mercredi 16 juin 2010

Communication

Je n'ai jamais été capable de communiquer verbalement avec autrui. Il y a fort probable une série d'événements qui m'ont conduits là depuis ma naissance jusqu'à aujourd'hui. Je suis plutôt du type Écoute. J'écoute avec beaucoup d'attention et j'analyse beaucoup. Peut-être trop. Je trouve que la société en général n'écoute pas assez. On cherche à être la vedette, ou bien on ne s'intéresse tout simplement pas aux autres. Quand je suis dans des soupers de famille et que j'essaie d'émettre mon opinion, soit je dois m'y prendre à trois fois avant qu'on m'écoute, soit je me la ferme tout simplement, parce que je me dis que l'effort n'en vaut pas la peine. Il faut dire que mon chum est du type complètement inverse : c'est un orateur-né. Lorsqu'il parle lui, on l'écoute. Lorsqu'il parle, il nous fait rire. Lorsqu'il parle, on a besoin d'être ferré en arguments si on n'est pas d'accord avec lui. Alors à côté de lui moi, je ne suis qu'une ombre.

Mais pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Je manque de confiance en moi ? J'ai peur d'être jugée ? Je cherche toujours mes mots quand vient le temps de parler, alors qu'ils me viennent si aisément par le biais de l'écriture... Souvent, je devrais utiliser le téléphone pour organiser des trucs, régler des conflits, poser une question, mais je préfère de loin la technologie informatique pour transmettre mes messages, comme ça je dis ce que j'ai à dire sans les inconvénients de mes états d'âmes du moment ou de ceux de mon interlocuteur, sans les silences embarrasants à combler ou toutes les maladresses dont je suis capable. Short and sweet. Je ne dérange personne qui est entrain de souper, de s'occuper d'un bébé qui pleure, ou qui a la tête sous son lavabo à réparer le drain et qui doit courir vers le téléphone qui sonne un brin importuné, ou qui filtre les appels avec son afficheur parce que «ce n'est pas le bon moment» tout simplement. Un courriel, on le lis lorsqu'on est rendu là dans notre journée et que toute notre attention ou notre intérêt y est.

Je ne me suis jamais sentie écoutée par mon père. Je sais que ça vient de là. Mon père est un homme très intelligent, très logique, mais très marginal aussi. Il est plutôt du type à monologuer et à penser à la prochaine phrase qu'il va dire au moment même où c'est nous qui parlons. C'est dommage. Il a toujours raison sur tout, et ironiquement, je me suis amourachée d'un homme de ce type aussi. En moins pire, mais tout de même. Pourtant je suis une fille intelligente, mais on ne m'écoute pas moi, c'est tout. Je ne suis peut-être pas assez articulée. Pourtant je ne suis pas du type à mettre tous les détails inintéressants dans mes phrases comme le font beaucoup de femmes ! Enfin. Si je ne suis pas écoutée, au moins je serai peut-être lue.

3 commentaires:

  1. Je t'entends, t'écoute, surtout te lis.

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  2. Encore là, au risque de me répéter, on se ressemble. Côté paternel en tout cas. Par contre, je serais peut-être une nuisance pour toi parce que je parle beaucoup trop. J'ai d'ailleurs effacé au moins 3 phrases de ce commentaire qui étaient de trop...

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  3. @Emia Les gens qui parlent beaucoup mais qui sont intéressants me passionnent ! Mon chum est l'exemple parfait de cette situation et c'est pour ça que je l'aime tant. Dans ton cas je pense que ce serait pareil :) Merci pour tes commentaires !

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