jeudi 26 août 2010

Six semaines

La prochaine semaine représente pour moi le début d'une nouvelle étape de ma vie. Ma belle puce commence la garderie, me reste six belles semaines à dépenser pour moi seule avant mon retour au travail. Six semaines dont j'ai rêvé, dont mon esprit s'est bousculé entre la joie de retrouver une partie de ma liberté, et la peine de donner mon enfant en pâture à des gardiennes pour qui ma précieuse ne représentera qu'un numéro. Je ne serai pas la première, et tous me diront que je n'ai pas de raison d'angoisser. Mais si, je me tourmente. Elle est si petite... neuf petits mois, elle ne marche même pas.

Six semaines. Je serai de retour dans mon milieu à la fois stimulant, stressant, amusant, valorisant. Ma grande amie, nos blagues parfois crues, mes tonnes de projets faisant déborder mes tablettes, la course de la conciliation travail/famille. Six semaines où je veux faire ce que je veux. Sortir. Aller au cinéma, diner au resto en solitaire, perdre dix livres, faire courir mon chien, m'acheter des vêtements. Me faire plaisir. Être semi-libre. Six semaines. Je n'aurai pas de telles vacances avant longtemps dans les prochaines années.

Je vais mieux, étonnamment. Je serai toujours une angoissée, mais je me sens moins triste. Ça aura prit une petite semaine. Je me reconnais maintenant. Je suis celle d'avant, ni plus ni moins. Je n'ai pas hâte de travailler, mais rendue accotée au mur, je sais que je vais être heureuse. J'aime mon travail, j'aime la vie lorsqu'elle est très mouvementée. Je pourrai recommencer à penser à une nouvelle grossesse. Le plus grand bonheur qu'on puisse vivre.

Six semaines. Le temps de me refaire. Le temps de me retrouver. Le temps de me préparer.

Six semaines. Le temps de me séparer.

L'art de rire de soi

J'aime les gens vrais, les gens transparents, authentiques, ceux qui n'ont rien à cacher. Je sais les détecter. J'aime qu'une personne soit capable d'admettre qu'elle a tort, qu'elle s'est trompée, qu'elle a prise de mauvaises décisions, très honnêtement. Ces gens valent de l'or à mes yeux.

Au-delà de ces valeurs profondément importantes, il y a encore mieux. Au-delà de l'art d'être soi-même dans toute sa complexité, il y a un art encore plus sensasionnel, encore plus honorable : c'est l'art de rire de soi. Ces personnes qui réussissent à atteindre cette dimension, cette perspective, cet intelligence émotionnel sont tout simplement formidables et attirent les autres autour d'eux comme des aimants.

Satire du pouvoir, mais aussi satire des mœurs sont des sources inépuisables. De qui se moque-t-on ? Des grands, des gros, des puissants, des difformes ou des conformes... Rire de soi, c'est dévoiler une grande humilité. C'est avoir une grandeur d'âme modeste. C'est conjuguer dérision et subversion. C'est aller chercher le meilleur de l'autre, à qui veut bien l'entendre.

Rire de soi, c'est être une grande personne.

mardi 17 août 2010

Les irritants de la vie

Mon deuxième bloggeur favori (le premier c'est mon chum, le gars le plus drôle de la terre) m'a inspiré ce billet, alors je lui dédie.

Il y a dans la vie une foule de situations dont on doit faire face au quotidien et qui deviennent de véritables irritants, qui alimentent agressivité, colère, stress, haine chez nous.

Je déteste les bouchons de circulation interminables, je hais tout le monde d'être sur la route en même temps que moi. J'emmerde les gens qui ont plus d'argent que moi et qui ont pu se payer une maison plus près de la ville, c'est de leur faute si moi je suis pognée en arrière de la file. Je n'aime pas celui qui tourne à gauche en avant de moi sur Fossambault où la limite est de quatre-vingt-dix km/h en voie simple, pas plus que l'autre qui est derrière lui et qui attend patiemment au lieu de le dépasser par la droite.

J'exècre la petite madame qui s'est pogné un monsieur riche, ou qui a réussie à avoir une job au gouvernement. Elle a beaucoup d'argent, qu'elle dépense sans compter sous mes yeux devant la caisse, pendant que moi je calcule dans ma tête si tous les vêtements que j'ai choisis - qui étaient en spécial - vont dépasser mon budget. J'emmerde les magasins de vêtements qui mettent les miroirs à l'EXTÉRIEUR des cabines d'essayage, je n'ai pas envie de sortir montrer à tout le monde combien le morçeau ne me fait pas !

Je déteste celle aussi qui non seulement attend que la caissière lui donne le montant de sa facture pour ouvrir sa sacoche et chercher son porte-feuille, mais qui tient à donner le montant des cennes exact pour soulager le poids de celui-ci, et qui ah oui, doit aussi chercher sa carte Air Miles pour avoir ses points. Mais tout ça n'est rien comparativement à la «blague» qu'elle fait pour faire rire la caissière à ce propos. Je vomis les coupons-rabais problématiques, et les erreurs de prix aux caisses, cela arrive toujours à la personne en avant de moi.

Je hais arriver au dépanneur et que le petit monsieur devant moi décide qu'il se loue un film ce soir-là, mais puisqu'il n'a pas encore sa carte de membre il doit donner tous ses numéros-de-merde à la caissière pour l'avoir. Temps : dix minutes. Moi ensuite : dix secondes.

J'abbomine le gouvernement de venir chercher la moitié de mon chèque de paye durement gagné au privé et de le flauber dans des partys trop arrosés pour ses employés, dans la sécurité d'emploi de ces mêmes salariés tablettés, ou en subventions aux garderies pour les BS qui voient la place de leur enfant priorisée dans ces établissements alors que tout ce qu'ils ont à faire de leur vie c'est de s'en occuper eux-mêmes ! Je déteste le prix minimum exigé sur la bière par ce même gouvernement, et le monopole qu'il tient aussi sur les autres alcools. J'en veux à tous ceux qui ont abandonnés l'ADQ alors qu'on était si près du but. Et j'en veux à son chef lui-même aussi d'avoir merdé.

J'abhore les gens qui gagnent des énormités exagérées à la loterie et ceux qui ont reçu un don, un talent qui leur a permis de gagner beaucoup d'argent. Peu de gens ont cette chance. Et il y a ceux aussi qui sont nés de parents qui avaient une entreprise qui roulait et qui leur a été léguée, au lieu d'être vendue à des étrangers.

Je trouve injuste le fait qu'il y a des gens qui ont été bénis par la génétique, alors que d'autres sont si laids qu'ils font peur. J'emmerde les gens qui ont réussis à se déchiner un meilleur job seulement parce qu'ils sont beaux.

Et par-dessus tout, j'emmerde Montréal d'avoir une équipe de hockey professionnelle alors que nous pourrissons depuis seize ans ici à Québec... ;)

Misère...

lundi 16 août 2010

Huit aliments gagnants

Puisque j'ai une formation dans le domaine de la nutrition et qu'elle ne sert pas souvent, j'ai décidé de la mettre à votre profit ici, histoire d'exposer un côté de moi que vous ne connaissez pas. De la merde les problèmes, la culpabilité et les regrets pour ce soir...

J'ai choisie pour vous une liste de huit aliments gagnants - rapport valeur nutritive/prix - que tous devraient porter intérêt. Les moins nantis devraient faire tourner leur panier autour de cette liste, plutôt que de se gaver de trucs chers et sans intérêt au point de vue nutritionnel :

La pomme de terre : La mal-aimée des légumes, c'est malheureusement tout ce qu'on y ajoute comme garnitures qui la rendent malsaine. Consommée avec la pelure, une pomme de terre moyenne contient autant de potassium qu'une banane et autant de fibres que deux tranches de pain de blé entier.

L'épinard : Tous fruits et légumes confondus, l'épinard est celui qui est le plus riche en vitamines/minéraux. Troquez une partie de votre laitue par cette précieuse feuille, elle n'est pas aboutie chez Popeye pour rien...

Les oeufs : Très versatiles et nourrissants, contenants des protéines complètes, ils sont le substitut par excellence de la viande. Idéals pour le développement et le fonctionnement du cerveau.

Les légumineuses : En conserve, elles sont rapidement préparées et coûtent ridiculement rien. Elles contiennent de précieuses fibres solubles qui abaissent le taux de mauvais cholestérol dans le sang, sont riches en fibres et pauvres en gras.

L'orange : Championne de la vitamine C, c'est bien connu ! Riche en fibres, préférez-la à son jus ! Elle vous protégera de certains cancers et des maladies cardiovasculaires.

L'huile d'olive : Choisissez-la ABSOLUMENT avec les mentions Extra-vierge et Première pression à froid. Elle normalise la tension artérielle et le cholestérol. Ne jamais cuire l'huile d'olive à son point de fumée !! Elle deviendrait alors saturée. Ajoutez-la plutôt au plat fini avant de servir.

Les poissons gras : Précieuses sources d'oméga-3 qui protègent les artères et les vaisseaux sanguins des caillots. Ils contribuent à la bonne humeur :)

Les noix et graines : Protéines, fibres, oligoéléments. Pratiques, soutenantes, elles protègent le coeur.

Variez votre alimentation le plus possible et buvez de l'eau !!!

dimanche 15 août 2010

J'ai peur

Adolescente et jeune adulte, je n'avais peur de rien. Accidents, maladies, grands malheurs étaient le lot des autres. Ces autres qui habitaient loin. Chez moi, dans ma jolie et tranquille petite ville natale, rien ne m'arriverait. Jamais.

Aujourd'hui j'ai peur de tout. J'ai peur qu'un accident de voiture emporte mon amoureux, j'ai peur que mon enfant meurt du syndrôme de la mort subite du nourrisson ou d'un quelconque cancer qui lui sera diagnostiqué dans cinq ans. J'ai peur qu'un membre de ma progéniture soit autiste, ou débile, ou devienne un drogué ou un voleur. J'ai peur que ma petite fille ne tombe entre les mains d'un déchet-de-la-société obsédé sexuel et se fasse voler son innocence, sa vie entière. J'ai peur de mettre un enfant anormal au monde.

Je ne veux plus embarquer de gens dans ma voiture qui voyagent sur-le-pouce de peur de me faire tuer. Dans les lieux publics ou sur la rue, je n'ose plus regarder une personne qui est le moindrement bizarre ou marginale dans les yeux, de peur qu'elle ait de mauvaises pensées du style : "Quoi, t'as jamais vu ça un gars aux cheveux verts ?", et que cette même personne ne me foute une baffe pour une pensée strictement basée sur rien.

J'ai peur qu'un viaduc s'écrase sur moi en voiture. J'ai peur qu'un malade ne m'enlève à la sortie d'un IGA pour me fourrer sa sale graine là où il n'a pas le droit. J'ai peur de me faire tirer une balle dans la tête lorsque je vais marcher dehors le soir, par quelqu'un qui avait juste envie ce soir-là de savoir ce que c'est que de tuer.

J'ai peur qu'un tremblement de terre, un glissement de terrain ou une tornade ne détruise ma maison, j'ai peur que le toit de cette même maison qui est neuve de trois ans ne s'effondre sur moi, parce que le constructeur était trop pressé de la bâtir. J'ai peur des catastrophes naturelles.

J'ai peur du terrorisme et des accidents lorsque des gens que j'aime prennent l'avion. J'ai peur que le manège dans lequel prendra place mon enfant ne déraille et ne le tue. J'ai peur que tous les enfants et tous les animaux du monde ne souffrent.

J'ai peur de commettre des erreurs irrécupérables, de prendre de mauvaises décisions. J'ai peur de ce que les autres peuvent bien penser de moi, j'aimerais justifier ou clarifier ce qu'ils ne comprennent pas à mon sujet mais ils ne m'en parleront pas. J'ai peur que des membres de ma famille meurent, ou souffrent.

J'ai peur de manquer d'argent, de ne jamais être capable de me sortir de mes dettes, de ne pas pouvoir me construire une retraite respectable. J'ai peur de perdre mon emploi.

J'ai peur de vieillir, de devenir laide et grosse, de perdre ma mobilité, mon autonomie, ma dignité. J'ai peur qu'un jour mon chum ne m'aime plus.

J'ai peur que la fin du monde arrive tel un voleur, sans que je n'ais eu le temps de sauver mon âme. J'ai peur que le diable ne m'emporte.

J'ai peur de moi.

samedi 14 août 2010

Synergologie

La lecture du langage corporel est un art. Un art que plusieurs devraient s'approprier. On peut y détecter une foule d'informations que les mots ne peuvent ou ne veulent communiquer. Saviez-vous que dans un échange, le langage non verbal occupe cinquante-cinq pourcent des messages véritablement transmis ? Trente-huit pourcent sont occupés par le ton, le timbre et l'intonation de la voix, et les mots ne représentent que sept pourcent de la communication.

Surpris ? Non, on vous l'a certes déjà appris. Mais vous êtes-vous déjà vraiment arrêté pour y penser ? Pour VOUS analyser ? Bah.... on s'en fout un peu !? Moi non. J'accorde énormément d'importance à la synergologie. Peut-être trop. Je décode des tas d'embarras, de joies cachées, d'émotions, de non-dits, d'attirances dissimulées, de mensonges. Je me suis fort probable parfois trompée sur mes impressions, mais la plupart du temps je sais que je ne me trompe pas. J'ai un flair de chat pour ce type de truc.

Vous avez quelque chose à cacher ? Ne vous frottez pas à moi, vous serez démasqué. Impatience, mésaccord, amour, blague, bêtise, mépris.... je décode tout.

Le langage corporel ne ment pas. Vos mots : si.

jeudi 12 août 2010

La fragilité de la vie

L'écriture est un moyen pour moi de m'extérioriser, de vomir de mon corps tout ce qui doit en sortir. Fautes d'oreilles pour m'écouter, eh bien je me sers de ce blogue comme du testament de mon coeur. Au diable psychologues qui ne souhaitent que mon argent, amis qui pourraient bien secrètement me juger, famille qui ne me comprends pas. J'écris ici dans le vide, pour moi. C'est ma thérapie.

Je devrais peut-être consulter un médecin. J'irais patienter deux ou trois heures dans notre fabuleux système de santé, il ferait un portrait global de mon état en cinq petites minutes, me signerait un papier qui me donnerait droit aux petits bonbons qui me gèleraient les émotions, et il empocherait la coquette somme de cent dollars. Rien de plus facile pour tout le monde. Comme ça lui, il ne peut pas avoir de remords s'il apprend ma mort par la suite, et moi je m'en vais gentiement chez moi remplacer l'alcool par la drogue en attendant que ça aille mieux. Je parle beaucoup de me donner la mort, mais je ne le ferais jamais. Je me plais seulement à y penser, à mettre enfin le doigt sur ce qui peut bien pousser des gens à le faire. Aux grands de ce monde qui avaient des vies en apparence parfaite, qui l'ont fait eux. Aux Ledger, Monroe, Cobain, Girouard, Arcan de ce monde. Pourquoi ? Ils ont touchés la gloire, la beauté, la richesse, la liberté. Je peux comprendre qu'ils en soient arrivés là, mais en même temps je ne comprends pas.

J'ai obtenu des résultats maison assez concluants concernant ce que je vis en ce moment. Je me dis que ça va passer. Que ce n'est qu'un trop-plein d'émotions trop longtemps gardé au fond de moi qui doit sortir. Que lorsque la vie reprendra pour moi ça ira mieux. Que je suis mieux de m'isoler pour me protéger en attendant. Que je suis chanceuse dans le fond. Que j'aime ma petite fille du plus profond de mon coeur et qu'elle me fait du bien. Qu'elle va grandir et me faire grandir moi aussi. Que j'aime mon travail même si je dois mettre mon enfant en d'autres fragiles mains pour aller l'accomplir.

Je suis peut-être dans l'erreur. Je manque de courage pour effectuer les démarches. Je me sens seule.

mercredi 11 août 2010

L'argent : délectable poison

L'argent est un poison dont on est tous dépendants. Il apporte confort, sécurité, prestance, gloire, respect des autres. C'est assez terrible à dire, mais c'est la vérité. L'argent est une des principales raisons pour laquelle une femme prend homme. Preuves scientifiques à l'appui.

L'argent a emporté mon parrain, cet homme en qui j'ai eu le plus de respect dans mon enfance, dans mon adolescence. J'avais alors dix-sept ans. Selon la médecine, c'est un cancer du poumon qui l'a emporté. Selon tous ses proches, c'est l'argent.

Mon parrain n'avait aucun lien de sang avec aucun membre de ma famille. Il était grand, beau, intelligent, cultivé, drôle. Il s'intéressait sincèrement aux autres, il savait écouter et nous mettre en valeur, peu importe l'âge négligeable qu'on pouvait avoir. C'était un conteur, un vrai, digne du mémorable film La légende du gros poisson. C'était un vulgarisateur. Un homme au sens de l'humour incomparable, à en rire souvent aux larmes. Un musicien. Un grand.

Son talon d'Achille aura été l'argent. Il aura fait déménager sa famille de québec vers montréal inutilement, en aura manqué toute sa vie, s'en sera angoissé à s'en rendre malade, à s'en tuer. Je ne sais pas quelle était sa réelle situation financière, mais je sais qu'elle l'aura tué. Quarante-six ans. Il aura laissé une grande femme de coeur derrière lui, qui ne se sera jamais retrouvé un homme autre, tellement il a placé la barre haute en la matière. Il aura laissé deux enfants qui ne s'en sont jamais remis, il n'aura pas connu ses magnifiques petits-enfants. Et il aura laissé multiples autres personnes telles que moi-même, qui auraient tant voulu le connaître à un âge adulte, à une autre époque. Un homme qu'on n'oubliera jamais. Personne. Injustice.

L'argent est précieux, quoiqu'on en dise. On y fait tous face et on réalise tous un jour ou l'autre combien il en faut beaucoup pour vivre, combien on doit consacrer le plus clair de notre précieux temps pour aller le gagner, combien un toit est dispendieux, combien on peut faire des choses terribles pour en acquérir, combien on n'a parfois pas fait de bons choix en matière d'études, combien en manquer peut séparer les familles, tuer des gens. Combien on en est dépendants.

L'argent est un délectable poison.

mardi 10 août 2010

Ma tourmente

Je ne suis pas mieux, ni pire que le commun des mortels. Je me sens souvent coupable de ceci et de cela, je cherche à réparer mes erreurs, j'ai de la difficulté à me pardonner, je me demande si je mérite la vie. Je suis différente. Je suis tourmentée.

Je m'isole, ainsi je diminue la fréquence de mes maladresses. J'ai de la peine, je mets la faute sur mon passé, sur mes parents qui eux-même ont eu une enfance toute croche. Parfois je pense à mettre fin à ma vie, à cesser de combattre ce qui pour moi en vaut peu toute la peine. Mon chum que j'aime tant hériterait d'une belle assurance qui lui apporterait une vie meilleure. L'avenir de ma petite fille serait plus certaine. Mais non moins triste...

J'ai des gens qui m'aiment autour de moi, mais qui d'entre eux m'aiment sincèrement ? Je ne le sais pas, honnêtement. Je pense que certaines personnes m'aiment un peu, d'autres font semblant étant donné les circonstances familliales. Ils n'ont pas le choix de me côtoyer. Tout comme moi. Je dois composer avec plusieurs personnes que je trouve inintéressantes, égoïstes, vaniteuses. C'est comme ça.

Je consulte à tous les jours les différents bulletins de nouvelles et je constate qu'il y a beaucoup de souffrances dans le monde. Des pires que les miennes. Des atrocités. Des trucs inhumains. Je me demande ce que font tous ces gens en vie. Pourquoi choisissent-ils la vie ? Pourquoi se reproduisent-ils ?

Je suis fondamentalement malheureuse. Je mets la faute sur tout le monde, mais je suppose que cette pourriture, c'est en moi qu'elle est. On m'a reproché des montagnes. Je me suis éloignée de Dieu.

Je vis une peine continuelle, perpétuelle. J'ai trop de temps pour penser en ce moment. J'ai besoin de travailler, de courir, pour étourdir le plus possible mes pensées macabres dans autre chose que l'alcool. Je le sais très bien. Personne ne me comprends.

Je suis une personne ratée. Je n'ai pas de passions. Seuls les membres de ma maison - incluant mon affectueux chien - me passionnent et me gardent vivante. Mon petit chez-moi, c'est mon refuge, c'est ma sécurité et si je ne l'avais plus, plus rien ne me retiendrait ici sous le soleil.

Telle est ma tourmente.

dimanche 8 août 2010

L'alcool

Les réunions de familles et l'alcool : cocktail spectaculaire à querelles. Les réunions de famille à seize adultes et sept enfants en bas de trois ans dans un chalet loin de chez-vous pour deux nuits et trois jours avec beaucoup d'alcool : cocktail explosif aux cris, aux pleurs, à la haine, aux ressentiments, à la culpabilité, aux remords.

L'alcool me permet de sortir de ma prison intérieure. Je me permet d'en boire beaucoup et je suis capable d'en prendre. Seulement, l'alcool me fait tellement me sentir mieux, que la limite à ne pas dépasser je la respecte rarement. Je me réveille des heures plus tard à toutes les fois en me disant que j'ai raté la fin de la soirée et que c'est dommage parce que ça avait si bien commencé. Je me réveille en me demandant ce que j'ai bien pu confier dont jamais à jeun je n'aurais osé confier. Je me réveille en repensant à tous les moments de la soirée, à ce qui s'est dit, à ce que j'aurais pu dire, à ce que j'aurais dû dire, à ce que je n'ai pas fait et que j'aurais dû faire, à ce que je regrette et à combien je me déteste de ne pas avoir été capable de freiner ma consommation du délicieux poison. Ça aurait pu totalement dégénérer, mais puisque ça a souvent dégénéré et qu'on se connait beaucoup et qu'on s'aime beaucoup, on a réussi à contrôler la fin de semaine.

Tout le monde ont toujours envie d'aller dormir, moi jamais. J'aime la bonne compagnie de personnes qui savent écouter, de personnes qui me passionnent, et les rares fois où j'ai la chance de les avoir juste pour moi j'aime les saisir. J'arrose le tout très généreusement et joyeusement, puis le lendemain je suis remplie de regrets. À toutes les fois. Mais je recommence quand même le cercle abruti du jeu.

L'alcool est un pur délice lorsque consommé judicieusement. Mais l'alcool est un venin mortel physique et psychologique pour les gens comme moi.

dimanche 1 août 2010

Un enfant

Quel est l'âge parfait pour faire des enfants ? Plus jeune, ma mère m'a tellement longtemps dit que faire des enfants, ça ne pressait pas, qu'après c'est toute la vie qui changeait et qu'on ne pouvait plus revenir en arrière, et blablabla. À mon âge elle, elle en avait déjà trois. Non pas qu'elle a regretté nous avoir aussi jeune, mais elle savait très bien tout ce que cela impliquait. On ne mesure l'ampleur de la tâche que lorsqu'on y est confronté.

Avoir un enfant, c'est se lever jour après jour aux petites heures du matin, c'est régler son temps par rapport aux boires, aux repas fixes en purées qui doivent être conservés et servis à des températures adéquates, c'est changer des tonnes de couches de merde, c'est accepter que sa maison soit parfois bordélique, c'est rentrer chez-soi tôt le samedi soir avec son chargement de bagages éxagéré mais nécessaire, c'est perdre beaucoup de sa liberté.

Ma mère savait dans quoi on s'embarque quand on choisi d'avoir des enfants. Mais avait-elle raison de me conseiller d'attendre si longtemps ? Parce que quand on a trente ans, nos petites habitudes elles étaient bien ancrées, notre quotidien était ce qu'on voulait bien en faire, notre autonomie était affranchie. Certaines journées je trouve ça lourd, malgré le fait que ce soit le meilleur truc qu'on puisse vivre dans la vie. Remarquez, si je les avais eu dans la jeune vingtaine, j'aurais probablement trouvé des arguments très cinglants qui m'auraient convaincu que j'aurais mieux fait d'attendre...

Je pense qu'il n'y a pas d'âge mieux que d'autres pour en avoir, on les prends quand ils viennent et c'est tout. Je pense aussi que plusieurs personnes cachent le fait qu'ils trouvent dures les premières années de vie de leurs enfants, par principe, par tabou. Moi je ne me le cache pas, ma petite fille vient chercher le meilleur de moi, mais c'est au prix de sacrifices, et c'est très bien ainsi.