mardi 5 juin 2012

Le vide intérieur

Trop peu de gens savent que les années un à cinq d'un enfant sont extrêmement déterminantes sur le comportement qu'il aura plus tard en tant qu'adolescent et en tant qu'adulte. C'est dans la petite enfance qu'on acquiert notre amour-propre et notre confiance en soi, deux éléments essentiels à la réussite d'une vie adulte.

Je suis une louve. Mes enfants sont la prunelle de mes yeux. Je surveille leur croissance, leur alimentation, leur bien-être, leur hygiène, leur développement moteur, psychologique et global. Je veux qu'ils aient une belle enfance, une enfance heureuse. Je ne suis pas une mère parfaite, loin de là, mais je considère que j'ai un bagage de connaissances et d'expérience assez intéressant pour leur donner une base relativement solide dans la vie. Même si moi cette base-là je ne l'ai eu qu'à moitié.

Je réalise de plus en plus avec le temps que je suis une louve. Le moindrement qu'on brusque mes enfants, j'ai de vives réactions protectrices qui peuvent même aller chercher une certaine agressivité en moi. On ne touche pas à mes louveteaux. Il sont ce que j'ai de plus précieux, ils sont un grand investissement émotionnel pour moi. Un investissement qui m'a coûté cher mais qui en valait la peine.

J'aime mes enfants. J'aime les avoir vu grandir, évoluer, se déployer. Et même s'ils sont encore très jeunes, je me suis assez émerveillée devant ce que j'ai vu pour savoir qu'il n'y a rien au monde qui soit meilleur qu'eux pour moi. J'ai vécu trente années sans eux, j'ai parcouru des miles à différents endroits sur cette planète pour aller voir s'il y avait en quelque part une place meilleure pour moi, j'ai exploré de manière très passionnée tout ce que ce monde peut nous offrir d'amusant, de divertissant, d'étourdissant. J'ai cherché l'amour auprès des hommes. J'ai cherché Dieu. Mais rien, rien dans ce monde n'a jamais comblé ce vide que j'ai toujours eu au fond de moi. Son vide on le traîne partout, entouré de tout le matériel possible ou même dans les endroits les plus magnifiques sur la terre. Tout est éphémère, vide sous le soleil.

 Ce vide en toute réserve, je crois que chaque personne le possède en-dedans mais que peu osent l'avouer. Ce vide qu'il y a en moi, il est en grande partie comblé par la chair de ma chair. Et même si je sais que les enfants ne nous sont que prêtés et que ma responsabilité envers eux est une charge à vie, j'accepte volontiers cette charge.

Il n'y a qu'eux qui me rendent vraiment heureuse dans la vie. Je suis leur louve.

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