'ai vue, ma relation amour/haine envers les femmes n'existait plus. Ma peur s'est enfuie.
J'allais me réconcilier avec le sexe féminin.
vendredi 18 juin 2010
Enzo le magnifique
J'ai toujours aimé les animaux. J'admire leurs capacités illimitées d'adaptation, leur façon de vivre dans le moment présent, de nous aimer sans nous juger. Dans ma petite enfance, plusieurs membres de l'honorable règne animal sont entrés et sortis de chez-nous, parfois par amour, parfois par devoir de protection, ou par curiosité tout simplement. Des lapins jusqu'aux millions de chats et chiens, en passant pas les hamsters, poules et poussins, oiseaux, poissons. Assez classiques quoi, mais qui peut se vanter d'en avoir eu autant ? Je ne sais pas pourquoi on en a eu autant honnêtement ; mes parents ne sont pas des passionnés des animaux autant que je puisse l'être. On a eu un jour un Golden Retreiver d'une beauté incroyable, qui n'a jamais pu entrer dans la maison parce que ma mère n'en voulait pas et qui a dû passer au moins deux ans de sa jeune et énergique vie dans une partie de cabanon reliée à un enclo extérieur, à n'être sorti qu'une fois par semaine pour marcher, parfois même pas du tout..... Pauvre bête. Quand j'y pense j'ai envie de pleurer. On était trop jeunes et occupés par une tonne d'autres choses pour s'occuper d'un tel animal, moi et mes frères. Parce qu'un chien de ce type demande beaucoup d'amour, de soins, de discipline, d'exercice, de temps, de patience. Quand on choisi d'avoir un chien, on a des responsabilités morales et physiques envers lui. Le nourrir convenablement et le stimuler mentalement un minimum. Mais plusieurs personnes ne sont pas capables de donner à leur chien ce minimum, et tiennent tout de même à garder ledit chien.
Il y a trois ans, quand j'ai acheté ma première maison, j'ai enfin pu réaliser mon rêve d'avoir mon chien. Mes appartements ont toujours été remplis de chats, mais avoir un chien pour moi c'était un rêve. Enzo, c'est mon braque de weimar. On me demande souvent pourquoi je garde mon chien depuis que j'ai eu un enfant. Il jappe quand on sonne à la porte, il est très demandant énergiquement parlant, il me force à revenir dormir à la maison quand on sort la fin de semaine, il me garde à l'affût constante de la sécurité de ma puce, il souffre d'anxiété de séparation, bref oui je l'admet il me cause des souçis. Là où mon amour pour lui intervient, c'est dans sa présence réconfortante à mes côtés à la maison. Il est doux, affectueux, enjoué. C'est une bête magnifique, son poil est court, gris-bleu, lustré. Ses yeux clair sont francs, perçants. Il est puissant et rapide. Il est grand comme un humain, ce qui lui rend une forme parfaite pour se blottir contre lui et assouvir ma soif de chaleur, remplir mon réservoir affectif. Son sens de l'écoute est déroutant, son énergie et ses sens ulta-développés sont surprenants, sa fidélité est digne d'une confiance inébranlable. Toujours heureux quand j'arrive, je ne lui dois jamais d'explications, de justifications ou d'excuses.
Mon chien c'est mon compagnon et j'assume les inconvénients qui viennent dans le package. Alors s'il-vous-plaît, arrêtez de m'emmerder avec mon chien...
Il y a trois ans, quand j'ai acheté ma première maison, j'ai enfin pu réaliser mon rêve d'avoir mon chien. Mes appartements ont toujours été remplis de chats, mais avoir un chien pour moi c'était un rêve. Enzo, c'est mon braque de weimar. On me demande souvent pourquoi je garde mon chien depuis que j'ai eu un enfant. Il jappe quand on sonne à la porte, il est très demandant énergiquement parlant, il me force à revenir dormir à la maison quand on sort la fin de semaine, il me garde à l'affût constante de la sécurité de ma puce, il souffre d'anxiété de séparation, bref oui je l'admet il me cause des souçis. Là où mon amour pour lui intervient, c'est dans sa présence réconfortante à mes côtés à la maison. Il est doux, affectueux, enjoué. C'est une bête magnifique, son poil est court, gris-bleu, lustré. Ses yeux clair sont francs, perçants. Il est puissant et rapide. Il est grand comme un humain, ce qui lui rend une forme parfaite pour se blottir contre lui et assouvir ma soif de chaleur, remplir mon réservoir affectif. Son sens de l'écoute est déroutant, son énergie et ses sens ulta-développés sont surprenants, sa fidélité est digne d'une confiance inébranlable. Toujours heureux quand j'arrive, je ne lui dois jamais d'explications, de justifications ou d'excuses.
Mon chien c'est mon compagnon et j'assume les inconvénients qui viennent dans le package. Alors s'il-vous-plaît, arrêtez de m'emmerder avec mon chien...
mercredi 16 juin 2010
Communication
Je n'ai jamais été capable de communiquer verbalement avec autrui. Il y a fort probable une série d'événements qui m'ont conduits là depuis ma naissance jusqu'à aujourd'hui. Je suis plutôt du type Écoute. J'écoute avec beaucoup d'attention et j'analyse beaucoup. Peut-être trop. Je trouve que la société en général n'écoute pas assez. On cherche à être la vedette, ou bien on ne s'intéresse tout simplement pas aux autres. Quand je suis dans des soupers de famille et que j'essaie d'émettre mon opinion, soit je dois m'y prendre à trois fois avant qu'on m'écoute, soit je me la ferme tout simplement, parce que je me dis que l'effort n'en vaut pas la peine. Il faut dire que mon chum est du type complètement inverse : c'est un orateur-né. Lorsqu'il parle lui, on l'écoute. Lorsqu'il parle, il nous fait rire. Lorsqu'il parle, on a besoin d'être ferré en arguments si on n'est pas d'accord avec lui. Alors à côté de lui moi, je ne suis qu'une ombre.
Mais pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Je manque de confiance en moi ? J'ai peur d'être jugée ? Je cherche toujours mes mots quand vient le temps de parler, alors qu'ils me viennent si aisément par le biais de l'écriture... Souvent, je devrais utiliser le téléphone pour organiser des trucs, régler des conflits, poser une question, mais je préfère de loin la technologie informatique pour transmettre mes messages, comme ça je dis ce que j'ai à dire sans les inconvénients de mes états d'âmes du moment ou de ceux de mon interlocuteur, sans les silences embarrasants à combler ou toutes les maladresses dont je suis capable. Short and sweet. Je ne dérange personne qui est entrain de souper, de s'occuper d'un bébé qui pleure, ou qui a la tête sous son lavabo à réparer le drain et qui doit courir vers le téléphone qui sonne un brin importuné, ou qui filtre les appels avec son afficheur parce que «ce n'est pas le bon moment» tout simplement. Un courriel, on le lis lorsqu'on est rendu là dans notre journée et que toute notre attention ou notre intérêt y est.
Je ne me suis jamais sentie écoutée par mon père. Je sais que ça vient de là. Mon père est un homme très intelligent, très logique, mais très marginal aussi. Il est plutôt du type à monologuer et à penser à la prochaine phrase qu'il va dire au moment même où c'est nous qui parlons. C'est dommage. Il a toujours raison sur tout, et ironiquement, je me suis amourachée d'un homme de ce type aussi. En moins pire, mais tout de même. Pourtant je suis une fille intelligente, mais on ne m'écoute pas moi, c'est tout. Je ne suis peut-être pas assez articulée. Pourtant je ne suis pas du type à mettre tous les détails inintéressants dans mes phrases comme le font beaucoup de femmes ! Enfin. Si je ne suis pas écoutée, au moins je serai peut-être lue.
Mais pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Je manque de confiance en moi ? J'ai peur d'être jugée ? Je cherche toujours mes mots quand vient le temps de parler, alors qu'ils me viennent si aisément par le biais de l'écriture... Souvent, je devrais utiliser le téléphone pour organiser des trucs, régler des conflits, poser une question, mais je préfère de loin la technologie informatique pour transmettre mes messages, comme ça je dis ce que j'ai à dire sans les inconvénients de mes états d'âmes du moment ou de ceux de mon interlocuteur, sans les silences embarrasants à combler ou toutes les maladresses dont je suis capable. Short and sweet. Je ne dérange personne qui est entrain de souper, de s'occuper d'un bébé qui pleure, ou qui a la tête sous son lavabo à réparer le drain et qui doit courir vers le téléphone qui sonne un brin importuné, ou qui filtre les appels avec son afficheur parce que «ce n'est pas le bon moment» tout simplement. Un courriel, on le lis lorsqu'on est rendu là dans notre journée et que toute notre attention ou notre intérêt y est.
Je ne me suis jamais sentie écoutée par mon père. Je sais que ça vient de là. Mon père est un homme très intelligent, très logique, mais très marginal aussi. Il est plutôt du type à monologuer et à penser à la prochaine phrase qu'il va dire au moment même où c'est nous qui parlons. C'est dommage. Il a toujours raison sur tout, et ironiquement, je me suis amourachée d'un homme de ce type aussi. En moins pire, mais tout de même. Pourtant je suis une fille intelligente, mais on ne m'écoute pas moi, c'est tout. Je ne suis peut-être pas assez articulée. Pourtant je ne suis pas du type à mettre tous les détails inintéressants dans mes phrases comme le font beaucoup de femmes ! Enfin. Si je ne suis pas écoutée, au moins je serai peut-être lue.
Éternelle insatisfaite
Toutes les filles rêvent du congé de maternité. Pour accomplir le rêve d'avoir le petit-être mi-toi/mi-moi ; explosion du bonheur d'aimer une personne oui, mais aussi pour la pause qu'il permet. La vie est drôlement étourdissante. On naît, puis on y est complètement engouffré très rapidement. Garderie, école qui n'en fini plus si moindrement on veut pouvoir avoir un salaire décent plus tard, puis s'enchaîne le marché du travail à travers le désir d'acquérir maison, meubles adéquats, entretien de tout ça et loisirs rapido-presto au travers. Puis il y a séparations, déménagements, recherche de l'âme soeur, recommencement de tout ça, blablabla...
Ce congé d'un an, j'en ai rêvé. J'en rêvais même s'il me faisait peur. J'aime le quotidien étourdissant dans le fond, il est très valorisant et il donne une meilleure saveur à la bière du vendredi. Il me fait courir, rire, et m'empêche de trop penser. Mais ce congé malgré tout j'en rêvais. J'aurais du temps pour faire ce que je veux, j'aurais du temps pour accomplir autre chose que de courir après l'argent. Je l'ai même frôlé il y a deux ans, mais j'ai perdu ce précieux bébé garçon en mi-grossesse qui me l'a fait retarder encore. Aujourd'hui à trente ans, j'y suis. Et qu'est-ce que j'ai accompli depuis huit mois de «congé» ? Pas grand chose, mis à part avoir rendue une magnifique petite fille à six mois et demi, chose dont je suis très fière ! Mais pour moi-même, rien. Nothing. Nada. Je ne pensais pas qu'un petit bébé pouvait être aussi prenant. Dans ma tête je nourrirais ce poupon, le distraîrais un peu puis le retournerais faire dodo jusqu'au prochain repas. Je me suis trompée ! En fait un bébé ça ne dort pas tant que ça dans le jour aussitôt qu'on a le bonheur qu'il dorme ses nuits complètes. Et ça pleure beaucoup, ça veut avoir ton attention. Et avec raison ! J'ai même abandonné l'idée d'aller me promener dans les magasins avec elle, parce que c'est trop compliqué.
Au risque de vous paraître complètement insignifiante sur la prochaine phrase, je me lance quand même : je voyais les bébés comme des bébés avant. Point. Maintenant je les vois comme des petits humains. Ils ont besoin d'être nourrit, lavés, stimulés, caressés, distraît. Non pas que je n'aime pas faire tout ça pour elle, bien au contraire elle est l'amour de ma vie ! C'est que j'ai été très désillusionnée à l'arrivée de ma puce et j'ai dû m'adapter beaucoup plus que je ne le croyais. Aujourd'hui je trouve ma vie sociale au peu plate. Je m'ennuie de mes collègues qui me font rire, d'être dans le jus de mes projets au travail, d'être libre dans mes déplacements en tout temps, de revenir à la maison heureuse d'y revenir, et de trouver difficile d'être le dimanche soir parce que demain tout ça recommence.
Finalement, je pense que je suis une éternelle insatisfaite. Mes cheveux frisent ; je prends une demie heure par jour à me les raidir. Ils sont bruns ; je les ai teindu blond platine dix ans de temps et là je suis dans la dizaine de la teinte noire. Je suis seule ; je veux être avec des gens. Je suis avec des gens ; j'ai envie d'être seule. Je travaille ; je veux être maman à la maison, je suis maman à la maison ; je me surprends à penser que des fois j'aimerais mieux travailler et que ce soit mon chum qui soit à la maison. Il a plus de patience que moi. J'essaie d'apprivoiser ma solitude, c'est peut-être ça mon problème, je n'aime pas être avec moi ? J'ai une belle vie dans le fond, pourquoi est-ce que je ne suis pas capable de me sentir complète et bien ??
Ce congé d'un an, j'en ai rêvé. J'en rêvais même s'il me faisait peur. J'aime le quotidien étourdissant dans le fond, il est très valorisant et il donne une meilleure saveur à la bière du vendredi. Il me fait courir, rire, et m'empêche de trop penser. Mais ce congé malgré tout j'en rêvais. J'aurais du temps pour faire ce que je veux, j'aurais du temps pour accomplir autre chose que de courir après l'argent. Je l'ai même frôlé il y a deux ans, mais j'ai perdu ce précieux bébé garçon en mi-grossesse qui me l'a fait retarder encore. Aujourd'hui à trente ans, j'y suis. Et qu'est-ce que j'ai accompli depuis huit mois de «congé» ? Pas grand chose, mis à part avoir rendue une magnifique petite fille à six mois et demi, chose dont je suis très fière ! Mais pour moi-même, rien. Nothing. Nada. Je ne pensais pas qu'un petit bébé pouvait être aussi prenant. Dans ma tête je nourrirais ce poupon, le distraîrais un peu puis le retournerais faire dodo jusqu'au prochain repas. Je me suis trompée ! En fait un bébé ça ne dort pas tant que ça dans le jour aussitôt qu'on a le bonheur qu'il dorme ses nuits complètes. Et ça pleure beaucoup, ça veut avoir ton attention. Et avec raison ! J'ai même abandonné l'idée d'aller me promener dans les magasins avec elle, parce que c'est trop compliqué.
Au risque de vous paraître complètement insignifiante sur la prochaine phrase, je me lance quand même : je voyais les bébés comme des bébés avant. Point. Maintenant je les vois comme des petits humains. Ils ont besoin d'être nourrit, lavés, stimulés, caressés, distraît. Non pas que je n'aime pas faire tout ça pour elle, bien au contraire elle est l'amour de ma vie ! C'est que j'ai été très désillusionnée à l'arrivée de ma puce et j'ai dû m'adapter beaucoup plus que je ne le croyais. Aujourd'hui je trouve ma vie sociale au peu plate. Je m'ennuie de mes collègues qui me font rire, d'être dans le jus de mes projets au travail, d'être libre dans mes déplacements en tout temps, de revenir à la maison heureuse d'y revenir, et de trouver difficile d'être le dimanche soir parce que demain tout ça recommence.
Finalement, je pense que je suis une éternelle insatisfaite. Mes cheveux frisent ; je prends une demie heure par jour à me les raidir. Ils sont bruns ; je les ai teindu blond platine dix ans de temps et là je suis dans la dizaine de la teinte noire. Je suis seule ; je veux être avec des gens. Je suis avec des gens ; j'ai envie d'être seule. Je travaille ; je veux être maman à la maison, je suis maman à la maison ; je me surprends à penser que des fois j'aimerais mieux travailler et que ce soit mon chum qui soit à la maison. Il a plus de patience que moi. J'essaie d'apprivoiser ma solitude, c'est peut-être ça mon problème, je n'aime pas être avec moi ? J'ai une belle vie dans le fond, pourquoi est-ce que je ne suis pas capable de me sentir complète et bien ??
mardi 15 juin 2010
DÉMENCE
Je n'ai jamais été proche de mes grands-parents paternels. Quand on allait les visiter, c'était après l'avant-midi interminable passée à l'église ou je m'emmerdais totalement, et le diner végétarien où tout le monde apportaient un plat froid et plate. Ma grand-mère disait tout le temps à mes parents : «c'est une belle petite fille grassette que vous avez là». J'avais huit, dix, douze ans. Je la détestais. Pour elle, c'était un compliment. Aussitôt que j'ai eu la permission d'avoir ma liberté de l'église, je n'ai presque jamais revu mes grands-parents.
Des années plus tard, j'ai appris à les connaître autrement. Ma grand-mère, cette femme fière, brillante et drôle, mon grand-père, cet homme fort et travaillant, qui bûchait le bois de toute sa terre pour passer son temps à la retraite, et qui nous préparait à chaque printemps des bouchées de tire à partir de ses érables, cet homme effacé mais tellement intéressant !
Hier, j'ai ramassé tout mon petit change pour aller visiter ce grand-père, que j'ai appris à connaître trop tard. À quatre-vingt-sept ans, il est atteint de démence mixte : combinaison de la maladie d'Alzheimer et de lésions au cerveau dûes à des AVC. La DÉMENCE. Y a-t-il un mot plus incompréhensible, intangible, inintelligible ? Quand on m'a dit que mon grand-père était atteint d'Alzheimer, jamais on ne m'a mentionné qu'il en était au stade le plus avancé, soit que sa perte de la mémoire était accompagnée de DÉMENCE. Aussitôt que je l'ai vu, j'en ai eu la gorge nouée, le souffle coupé. Ce grand homme, que j'avais connu et trop tardivement admiré, n'était plus qu'un vieux grincheux dont les agissements se limitaient au stade d'un enfant de trois ans très exactement, et dont les inhibitions sociales n'étaient plus accessibles pour son cerveau. Plus aucun discours possible désormais. Sa vie se résume à demander grossièrement aux infirmières de l'aider à enlever sa chemise parce qu'il a chaud, ou dire à sa femme de se dépêcher à lui donner son verre d'eau parce qu'il a soif. Son corps tout maigrelet, ses mains tremblotantes. Il est confiné toute la journée à sa chaise roulante sous clé, on change sa couche deux fois par jour, on s'acharne thérapeutiquement sur lui afin de prolonger sa misère, en lui injectant toutes sortes de drogues, qui le maintiennent en vie (en vie?), tout ça puisque la machine gouvernementale a décidée qu'on devait le maintenir en vie aussi longtemps qu'on peut, et ce, sans tenir compte de la dignité de cette personne. Tout ça parce que ses propres enfants n'ont pas le courage de leurs convictions. Sur neuf enfants, seul quatre d'entre eux sont prêts à signer une décharge aux médecins afin de cesser les traitements qui pourraient le maintenir sans cet état semi-végétatif pour encore plusieurs années et coûter des centaines de milliers de dollars aux contribuables québécois par surcroît. Parce que s'ils ne signent pas tous, les médecins continueront à le gaver de substances chimiques. Ses enfants préfèrent éviter d'aller le visiter, parce que ça leur fait trop mal de le voir ainsi. Ses enfants se sentent moins coupables d'aller le visiter qu'il y a huit mois quand il est entré à l'hôpital, parce qu'ils savent qu'il en a de jour en jour moins conscience... N'est-ce pas la pire histoire d'horreur que vous n'ayez jamais entendu ? Moi si.
Mon grand-père a toujours été un grand croyant, un adventiste. S'il avait conscience de sa situation, jamais il ne pardonnerait à ses enfants de ne pas signer ce foutu bout de papier qui pourrait mettre fin à ses souffrances et à celle qu'il cause autour de lui. Jamais il ne comprendrait pourquoi ses propres enfants ne l'aiment pas assez pour le laisser partir en paix et dignement. Jamais il ne comprendrait pourquoi ses rejetons ne voient pas sa mort comme étant une DÉLIVRANCE pour lui-même, un pas vers la vraie vie, la vie éternelle. S'il en avait conscience, il cesserait lui-même ce que les humains lui font subir.
Moi je le trouve chanceux mon grand-père dans le fond, parce que sa vie de misère à lui sur cette terre achève, ou du moins, il est plus proche de la fin que moi, en théorie. Et aussi, parce que sa foi était grande et qu'il n'a plus rien à prouver à personne maintenant. Certes, les humains s'acharnent à le garder le plus longtemps possible ici sous le soleil, la nature humaine sous son apparence du bien, maintient le mal bien vivant, mais moi je sais que là où il s'en va il va être plus heureux que nous tous ici-bas, vaniteux et en recherche constante de l'argent (...).
Rest in peace grand-papa, j'espère que dans l'autre vie on aura la chance de se connaître mieux toi et moi.
Des années plus tard, j'ai appris à les connaître autrement. Ma grand-mère, cette femme fière, brillante et drôle, mon grand-père, cet homme fort et travaillant, qui bûchait le bois de toute sa terre pour passer son temps à la retraite, et qui nous préparait à chaque printemps des bouchées de tire à partir de ses érables, cet homme effacé mais tellement intéressant !
Hier, j'ai ramassé tout mon petit change pour aller visiter ce grand-père, que j'ai appris à connaître trop tard. À quatre-vingt-sept ans, il est atteint de démence mixte : combinaison de la maladie d'Alzheimer et de lésions au cerveau dûes à des AVC. La DÉMENCE. Y a-t-il un mot plus incompréhensible, intangible, inintelligible ? Quand on m'a dit que mon grand-père était atteint d'Alzheimer, jamais on ne m'a mentionné qu'il en était au stade le plus avancé, soit que sa perte de la mémoire était accompagnée de DÉMENCE. Aussitôt que je l'ai vu, j'en ai eu la gorge nouée, le souffle coupé. Ce grand homme, que j'avais connu et trop tardivement admiré, n'était plus qu'un vieux grincheux dont les agissements se limitaient au stade d'un enfant de trois ans très exactement, et dont les inhibitions sociales n'étaient plus accessibles pour son cerveau. Plus aucun discours possible désormais. Sa vie se résume à demander grossièrement aux infirmières de l'aider à enlever sa chemise parce qu'il a chaud, ou dire à sa femme de se dépêcher à lui donner son verre d'eau parce qu'il a soif. Son corps tout maigrelet, ses mains tremblotantes. Il est confiné toute la journée à sa chaise roulante sous clé, on change sa couche deux fois par jour, on s'acharne thérapeutiquement sur lui afin de prolonger sa misère, en lui injectant toutes sortes de drogues, qui le maintiennent en vie (en vie?), tout ça puisque la machine gouvernementale a décidée qu'on devait le maintenir en vie aussi longtemps qu'on peut, et ce, sans tenir compte de la dignité de cette personne. Tout ça parce que ses propres enfants n'ont pas le courage de leurs convictions. Sur neuf enfants, seul quatre d'entre eux sont prêts à signer une décharge aux médecins afin de cesser les traitements qui pourraient le maintenir sans cet état semi-végétatif pour encore plusieurs années et coûter des centaines de milliers de dollars aux contribuables québécois par surcroît. Parce que s'ils ne signent pas tous, les médecins continueront à le gaver de substances chimiques. Ses enfants préfèrent éviter d'aller le visiter, parce que ça leur fait trop mal de le voir ainsi. Ses enfants se sentent moins coupables d'aller le visiter qu'il y a huit mois quand il est entré à l'hôpital, parce qu'ils savent qu'il en a de jour en jour moins conscience... N'est-ce pas la pire histoire d'horreur que vous n'ayez jamais entendu ? Moi si.
Mon grand-père a toujours été un grand croyant, un adventiste. S'il avait conscience de sa situation, jamais il ne pardonnerait à ses enfants de ne pas signer ce foutu bout de papier qui pourrait mettre fin à ses souffrances et à celle qu'il cause autour de lui. Jamais il ne comprendrait pourquoi ses propres enfants ne l'aiment pas assez pour le laisser partir en paix et dignement. Jamais il ne comprendrait pourquoi ses rejetons ne voient pas sa mort comme étant une DÉLIVRANCE pour lui-même, un pas vers la vraie vie, la vie éternelle. S'il en avait conscience, il cesserait lui-même ce que les humains lui font subir.
Moi je le trouve chanceux mon grand-père dans le fond, parce que sa vie de misère à lui sur cette terre achève, ou du moins, il est plus proche de la fin que moi, en théorie. Et aussi, parce que sa foi était grande et qu'il n'a plus rien à prouver à personne maintenant. Certes, les humains s'acharnent à le garder le plus longtemps possible ici sous le soleil, la nature humaine sous son apparence du bien, maintient le mal bien vivant, mais moi je sais que là où il s'en va il va être plus heureux que nous tous ici-bas, vaniteux et en recherche constante de l'argent (...).
Rest in peace grand-papa, j'espère que dans l'autre vie on aura la chance de se connaître mieux toi et moi.
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