mercredi 16 juin 2010

Éternelle insatisfaite

Toutes les filles rêvent du congé de maternité. Pour accomplir le rêve d'avoir le petit-être mi-toi/mi-moi ; explosion du bonheur d'aimer une personne oui, mais aussi pour la pause qu'il permet. La vie est drôlement étourdissante. On naît, puis on y est complètement engouffré très rapidement. Garderie, école qui n'en fini plus si moindrement on veut pouvoir avoir un salaire décent plus tard, puis s'enchaîne le marché du travail à travers le désir d'acquérir maison, meubles adéquats, entretien de tout ça et loisirs rapido-presto au travers. Puis il y a séparations, déménagements, recherche de l'âme soeur, recommencement de tout ça, blablabla...

Ce congé d'un an, j'en ai rêvé. J'en rêvais même s'il me faisait peur. J'aime le quotidien étourdissant dans le fond, il est très valorisant et il donne une meilleure saveur à la bière du vendredi. Il me fait courir, rire, et m'empêche de trop penser. Mais ce congé malgré tout j'en rêvais. J'aurais du temps pour faire ce que je veux, j'aurais du temps pour accomplir autre chose que de courir après l'argent. Je l'ai même frôlé il y a deux ans, mais j'ai perdu ce précieux bébé garçon en mi-grossesse qui me l'a fait retarder encore. Aujourd'hui à trente ans, j'y suis. Et qu'est-ce que j'ai accompli depuis huit mois de «congé» ? Pas grand chose, mis à part avoir rendue une magnifique petite fille à six mois et demi, chose dont je suis très fière ! Mais pour moi-même, rien. Nothing. Nada. Je ne pensais pas qu'un petit bébé pouvait être aussi prenant. Dans ma tête je nourrirais ce poupon, le distraîrais un peu puis le retournerais faire dodo jusqu'au prochain repas. Je me suis trompée ! En fait un bébé ça ne dort pas tant que ça dans le jour aussitôt qu'on a le bonheur qu'il dorme ses nuits complètes. Et ça pleure beaucoup, ça veut avoir ton attention. Et avec raison ! J'ai même abandonné l'idée d'aller me promener dans les magasins avec elle, parce que c'est trop compliqué.

Au risque de vous paraître complètement insignifiante sur la prochaine phrase, je me lance quand même : je voyais les bébés comme des bébés avant. Point. Maintenant je les vois comme des petits humains. Ils ont besoin d'être nourrit, lavés, stimulés, caressés, distraît. Non pas que je n'aime pas faire tout ça pour elle, bien au contraire elle est l'amour de ma vie ! C'est que j'ai été très désillusionnée à l'arrivée de ma puce et j'ai dû m'adapter beaucoup plus que je ne le croyais. Aujourd'hui je trouve ma vie sociale au peu plate. Je m'ennuie de mes collègues qui me font rire, d'être dans le jus de mes projets au travail, d'être libre dans mes déplacements en tout temps, de revenir à la maison heureuse d'y revenir, et de trouver difficile d'être le dimanche soir parce que demain tout ça recommence.

Finalement, je pense que je suis une éternelle insatisfaite. Mes cheveux frisent ; je prends une demie heure par jour à me les raidir. Ils sont bruns ; je les ai teindu blond platine dix ans de temps et là je suis dans la dizaine de la teinte noire. Je suis seule ; je veux être avec des gens. Je suis avec des gens ; j'ai envie d'être seule. Je travaille ; je veux être maman à la maison, je suis maman à la maison ; je me surprends à penser que des fois j'aimerais mieux travailler et que ce soit mon chum qui soit à la maison. Il a plus de patience que moi. J'essaie d'apprivoiser ma solitude, c'est peut-être ça mon problème, je n'aime pas être avec moi ? J'ai une belle vie dans le fond, pourquoi est-ce que je ne suis pas capable de me sentir complète et bien ??

1 commentaire:

  1. C'est ça la vie. Le meilleur conseil plate et redondant que je peux te donner est de vivre le moment présent. J'ai oublié de vivre au présent les 4 derniers mois parce que je cherchais désespérément et contre mon gré un emploi. J'étais certaine (et j'espérais) ne pas en trouver un. Maintenant, je regrette mes petites habitudes et mon fils toute la journée. C'est vrai qu'on se ressemble.

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